Une contribution sur le développement des transports à Montpellier par le « collectif transport » auquel participe la Gauche Anticapitaliste 34.
Contribution du Collectif Transports agglomération de Montpellier
Transports, déplacements, aménagement du territoire, lançons le débat dans l’agglomération de Montpellier…
I- Le Cadre général
En Languedoc-Roussillon, les transports par voitures et camions sont responsables de 58% des émissions de Gaz à Effet de Serre. Les transports routiers représentent 35 % de la consommation totale d’énergie en France et 17 000 camions circulent quotidiennement sur l’A9…
Pour sortir de cette situation qui nuit gravement à l’environnement et au bien être de chacun, il faut offrir des alternatives à la voiture individuelle et au transport de marchandises par camions.
Les déplacements sont dépendants de l’urbanisation
. Dire STOP à l’étalement urbain incessant
Les transports façonnent les territoires, l’urbanisme, les modes de vie… et sont façonnés par eux.
La situation actuelle est caractérisée par un fort accroissement de la population dans l’agglomération de Montpellier et bien au-delà, notamment avec la volonté politique d’étendre Montpellier jusqu’à la mer. De plus, de nouveaux quartiers sont sans cesse en construction, ce qui aggrave les difficultés de circulation.
Que va-t-il rester de la ceinture verte du littoral ? Le lycée Mendes France avait amorcé l’urbanisation au-delà de l’autoroute. Vont se cumuler sur cette mince bande, le doublement de l’A9 et la nouvelle ligne TGV avec sa gare en face d’Odysseum. Cette gare nécessitant un allongement de la ligne de tram ! Ces bouleversements majeurs méritent d’urgence un débat public. L’Agglomération aura-t-elle ce souci élémentaire de démocratie ?
Nous pensons qu’il faut mieux maîtriser l’expansion urbaine galopante, en préservant une ceinture verte autour de Montpellier, consacrée aux espaces verts et à l’agriculture biologique. Les municipalités ont le contrôle des sols et de leur destination et la communauté d’agglomération celui de l’aménagement du territoire. C’est un choix politique décisif (combinant le respect de l’environnement avec l’accès à l’emploi et au logement pour tous) qui doit conduire à dire stop à la mégalopole pour un autre aménagement du département. Un aménagement qui ne doit se faire sans une large concertation.
Les politiques développées en terme d’urbanisme et d’infrastructures dans l’agglomération de Montpellier ne permettent pas actuellement de circuler sereinement à pied ou à vélo, ni de bénéficier d’un service de transport efficace et peu cher sur la majorité du territoire.
. Repenser le rapport travail / loisirs/ commerces / habitat
Cela peut se faire en rapprochant les uns des autres dans chaque quartier, pour réduire les déplacements. Le contre exemple est la création d’un quartier spécialisé ludico/commercial comme Odysséum qui contraint à l’utilisation de la voiture. Il faut en finir avec des projets de ce type, et promouvoir des quartiers vivants avec des commerces de proximité et des lieux culturels répartis sur tout le territoire.
Les objectifs essentiels :
• Réduire drastiquement le nombre de voitures en ville causes de pollution et de mal-vivre.
• Alléger considérablement le nombre de camions sur l’A9 en développant le fret ferroviaire, fluvial ou maritime.
• Mettre en cohérence les transports en commun de la région, du département, de l’agglomération et de Montpellier. Trop souvent, la concurrence entre les différentes collectivités conduit à des aberrations.
2- Nous proposons et soumettons au débat public
Les grands axes
• Le doublement de l’A9 n’est pas une solution.
Le doublement de l’A9 détruit la mince bande rurale qui existe encore entre Montpellier et les communes du littoral, mais surtout, elle ne résout aucun problème. La très forte circulation sur l’A9, provient de l’intensité du trafic de camions entre l’Espagne et la vallée du Rhône. Doubler l’autoroute ne fait qu’encourager ce trafic.
• la nouvelle ligne ferroviaire de contournement de Montpellier et la nouvelle gare prévue à Odysséum sont-elles nécessaires ? Gagner 1/4 d’heure sur le trajet Montpellier/Paris est-il essentiel ? La cherté de ce contournement ne va- t-elle pas handicaper le développement des TER ? La région L.R. investit 400 millions d’euros pour un coût total du projet de 1974 millions d’euros. (Etat, UE, RFF et autres collectivités locales, sauf le CG 34) La gare St Roch en rénovation totale ne suffirait-elle pas ? Elle a l’avantage d’être en centre ville, au carrefour de moyens de déplacements multiples. Cette ligne sera- t-elle vraiment mixte : Fret et voyageurs ? Nous sommes pour une nouvelle ligne ferroviaire à la seule condition qu’elle permette le fret afin de désengorger l’A9 et nous sommes contre une gare à Odysseum, trop éloignée de la gare St Roch et du centre ville.)
Nous souhaitons qu’un véritable débat public s’engage sur ces questions.
