Compte rendu du Conseil municipal de Montpellier du 25 novembre 2013



La fin du mandat approche, les tensions sont
fortes. Le PS se divise avec une liste Moure et une liste Saurel en vue.
Division aussi au PCF entre les élus et la section et tensions entre les élus
PCF et nous-mêmes au sein du conseil.

Ce conseil avait 103 points à son ordre du
jour ! Certains points comme le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), le vœu
contre le racisme ou encore le rapport de la Cour des Comptes suscitent des
interventions longues et nombreuses. Au final, le conseil a débuté à 18h et s’est
terminé à minuit (sans pause) !

 Pour un débat démocratique, c’est
franchement limite ! Il était pourtant possible de faire un conseil en
septembre ou encore de débuter à 16h plutôt qu’à 18h.




Compte-rendu du Conseil Municipal du 25 Novembre 2013.

 

liste.pngLa fin du mandat approche avec un
conseil municipal où les divisions et les tensions sont fortes. Le PS ne sort
pas de ses multiples divisions et se dirige vers une liste Moure et une liste
Saurel, sans savoir encore ce que fera au final Delafosse. Division aussi au
PCF entre les élus et la section, tension entre les élus PCF et nous-mêmes au
sein du conseil.

Ce conseil avait 103 points à son
ordre du jour ! Aucune association, syndicat ou parti ne mettrait 103
points à son ordre du jour. D’autant plus que certains points comme le Débat d’Orientation
Budgétaire (DOB), le vœu contre le racisme ou encore le rapport de la Cour des
Comptes suscitent,à juste titre, des interventions longues et nombreuses. Au
final, le conseil a débuté à 18h et s’est terminé à minuit (sans pause) !
Pour un débat démocratique, c’est franchement limite ! Il était pourtant
possible de faire un conseil en septembre ou encore de débuter à 16h plutôt
qu’à 18h.

 

Le premier point était un vœu de soutien à Ch Taubira, cible d’attaques
racistes.

Nous sommes intervenus dans ce
débat et avons fait la déclaration suivante.

Ce voeu pourrait avoir comme
titre : « De la droite
décomplexée à la libération de la parole raciste »
. Après les
manifestations des opposants au Mariage pour Tous, la Une infâme de Minute, une
conseillère municipale UMP de Combs la Ville affiche des propos ouvertement
racistes à l’égard de Ch. Taubira. Christiane Taubira a raison de dire que
toutes ces basses attaques visent à lui dénier toute appartenance à l’espèce
humaine. C’est en effet une constante des nostalgiques de l’ordre colonial
d’assimiler les Noirs, les Arabes, les anciens colonisés à l’espèce animale.
Nous assurons Christiane Taubira de toute notre solidarité face à ces propos
écoeurants. L’UMP a déclaré que sa conseillère municipale serait exclue mais n’oublions
pas les propos de Copé prenant pour cible Ch Taubira en déclarant « Quand on vote FN, on a la gauche qui
passe et on a …Taubira »
. Quand au FN, nous ne comptons plus les
« dérapages » racistes et la banalisation de cette question faite par
M. Le Pen parlant de diversion. Oui, le racisme est un délit qui doit être
poursuivi en justice. Le racisme est un poison qui vise à diviser les victimes
de la crise du capitalisme et de la politique d’austérité.

Nous tenons aussi à dénoncer les
propos du Préfet de l’Hérault qui, dans le contexte actuel de racisme et de
recherche de boucs émissaires, s’en prend à la religion musulmane en dénonçant
son communautarisme lié à la création d’écoles coraniques. Nous sommes laïques
et pour les libertés religieuses. Chaque religion donne un enseignement de sa
religion, le Préfet va-t-il dénoncer le communautarisme de la religion
catholique parce qu’elle met en place le catéchisme ? Bien sûr que
non ! Aujourd’hui il y a urgence à reconstruire un puissant mouvement
antiraciste qui lutte au quotidien et soutienne toutes celles et ceux qui en
sont victimes. Il faut assurer le succès des manifestations antiracistes
annoncées comme l’anniversaire des 30 ans de la Marche pour l’Egalité et assumer
notre combat pour l’égalité à travers des mesures positives comme le droit de
vote des étrangers promis depuis 1981.

