Compte-rendu du conseil municipal de Montpellier du 6 février 2012.

listelcrCual.jpegFrancis Viguié, élu au conseil municipal de Montpellier fait ici le compte-rendu du dernier conseil municipal. A noter, l’arrivée de Anne Rose Levan (FASE)  en remplacement de Nathalie Medeiros des Verts. Une deuxième élue donc pour notre liste LCR-CUAL de 2008.  (au centre au premier plan à côté de Francis, sur la photo de la liste en 2008)

Au menu notamment : jumelage avec Bethleem, la construction d’une mosquée, l’évolution de la ville, la vidéosurveillance, une nouvelle délégation de service public au privé, la participation de la ville à l’enseignement privé, les modifications de notation du personnel municipal, un voeu sur la circulaire Guéant. 



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Ce conseil municipal avait un
élément nouveau pour nous avec l’arrivée d’Anne Rose Levan en remplacement de
Nathalie Medeiros des Verts. Nathalie Medeiros a démissionné du conseil, Anne
Rose deuxième sur notre liste municipale de l’époque (LCR – CUAL) et sixième
sur la liste fusionnée avec les Verts lors de notre maintien au deuxième tour a
donc succédé à Nathalie. Je tiens à dire que j’ai pu travailler de façon
efficace avec Nathalie sur plusieurs dossiers comme l’eau, la laïcité et le
financement de l’enseignement privé ou encore la vidéosurveillance. Anne Rose,
militante de la FASE, a intégré avec moi le groupe Verts-NPA-FASE.

 

Ce conseil a traité d’enjeux
importants, certains revenant tous les ans mais aussi de deux sujets
nouveaux : le jumelage avec Bethleem et la relation au culte musulman.

 

La délibération 1 traitait du jumelage avec Bethleem. A la lecture
de la délibération nous comprenons que c’est le maire de Bethleem qui a proposé
ce jumelage (cela paraît pour le moins étonnant mais c’est ainsi), celui-ci
ayant été voté par son conseil municipal lors de sa session du mois de novembre
2011. Le maire de Montpellier ayant décidé d’y répondre favorablement, la
délibération soumettait au vote le principe de ce jumelage .

H. Mandroux a annoncé des
objectifs en matière de santé, de bio diversité, de sport et de culture. Elle a
bien entendu ajouté que ce jumelage était une contribution à la paix.

Sur un sujet comme celui-ci tous
les responsables de groupe interviennent.

Je suis intervenu en développant
l’argumentation suivante.

Nous sommes favorables à tout ce
qui affirme les droits du peuple palestinien. Pour nous ce jumelage est un
élément de reconnaissance de ces droits. Il est d’autant plus important que la
Palestine est occupée, qu’elle vit une situation de négation de l’ensemble de ses
droits par Israël. Malgré les multiples résolutions de l’ONU, malgré
l’illégalité du mur, malgré les différents « tribunal Russel »
qualifiant par exemple au Cap par la voix de D. Tutu d’apartheid la politique
suivie par l’état israélien…. La colonisation continue, Israël refuse de
respecter le droit international. C’est pourquoi il faut donner un sens
politique à ce jumelage et en finir avec les invitations d’ambassadeurs ou le
soutien à la journée de « Jérusalem capitale éternelle d’Israël ». Au
contraire, il faut participer activement à la campagne Boycott
Désinvestissement Sanction (BDS). Voilà pourquoi nous allons voter pour ce
jumelage.

 La réplique la plus violente fut celle de Max Levita,
président du groupe socialiste, qui accusa J. L. Roumegas (pour avoir rappelé
les résolutions de l’ONU) et moi-même d’être des
« anti-israéliens » ! Comme quoi il est possible de critiquer
Sarkozy sans être anti-français, mais impossible de critiquer la politique
suivie en Israël !

Cette délibération sera votée à l’unanimité.
Le Maire de Bethleem devrait venir bientôt à Montpellier pour l’acte officiel
de jumelage. Nous attendons avec grand plaisir de voir flotter le drapeau
palestinien sur la Mairie.

