Compte rendu du Conseil municipal de Montpellier du 17 juin 2013

Anne-Rose Le Van et Francis Viguié, élu-e-s Gauche Anticapitaliste-FASE, membres du Front De Gauche, font le compte rendu du conseil municipal de Montpellier. Au menu : le budget, la ligne 5 et le parc Montcalm, le déplacement des élu-e-s, un voeu pour le droit de vote des étrangers aux élections locales.   





CONSEIL MUNICIPAL du 17 JUIN 2013.

 

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voir aussi 

la revue de presse

Les tensions au sein du PS de
Montpellier sont à leur comble pourtant il faut noter que les votes des 3
courants (Mandroux, Moure, Saurel) restent identiques. Dans la série « courage
fuyons » nous avions eu droit lors du dernier conseil municipal au vote « contre »
la régie publique de l’eau de Delafosse alors qu’il est l’un des rédacteurs de
la plaquette « Sursaut » où est affirmé en caractère gras leur choix
de la régie publique de l’eau. Pour ce conseil, nous avons vu Saurel sortir
tout le temps du débat sur la Ligne 5 du tramway et ainsi ne participer ni au débat,
ni au vote. C’était pourtant le moment de manifester son soutien, comme il l’affirme
auprès du collectif du parc Montcalm, pour préserver la totalité de ce parc.

 

La délibération 1 présentait le Compte Administratif 2012 de la ville.

Il s’agit là de la mise en forme
et des lignes budgétaires décidées dans le cadre du Budget.

Nous n’avons pas voté le budget
aussi nous ne pouvons nous reconnaître dans ce Compte Administratif qui en est
l’illustration.

Pour Levita et Mandroux, la première
richesse de la ville est l’afflux de population !

L’UMP a voté contre, bien entendu,
sur des bases totalement opposées aux nôtres. Pour eux, il faut baisser la
pression fiscale, augmenter la police municipale et, plus étonnant, et surtout
hypocrite pour des adeptes de la concurrence totale, privilégier les
entreprises locales.

EELV a indiqué qu’ils feraient le
même vote que sur le Budget, ils se sont abstenus.

Nous sommes intervenus sur un
premier point de politique nationale. Dans le cadre de sa politique d’austérité,
le gouvernement baisse la dotation des collectivités. Ce que nous considérions
inadmissible sous Sarkozy l’est d’autant plus sous un gouvernement dit de
gauche. Une dotation diminuée c’est moins de moyens et nous refusons les deux
conséquences habituelles, soit la hausse des impôts, soit la baisse des
services rendus aux habitants. Le gouvernement a fait le choix d’imposer l’austérité
aux municipalités, c’est pour nous inacceptable. Nous avons poursuivi ensuite
sur nos désaccords de choix et de priorités. Nous partons des besoins de la
population et tout particulièrement dans un moment de crise économique, d’offensive
du patronat et de la finance. Nous sommes pour plus de services publics, pour
un véritable bouclier social, pour que les besoins sociaux deviennent des
droits pour toutes et tous. Nos priorités vont donc aux besoins comme le
logement social, les transports, le service public de la petite enfance…
Montpellier est une ville jeune et pauvre, une ville où 70% des habitants
peuvent prétendre à un logement social, une ville où le taux de chômage atteint
40% dans les quartiers populaires. Il faut construire bien plus de logement
sociaux, aller vers la gratuité des transports, construire plus de crèches…
Construire plus de logements sociaux, c’est aussi lutter contre la spéculation
immobilière. Les prix des loyers sont trop hauts, sans parler du prix à l’achat.
Nous avons rappelé le refus des multiples délégations de services publics que
ce soit pour l’eau, les parkings, les crèches…

Nous avons demandé un éclaircissement
concernant le “bénéfice” de 500 000 euros réalisé par le parking de
l’Hôtel de Ville, la réponse de la majorité est restée floue, c’est un budget annexe  dont les bénéfices doivent rester sur
cet annexe.

Nous avons voté « contre »
le Compte administratif 2012.

 

La délibération 4 concernait la ligne 5 du tramway.

Cette délibération est un bon
exemple de la dépolitisation du conseil municipal au profit de l’Agglomération.
Elle propose de transférer à l’Agglo cette question. Cela veut dire que le
conseil municipal, seule instance élue par les habitants, n’aura pas son mot à
dire sur le trajet et donc les choix de passages du tram !