Nous avons voté le vœu.

 

Le deuxième point à l’ordre du jour était le Débat d’Orientation
Budgétaire (DOB).

Il y a toujours un premier débat
autour du DOB et le vote du budget lors du conseil suivant (dans ce cas le 16
décembre). La majorité actuelle a fait le choix d’un budget de continuité de
l’existant laissant à la future majorité issue des élections de 2014 les choix
politiques nouveaux. Mandroux ou Levita ont multiplié les formules du genre
« on transmet le flambeau ». De ce fait, l’aspect bilan d’une équipe
était évident, la majorité actuelle se mettant hors jeu pour la suite.

Nous sommes intervenus sur ce
point majeur vu qu’un budget fixe toutes les priorités politiques pour une
année, voire plusieurs, en décidant des projets engageant l’argent public à
disposition de la commune. C’est d’ailleurs en ce sens que le vote du budget
détermine l’appartenance à une majorité municipale.

Max Levita ayant commencé sa
présentation sous le signe de la solidarité avec la politique gouvernementale,
nous avons débuté notre intervention en déclarant que nous combattions la
politique d’austérité du gouvernement. Cette politique a des conséquences graves
à l’échelle locale. Tout d’abord, il y a la baisse de la dotation financière de
l’Etat (- 1,5%) pour 2014 et aussi pour 2015. Ce manque d’argent (Levita a
indiqué que cela représente plus de 1 million d’euros) ne peut rester sans conséquences
pour les habitants. La ville va aussi, tout comme ses habitants, être impactée
par le passage de la TVA à 20%. Contre cet impôt, le plus injuste, nous
manifesterons le 1er Décembre pour une justice fiscale. Les nouveaux
rythmes scolaires de la loi Peillon remettent en cause l’égalité de l’école
publique sur l’ensemble du territoire pour et tous les enfants en soumettant la
qualité des activités périscolaires aux moyens des communes. De plus, nous
voulons savoir si, comme dans la commune de M. Moure, les parents seront mis à
contribution financière. Enfin, la poursuite de la politique libérale fait qu’à
Montpellier aussi, les pauvres sont plus pauvres et les riches plus riches. La
politique gouvernementale a des conséquences sur l’emploi, comme par exemple les
300 suppressions de poste à l’hôpital ou encore l’acceptation de fait des
suppressions d’emplois chez Sanofi plutôt que de voter une loi d’interdiction
des licenciements dans les entreprises qui font du profit.

Nous ne partons pas du même
constat concernant la ville. Montpellier est une ville pauvre avec des
problèmes de chômage et de logement. Tous les signaux sont au rouge : 27%
des habitants en dessous du seuil de pauvreté, des taux de chômage a 40% dans
les quartiers populaires, la plus pauvre des 10 grandes villes de France, 70%
des habitants peuvent prétendre à un logement social….. un constat bien éloigné
de la campagne « Unlimited ».

Dans cette situation, notre
priorité va à plus de services publics, à un véritable bouclier social contre
les mauvais coups de la crise et de l’austérité. Nous sommes pour multiplier
par 2 le nombre de logements sociaux. Pour les situations d’urgence il faut
réquisitionner les logements vides. Nous devons engager une bataille politique
pour bloquer le prix des loyers. La lutte contre la spéculation immobilière
devient une urgence sociale. D’un côté Montpellier est une ville pauvre, de
l’autre dans le nouveau quartier de la mairie nous avons des logements à 6 000
euros le m2 avec toutes les conséquences connues sur le prix des loyers sur
l’ensemble de la ville. Il manque des places en crèche, il manque un grand
service public de la petite enfance et non, comme le fait la majorité actuelle
développer le secteur privé. Nous sommes pour donner les moyens à l’accueil des
enfants de 2 à 3 ans en maternelle. Pour financer ces projets, il faut en finir
avec les dépenses de prestige comme la Cité du Corps Humain (37 millions), les
dépenses inconsidérées de communication ou de réception. Les transports publics
n’ont cessé d’augmenter au cours de ce mandat alors que nous avons le bus
départemental ou le TER à 1 euro. Nous devons aller vers la gratuité ! Les
besoins sociaux fondamentaux doivent devenir des droits et la gratuité est un
des moyens de les garantir.