 

Les délibérations 2 et 3 proposaient un bail emphytéotique (ce bail
peut aller jusqu’à 99 ans) à la mosquée de La Paillade  et à celle du Petit Bard. Jusqu’à
présent, ces lieux de culte étaient des salles polyvalentes municipales avec un
bail précaire. Cet état de fait est une décision de G. Frêche. L’ingérence de
la municipalité est totale, les musulmans n’ayant aucune autonomie réelle. Ces
deux délibérations modifient donc substantiellement la situation.

Pour ce débat avec vote, j’ai
discuté avec le MIB et avec des organisations musulmanes, le CMF et PSM. Avec
ces organisations, nous avons agi ensemble auparavant en solidarité avec la
Palestine, contre la venue d’Agrexco ou pour soutenir les habitants du Petit
Bard.

Les principaux arguments de ma
déclaration sont ceux-ci :

Nous sommes pour un état laïc,
nous défendons la laïcité et la séparation des églises et de l’état. Nous
considérons la religion comme une affaire privée, nous reconnaissons la liberté
de croyance et en conséquence le besoin de lieux de prière. La laïcité est pour
nous un tout comme nous le verrons aussi à la délibération 59 qui traite du
financement de l’enseignement privé. Une fois ces principes énoncés, nous
sommes pour qu’il n’y ait aucune discrimination ou statut de seconde zone
envers une religion. L’Islam est de loin la seconde religion à Montpellier,
nous nous demandons pourquoi proposer un bail emphytéotique ? Nous sommes
favorables à ce que la communauté musulmane puisse, en lien avec la Mairie,
soit acheter les bâtiments actuels ou trouver un accord sur un terrain à
acheter pour y construire leur mosquée. Il n’y a là rien d’original, cela
existe dans de nombreuses villes et dans l’Hérault à Lunel, Sète ou Béziers.
Ainsi cette religion aura le même statut que la religion catholique,
protestante ou juive. Le bail emphytéotique pouvant aller jusqu’à 99 ans est
évidemment une avancée par rapport à la précarité actuelle et à la main mise de
la mairie, mais il ne coupe pas définitivement le cordon. Il ne s’agit pas pour
nous de nous substituer aux musulmans et de décider à leur place. Ces
délibérations ont engagé un débat sur le fond politique et nous avons donné
notre position. Nous nous abstiendrons sur ce vote.

Ce débat a aussi été l’occasion
d’entendre des déclarations aux relents islamophobes venant de l’UMP ou du
conseiller Mella insistant sur les risques d’entrisme et les troubles à l’ordre
public.

Contre : UMP,
Abstention : Anne Rose Francis

 

La délibération 5 a donné lieu à un débat général sur l’évolution
de la ville
. Au départ il s’agit de la piétonisation du secteur rue de la
Merci, Av du Courreau, Gambetta, Saunerie, Jeu de Paume. Sur la défensive, M.
Delafosse et Max Levita pour la Serm ont cherché a justifier leur politique. Je
suis intervenu sur le fond pas seulement sur l’aspect piétonisation.

Tout d’abord, pour développer à
nouveau notre projet global pour les déplacements à Montpellier : parkings
à l’entrée de la ville, maillage de bus, mini bus, tram en transports publics
gratuits, véritable réseau de pistes cyclables.

Ensuite sur la préemption massive
par la SERM dans le quartier, cette préemption avait été révélé par un article
de La Gazette au titre racoleur « La fin du quartier arabe à Plan
Cabanes ». C’est cet article et les réactions en chaîne qui ont provoqué
le malaise de l’adjoint à l’urbanisme et du président de la Serm. J’ai insisté
pour dire qu’il n’y avait aucune transparence sur les projets de la ville, que
même les conseillers municipaux ont découvert, à travers l’article, l’ampleur
de la préemption des commerces et des maisons. L’inquiétude est légitime dans
le quartier sur son avenir. La gentrification, politique très à la mode dans
les villes, cherche à « embourgeoiser » les quartiers populaires en
transformant l’habitat, les commerces et l’espace public. Elle provoque des
changements de population en particulier en augmentant significativement le
prix des loyers. Les éléments donnés par l’article de La Gazette vont
totalement dans ce sens. J’ai défendu le logement social et le blocage des
loyers.