Comme d’autres, nous avons donc
utilisé cette délibération pour donner notre avis sur la Ligne 5 et tout
particulièrement sur l’avenir du Parc Montcalm.

Notre intervention a porté sur la
défense de l’intégralité du Parc Montcalm, soit un parc de 23 ha. La ville a
acquis, suite au départ de l’armée, un site vierge d’habitation et ainsi avoir
un grand parc en centre ville. C’est l’occasion unique d’avoir un grand parc en
centre ville. Le projet actuel de faire passer le tram dans le parc et de
construire des habitations amputent ce parc de 8ha. Nous refusons l’argument de
Mandroux « les montpelliérains n’avaient rien, ils auront 15 ha ». Ce
parc a déjà une fonction sociale, il suffit de s’y rendre pour voir les
familles, les sportifs ou encore de voir le succès des 30 ans du Diagonal dans
ce cadre. De plus, le tracé de tram passant dans le parc a le désavantage de ne
pas desservir les quartiers comme Estanove, Pas du Loupou la Cité Gély et la Cité Paul Valery.

Il est évident que la question de
ce parc tout comme l’aménagement urbain de la nouvelle gare TGV, du quartier OZ…
vont aussi être des points forts des élections municipales sur les choix de vie
et de ville.

EELV a fait une intervention
allant dans le même sens.

Les différents adjoints PS (Subra,
Delafosse, Fleurence) ont justifié l’urbanisation et le passage du tram dans le
parc. L’un d’entre eux a même dit : “une pétition avec 10 000 signatures,
qu’est-ce que ça pèse dans une ville de 250 000 habitants ?”

Le dossier est maintenant entre
les mains du Commissaires enquêteur et du Préfet.

Nous ne sommes pas contre une
ligne 5, nous attendons la publication officielle du trajet. En fonction du résultat,
nous nous mobiliserons et agirons en lien avec le collectif.

 

La délibération 13 désignait une entreprise chargée de l’accueil et la sécurité
pour les événements.

Nous sommes intervenus pour poser
3 questions. Pourquoi les services municipaux ne peuvent pas le faire ?
Pourquoi la police municipale ne peut pas le faire ? Pourquoi prendre une
société du Val de Marne ? Nous avons aussi indiqué qu’il est toujours
possible d’embaucher. Il s’agit d’un marché de 150 000 euros.

Comme seule réponse, l’adjointe
nous répondra que le privé c’est moins cher !

Nous avons voté « contre »
cette délibération

 

La délibération 15 attribuait des subventions à des associations.

Notre intervention a porté sur
subvention attribuée au Centre Communautaire et Culturel Juif. Comme nous l’avons
bien précisé, il ne s’agit pas pour nous de refuser toute subvention au CCJF
mais de faire le point sur la journée de Jérusalem. En effet, si le CCJF a 40
000 euros de subvention alors que les associations du même type ont des
subventions plus faibles, nous avons posé clairement la question au vu du
passif sur notre ville du financement de la journée de Jérusalem par des fonds
publics et avec le soutien de collectivités. Déclarer que Jérusalem est la
capitale une et indivisible d’Israël constitue une violation flagrante du droit
international. Pas moins de 4 résolutions de l’ONU (252 – 476 – 478 – 672) ont
réaffirmé que Jérusalem est sous protection internationale et que Jérusalem Est
fait partie intégrante des territoires Palestiniens. La capitale d’Israël est
Tel Aviv et même les Etats-Unis ont refusé de valider Jérusalem comme capitale
d’Israël. Les associations de soutien au peuple palestinien agissent depuis des
années contre le financement public de cette journée et contre le soutien
officielle des responsables PS des différentes collectivités. Nous avons noté
que cette année, l’intitulé n’est plus le même puis qu’il s’agit de « Jérusalem
mémoire et modernité ». Nous pouvons penser que la bataille menée toutes
ces dernières années commence à porter ses fruits mais autant avoir toute la
clarté. Nous considérons que nous ne l’avons pas eu même si nous ne pouvons
affirmer que cette subvention sert à financer la journée. Saurel, rapporteur de
la délibération, lui nous affirmera qu’il n’y a aucun lien. Avec les
associations nous serons vigilants sur de sujet car s’il y a un lien entre
cette subvention et la “Journée” il faudra envisager des actions.