Les questions écologiques et environnementales
sont percutées par l’étalement urbain et les pratiques autoritaires. Nous
défendons le Parc Montcalm, le stade de Prévost, nous refusons le doublement de
l’A9, la nouvelle gare TGV, le quartier OZ….. Nous ne pouvons que constater que
la démocratie est en panne, ainsi que ce soit pour le retour en régie publique
de l’eau ou la défense du Parc Montcalm, ces dossiers sont aujourd’hui portés
devant les tribunaux par les collectifs. Nous rappelons aussi notre refus de la
Métropole pour au moins deux raisons : un éloignement supplémentaire des
lieux de décisions et une conception de concurrence entre les territoires.

Pour terminer, contrairement à
l’UMP, nous ne nous insurgeons pas contre la création d’un village d’insertionpour les Roms. La droite et l’extrême droite, en
compagnie de Manuel Valls, font des Roms la nouvelle menace pour notre société.
Qui peut croire qu’un pays comme le nôtre, une des principales puissances
économiques mondiales, de 66 millions d’habitants ne peut intégrer 20 000 Roms
aujourd’hui vivant en France ? Nous en revenons au premier débat et à la
recherche de boucs émissaires.

Hervé Martin est intervenu pour
critiquer l’idée de doublement du nombre de logements sociaux, en expliquant
que cette mesure était utopique, et pour défendre son bilan comme
Vice-Président en charge du logement à l’agglo.

Le vote aura lieu lors du prochain
conseil, le 16 décembre.

 

La délibération 5 concernait le développement durable de la ville.

Nous sommes intervenus pour dire
que même si la politique municipale sur l’énergie est très intéressante,
celle-ci est insuffisante en matière de développement durable au niveau social
et au niveau écologique. Au niveau social, nous avons rappelé que d’autres
collectivités font beaucoup plus de logements sociaux sans créer de ghettos
(Tremblay, Aubagne). Au niveau environnemental, il nous semble incohérent de
parler de développement durable alors que la majorité prévoit d’amputer le Parc
Montcalm, double l’A9 et n’agit pas pour le ferroutage ; qu’il est prévu
de créer une nouvelle gare TGV de plus non reliée aux TER, de construire dans
la bande verte littoral le quartier OZ….

Nous avons voté contre. EELV s’est
abstenu.

 

La délibération 5 prévoit une subvention de la ville à l’Agglo pour une
gestion multimodale des déplacements.

Nous avons soutenu la demande
d’EELV de présence des associations d’usagers.

Nous nous sommes abstenus.

 

La délibération 12 prévoit l’extension des « chèques
parking ».
Jusqu’alors ces chèques existaient pour les
commerces du centre ville (hors Polygone). La majorité les étend aux commerces
de Port Marianne. Sur 1 euro, la ville prend en charge 30 centimes. En 2012,
plus de 26 500 chèques parking ont été utilisés.

Nous sommes intervenus en contre
comme nous l’avions fait lors de la mise en place de ces chèques. Ces chèques
créent une situation d’inégalité. Si vous allez à la Préfecture vous payez le
parking, si vous allez acheter une chemise vous ne payez pas le parking !
Cette mesure clientéliste envers les commerçants du centre ville en concurrence
avec le Polygone ou Odysseum est de fait une subvention à des commerces. Nous
avons proposé que plutôt que des chèques parking, soient offerts à la
population des chèques transport permettant de se rendre en transports publics
au centre ville.

Nous avons voté contre.

 

La délibération 39 était un avenant à la délégation de service public de
la crèche J. Baker
.

Notre position est connue, nous
sommes pour un service public de la petite enfance et donc des crèches. Nous
refusons que les crèches dépendent d’une gestion privée.