 

Les délibérations 9 et 10 concernaient une convention de
partenariat relative à la vidéosurveillance entre la Police et la ville et une
nouvelle extension de la vidéosurveillance..

Ce thème revient régulièrement vu
que la ville a décidé de suivre les consignes de Sarkozy de tripler le nombre
des caméras. Malgré l’avis de la Cour des Comptes sur la « gabegie
financière » représenté par ce marché sécuritaire, sur l’inefficacité des
implantations en lieux ouverts, la ville continue l’implantation de nouvelles
caméras. Anne Rose interviendra sur ce point pour donner les arguments de notre
vote « contre ». Le coût de l’implantation de 10 nouvelles caméras et
le déplacement de 2 représente une somme de 700 000 euros ! Dans le même
temps, la municipalité supprime la gratuité de la garderie scolaire.

Lors du vote du budget, un des
arguments de notre vote contre était cette dépense dans son aspect logique
sécuritaire et gâchis d’argent public.

Contre : Verts, PC, Anne
Rose, Francis

 

La délibération 16 portait sur une nouvelle délégation de service
public
en raison de la fusion des parkings Foch Préfecture / Marché aux Fleurs
Arc de Triomphe. A l’heure actuelle, l’un est géré par Vinci, l’autre par
Effia. Nous avons dit une fois de plus que si des multinationales géraient des
parkings c’est parce qu’il y avait du profit. Nous sommes pour une régie
municipale des parkings, la ville maîtrisant les tarifs et les ressources.

Anne Rose et Francis ont voté
contre cette nouvelle DSP

 

La délibération 59 concerne la participation financière de la ville
à l’enseignement privé
. Cette délibération revient au vote tous les ans, même
si comme pour la vidéosurveillance elle est logiquement présente dans le budget
de l’année.

Il y a 3 497 enfants (domiciliés
à Montpellier) concernés par un financement de la ville à hauteur de 515 euros
par enfant. Soit un peu plus de 1M8 d’euros.

A nos arguments habituels sur
l’absence d’obligation de financer les enfants de maternelle (1 355 enfants),
sur l’absence d’obligation de verser une somme d’un niveau de 515 euros, nous
avons cette année pu insister sur la situation difficile de l’école publique.
La municipalité a dans un premier temps supprimé la gratuité du matin, puis
maintenant celles du soir, les agents des cantines scolaires mènent une grève
dure pour l’emploi et leurs conditions de travail. Pour avoir un service public
de qualité nous devons financer l’école publique. Nous soutenons la demande de
gratuité, nous apportons notre soutien aux agents en grève. Nous n’avons pas de
position différente entre si nous sommes dans nos syndicats et votons sans
problème « fonds publics à l’école publique » et différemment en
conseil municipal.

Contre : Anne Rose, Francis.
Abstention 1 PRG

 

La délibération 66 concernait les modifications de notation du
personnel municipal
. Pour ce point, j’avais pris contact avec les syndicats de
la Mairie. En fait, il s’agit du projet Sarkozy remplaçant la notation annuelle
par un entretien d’appréciation.

Derrière cette modification, il y
a la volonté d’individualiser les carrières et les primes. Nous sommes
intervenus pour dénoncer cette logique et refuser que cela soit présenté comme
une délibération mineure.

Nous n’avons pas voté cette
délibération.

 

Le conseil municipal c’est
terminé vers 23h par un vœu contre la circulaire Guéant concernant les
étudiants et chercheurs étrangers. Ce vœu était le bienvenu et nous l’avons
voté avec plaisir. Ce fut l’occasion pour l’UMP de montrer toute sa porosité
aux idées du FN. Nous avons tout entendu toutes les stupidités les plus
crasses, l’UMP se vautrant dans le racisme ordinaire.

Le vœu a été voté sans l’UMP.

 

Montpellier le 9 février 2012.

Francis Viguié, conseiller
municipal NPA FASE  francis.jpeg

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