• Développer les TER : Oui à la généralisation d’une tarification basse (1 euro) qui permet leur utilisation à tous, notamment pour les déplacements liés au travail ( faire financer par les entreprises) . Oui également à la remise en fonction de nombreuses voies abandonnées entre les villes moyennes de la région et interrégionales
• Le fret Il est aberrant que les marchandises, notamment sur de longues distances soient transportées par la route. En Europe (intérieur), le transport de marchandises par la route représente 77,5%, le ferroviaire 16,5% et les voies navigables (6%) (source Eurostat). Pour la France, c’est 85%, 10% et 5%. L’insécurité et la pollution qui en résultent sont insupportables. (la consommation d’énergie dans le secteur du transport européen par route est de 81%, par voie ferroviaire de 2 %). Les marchandises doivent prioritairement être transportées par rail, canaux ou cabotage. La région qui prévoit une zone de transit à Poussan (Hinterland) près de l’autoroute va en sens inverse : (absence de raccordement au rail !). La zone portuaire de Sète déjà équipée en voies ferrées est toute indiquée pour le fret ferroviaire, le cabotage et l’utilisation des canaux.
• Donc le développement massif du ferroutage et des capacités de fret ferroviaire, le développement du cabotage maritime et du transport par voie navigable, doivent être des priorités absolues.
Pour l’agglo, des transports publics efficaces, accessibles à tous et écologiques
L’incitation à changer de comportement individuel n’est efficace que si les alternatives collectives sont réelles et accessibles à tous. Le collectif propose une alternative à la voiture individuelle et une amélioration de nos conditions de vie.
C’est pourquoi nous voulons
* développer massivement les transports publics, peu chers voire gratuits, de proximité et de qualité
* favoriser les déplacements doux, à pied, à vélo.
Un maillage efficace de l’agglo par les transports en commun
• Bus et tram sont complémentaires. La ligne 3 du tram ne doit pas s’arrêter à Pérols mais arriver jusqu’à la mer (Palavas /Carnon.) La ligne 5 doit arriver jusqu’au Nord de Prades le lez.
• Les bus sans voie réservée sont victimes des bouchons, avec une fréquence moyenne faible, des plages horaires limitées surtout en soirée. Globalement ces lignes de bus n’ont bénéficié quasiment d’aucune amélioration ces dernières années. La structure en étoile rend quasi obligatoire le passage par le centre ville. Il est nécessaire de développer l’offre en périphérie pour des trajets transversaux et des voies de bus spécifiques.
• Pour la circulation dans le grand centre-ville montpelliérain, nous proposons d’élargir le réseau de transports publics avec de nombreux mini-bus, fréquents et non polluants ce qui permettrait aux personnes, à mobilité réduite notamment, de circuler dans l’Ecusson..
Des parkings gratuits aux entrées de Montpellier et aux terminus des lignes bus et tram
• Chaque terminus de ligne doit disposer d’un grand parking gratuit pour que les automobilistes y laissent leurs voitures et prennent les transports en commun.
• Il faut abandonner définitivement l’idée de construction d’un parking sous le Peyrou, qui attirerait toujours plus de véhicules en centre ville.
Une tarification incitative
• Nous mettons en débat la gratuité des transports urbains.
C’est une mesure sociale qui restitue du pouvoir d’achat. La gratuité, comme le montrent les villes où elle est pratiquée, conduit à une fréquentation accrue (souvent doublée), car elle est un facteur motivant pour de nombreux utilisateurs. Elle est aussi une mesure écologique car elle incite à la non-utilisation de la voiture individuelle, limitant ainsi la pollution et des gaz à effet de serre.
• Le département a fait un pas important dans ce sens avec le bus à un euro (carte de 10 trajets) et la région avec le TER à un euro sur certaines lignes. Nous en proposons la généralisation.
• Il est aujourd’hui paradoxal que la TAM augmente ses tarifs déjà élevés rendant un déplacement intramuros plus cher qu’un déplacement dans le département ou la région.
• Aller vers la gratuité des transports publics avec un maillage efficace de tram, de bus, de mini-bus se combinant avec des parkings publics nombreux et gratuits aux entrées de la ville est la seule façon de répondre aux défis sociaux et écologiques d’aujourd’hui.
Des pistes cyclables sécurisées partout
• Il fautdévelopper des pistes cyclables, sécurisées, continues, sur tous les axes. Les pistes cyclables doivent constituer un maillage cohérent et continu afin de relier les communes et quartiers périphériques au centre-ville, et entre eux.
On doit rendre obligatoire la construction d’une piste cyclable pour chaque voie ou route à l’occasion de travaux d’aménagement ou de réfection. (Exemple : de piste nécessaire du Nord au Sud de l’agglo : Créer une piste cyclable de la source du Lez à la mer, passant par Prades le Lez, Castelnau, Lattes… )
• Mettre en service de vélos électriques, avec vélomagg et gratuits
• Créer davantage de parkings à vélos.
Piétons
Il est souvent difficile voire dangereux pour les piétons, et les personnes à mobilité réduite ou avec poussettes, de se déplacer faute de trottoirs larges et continus.
• Prévoir des trottoirs adaptés le long de chaque rue.
• Etendre les zones piétonnières en centre ville
• Prévoir des sentiers, chaque fois que c’est possible, reliant les villages et Montpellier. (Exemple : De la source du Lez jusqu’au Peyrou en passant par le village de Montferrier, un parcours pédestre est possible le long de l’aqueduc Saint Clément (espace public, propriété de la ville de Montpellier)
Démocratie !
Toutes ces propositions sont à soumettre au débat public comme auraient dû l’être celles de la municipalité de Montpellier et de l’agglo. Les décisions doivent être prises en concertation avec les populations concernées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.