De la maternelle à l’université, l’éducation doit être une priorité.

Plus de 2000 personnes ont manifesté ce mardi 26 janvier à Montpellier, comme partout en France, à l’appel de l’intersyndicale de l’Education nationale, sur les salaires, les moyens et les conditions de travail.

Plus de 2000 personnes ont manifesté ce mardi 26 janvier à Montpellier, comme partout en France, à l’appel  de l’intersyndicale de l’Education  nationale, sur les salaires, les moyens et les conditions de travail.

 

Le mépris et la casse du service public d’éducation, clé de voûte de la doxa ministérielle.

 

Les dotations pour l’année scolaire 2020-2021 sont tombées, et la baisse des moyens continue : 1883 postes en moins (7490 en 3 ans) dans le secondaire, alors que le nombre d’élèves ne diminue pas. Les classes à plus de 30 élèves peuvent être la règle. La logique comptable, toujours la même, prévaut, au détriment des élèves et des personnels, épuisés par des conditions de travail dégradées…

 

Etudiant.es fantômes, jeunesse sacrifiée…et socialement discriminée

 

De nombreux étudiant.es sont venus grossir le cortège, avec une banderole noire « étudiant.es fantômes ». Certes, sous la pression, Macron a fini par annoncer la réouverture partielle des universités, pour les premières années seulement. Mais depuis le mois d’octobre, étudiant.es et enseignant.es alertent sur les dangers de la fermeture des universités, le désespoir étudiant,  la précarité grandissante et le décrochage, voire le naufrage scolaire d’une population étudiante déscolarisée depuis le mois de mars. Le gouvernement est resté longtemps sourd à la détresse de sa jeunesse. Pire : il la méprise. Des enfants d’école primaire, des collégiens et des lycéens sont considérés comme pouvant respecter un protocole sanitaire, mais les étudiant.es, jeunes adultes, non?  Infantiliser et mépriser, voilà leur seule ligne, dans la gestion de cette pandémie, comme sur le reste.

Car apprendre, c’est un processus complexe qui nécessite des liens réels, entre l’enseignant et ses élèves, entre les élèves eux-mêmes, une coopération, une alchimie du groupe, des relations humaines. Le contraire du modèle rêvé par les libéraux technoféodalistes, avec des apprenants rivés derrière leur écran, validant seuls des compétences transmises par voie numérique (payante si possible)…

Mais au-delà de la question psychologique et pédagogique, cette fermeture des universités depuis 4 mois cache un autre scandale, social, celui-là. Car toute la jeunesse n’est pas sacrifiée: les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles, elles, sont ouvertes…. elles n’accueillent que 15% seulement des jeunes issus de classes populaires (rapport de Y. Dutercq et J. Masy pour le CNESCO , 2016). Ceux qui nous gouvernent ont fait le choix de d’aggraver la discrimination sociale et scolaire dans le Supérieur. Ils s’en foutent, leurs enfants ne vont pas à la fac…

 

Les personnels non-enseignants fortement mobilisés

 

Les infirmières scolaires sont en colère : dans le cadre de la loi 4D, elles vont être transférées de l’éducation nationale au département. Ce projet de casse de la médecine scolaire est dans les cartons depuis….2003. La puissance de la grève l’avait annulé, mais le revoilà ! Qui a jamais travaillé dans un collège ou un lycée sait que le bureau de l’infirmière scolaire est un lieu essentiel où s’exprime la souffrance adolescente. Que pour la prévention des risques et la prise en charge de cette souffrance, le lien avec les équipes enseignantes, avec l’assistante sociale, est déterminant. Casser, encore et toujours, les équipes, au détriment des élèves. Compter, « dégraisser le mammouth », les obsessions des gouvernants sont toujours les mêmes…

Les AESH, qui aident les élèves en situation de handicap, en sont un bon exemple, et elles étaient aussi très mobilisées aujourd’hui. En effet, elles en ont assez de servir à l’affichage d’une pseudo-politique d’inclusion du handicap, jamais réalisée. Elles dénoncent les salaires minables, le statut précaire, les affectations à la dernière minute. Taillables et corvéables à merci, elles doivent suivre de plus en plus d’enfants (3 ou 4), ce qui revient à n’intervenir que sur 1/4 du temps scolaire des élèves, ou, quand les regroupement dans la même classe sont possibles, à se partager entre 2 ou 3 élèves qui, en situation de handicap, ont des troubles cognitifs ou de l’attention lourds.

 

 Là encore, mépris social, mépris tout court. La pandémie a aggravé des conditions de travail déjà difficiles. C’est tous les acteurs de l’Education qui ont dit aujourd’hui leur ras-le-bol.

 

                                                                                                                                                     Delphine Petit

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