Comme il y avait plusieurs autres
subventions ne posant pas problème, nous nous sommes abstenus.

 

La délibération 23 
concernait la réservation par la Mairie de berceaux dans des crèches d’entreprises.
La société privée Le Petit Chaperon Rouge gère ces crèches.

Notre intervention a remis au
centre un service public de la petite enfance. La société Le Petit Chaperon
Rouge est cotée en bourse, elle a une place énorme dans ce secteur. Pourquoi
plutôt que réserver des places dans le privé ne pas construire plus de crèches
pour répondre à la demande des parents ? C’est en tout cas notre démarche.

Michel Passet qui présentait cette
délibération en l’absence de Françoise Prunier, adjointe en charge de la Petite
Enfance, à justifié cela par le fait que cela créait une mixité sociale.

Nous avons voté contre cette délibération.

 

Les délibérations 28 et 48 concernaient les déplacements des élu-es.

La 28 concernait le déplacement d’élus
et de personnalités pour un déplacement à Heidelberg. Nous avons demandé
combien de personnes allaient se déplacer.

La 48 avait pour but des réservations
de billets d’avion pour des déplacements à Paris. Nous avons précisé qu’il
existait aussi le train, que c’était moins cher et plus écologique.

 

La majorité a soumis au vote un vœu pour la reconnaissance du droit de
vote des résidents étrangers aux élections locales.

Cédric Sudre a présenté ce vœu (dans les formats papiers, c’était à Mme le Maire
de leprésenter)où les considérants politiques justifiant le droit de vote ne nous
posait pas problème mais avec une décision que nous ne pouvions soutenir. En
effet, le vœu proposait « d’engager
après les élections municipales 2014 une réforme constitutionnelle qui
permettra d’accorder le droit de vote aux résidents étrangers non
communautaires aux élections municipales de 2020 »

Le débat s’est donc engagé. L’UMP
a dit son refus du droit de vote.

Nous sommes intervenus longuement
sur cette question importante. Importante parce que non satisfaite depuis sa
promesse de 1981 alors que la gauche a été de longues années au pouvoir.
Importante parce que beaucoup de personnes attendent ce geste d’égalité des
droits. Le PS vient de perdre nettement 8 députés dans des élections où l’électorat
de gauche ne s’est pas déplacé. Aujourd’hui la déception et la colère contre le
gouvernement sont fortes. Comment comprendre que le PS est prêt à affronter les
salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes en faisant une nouvelle
contre-réforme catastrophique des retraites et qu’il n’ait aucun courage pour
une mesure de justice et de reconnaissance comme le droit de vote pour tous auxélections locales.
C’est cette politique qui fait le jeu du FN. Nous sommes pour le droit de vote
et pas pour 2020, attendre 2020 c’est 40 ans d’une promesse toujours
insatisfaite. Cette promesse de Hollande doit être tenu maintenant, attendre
plus longtemps ne change rien à la situation et de plus, qui sait comment sera
la situation politique en 2020, qui sera au gouvernement. Nous ne pouvions
voter ce texte au vu de sa proposition finale, écrit tel quel, nous considérons
que c’est un débat interne à la majorité et nous ne participerons pas au vote.

Amina Benouargha-Jaffiol, membre
de la majorité est intervenue dans le même sens en y ajoutant la nécessité d’un
regroupement familial sans problème. Eva Beccaria, membre de la majorité, a
rappelé que la Tchécoslovaquie dont elle est originaire a donné le droit de
voteuniversel en 1918. Thinès, PRG et lui aussi membre de la majorité a
lui aussi indiqué pour les mêmes raisons que nousqu’il
ne pouvait pas voter le texte. Visiblement, la majorité s’est trouvée dans une
situation non prévue. Michel Passet proposera alors de supprimer le dernier
paragraphe et de le remplacer par « le plus rapidement possible »..
Ce recul de la majorité nous permettra de voter le texte.

 

Mercredi 19 juin 2013.

 

Anne Rose Le Van – Francis Viguié
conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste – FASE

 

Prochain conseil municipal le
lundi 22 juillet à 16h

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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