Nous avons voté contre.

 

La délibération 56 était un avenant au contrat avec les architectes
Secchi/Vigano.

Ces architectes du projet
Montpellier 2040 ont proposé un schéma de la ville se différenciant des projets
de l’Agglo et la Mairie. En particulier, ils rejettent la nouvelle gare TGV
considérant que la priorité « n ‘était pas un gain de 10 minutes pour
Paris » et proposent à la place de la gare TGV, du quartier OZ…. « le
grand parc de la lagune ».

Nous sommes intervenus pour
demander quel était le sort réservé à leurs travaux.

Mme le Maire a répondu que ce
point sera à l’ordre du jour du prochain conseil.

 

La délibération 76 concernait les marchés alimentaires de la cuisine
centrale.

Il s’agit de 10 000 repas. Nous
constatons qu’il n’y a pas de producteurs locaux, uniquement des grands groupes
ou des filiales de grands groupes. Pas de priorité à l’agriculture bio et aux
circuits courts.

Tout comme EELV, nous avons voté
contre.

 

La délibération 87 attribue une salle gratuite par tour aux partis ou
candidats pour les élections
.

Nous sommes intervenus pour dire
les limites démocratiques de cette décision sachant que, pour toute autre
réunion le prix de la salle sera de 300 euros.

 

Nous avons voté contre la décision
modificative du Budget Principal dans la continuité de notre contre le budget.
(délibération 88)

 

La délibération 103 était le rapport définitif de la Chambre Régionale
des Comptes sur la gestion de la ville de Montpellier.

Mandroux a dénoncé une
manipulation autour d’un faux rapport publié dans la presse. Une plainte est
déposée. Lévita a fait le tour de force de présenter le rapport comme une
reconnaissance de l’excellence de la gestion de la ville.

Quand nous sommes intervenus il
était quasiment minuit. La presse locale a déjà fait un travail d’information
sur ce rapport qui pointe divers dysfonctionnements. Le plus manifeste est le
coût final de la nouvelle mairie si l’on prend en compte logiquement pas
seulement le bâtiment principal mais l’ensemble : esplanade, parking…. Le
coût final est de 181 millions d’euros. Nous avons à tout moment voté contre
toutes les délibérations concernant la nouvelle Mairie (voir nos comptes rendus
précédents) et il est évident que ce coût inadmissible grève les budgets
sociaux. L’argent utilisé ici ne peut être utilisé pour le logement social, les
crèches ou les transports publics. Troublant aussi, le rapport évoque « le
caractère confus de la commande publique ». Nous ne pouvons qu’être
troublés par un marché de la propreté sans autre concurrent
pour Nicollin, tout comme pour le secteur juridique. Il y a aussi les dépenses
importantes de communication ou encore celles des vœux du maire de 2010 pour 89
000 euros. Est aussi pointé des carrières fulgurantes au cabinet d’H. Mandroux.
Concernant l’absentéisme nous avons rappelé que la moitié des jours d’absences ne
concernent pas des maladies ordinaires mais des longues maladies ou congés
maternités. Concernant la petite enfance, nous sommes très sensibles au fait
que la CRC note la très forte progression du secteur privé et du secteur
associatif (presque 30%) grâce à l’augmentation du financement municipal
(l’aide municipale en direction des associations est passée de 1 euro de
l’heure en 2008 à 1,70 euro en 2010) et à l’accompagnement logistique par la
création d’un poste de coordinateur enfance municipal pour promouvoir l’accueil
individuel ou encore la création d’un poste de référent en direction des
partenariats extérieurs donc privés.

Un rapport de la CRC tout sauf
dithyrambique pour l’équipe municipale.

 

Montpellier, le 27 novembre 2013.

 

Anne Rose Le Van – Francis Viguié
conseillers municipaux « ENSEMBLE Mouvement pour une Alternative de Gauche
Ecologique et Solidaire ».

(regroupement au sein du Front de Gauche rassemblant notamment la Gauche
Anticapitaliste, la FASE, les Alternatifs, des militant-e-s sans partis….)


Voir aussi : 

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