Compte-rendu du conseil municipal de Montpellier du 16 Décembre 2013.

Nous arrivons en fin de mandat avec les listes pour les municipales de mars 2014 déjà en présence dans le conseil municipal. La fin du frêchisme a provoqué une crise dans le PS dont nous avons les résultats sous les yeux. Mandroux, pourtant Maire sortante, a accepté de se faire mettre hors jeu par Ayrault. Saurel constitue une liste hors PS. Moure, responsable de la reconduction de la délégation de service public pour l’eau et des grands projets inutiles (comme la nouvelle gare TGV ou Oz) est le candidat officiel du PS. Dernier

De notre côté, en toute indépendance du PS et de la majorité actuelle dont nous n’avons voté aucun budget, nous participerons et construirons avec le Front de Gauche une liste d’alternative à l’austérité nationale et locale.

iciNous arrivons en fin de mandat avec les listes pour les municipales de mars 2014 déjà en présence dans le conseil municipal. La fin du frêchisme a provoqué une crise dans le PS dont nous avons les résultats sous les yeux. Mandroux, pourtant Maire sortante, a accepté de se faire mettre hors jeu par Ayrault. Saurel constitue une liste hors PS. Moure, responsable de la reconduction de la délégation de service public pour l’eau et des grands projets inutiles (comme la nouvelle gare TGV ou Oz) est le candidat officiel du PS. Dernier coup de tonnerre du week-end, les Verts qui jusqu’à présent partaient en liste autonome se sont ralliés à Moure. Ce ralliement ne peut qu’ouvrir une nouvelle crise chez des Verts déjà englués dans une participation gouvernementale injustifiable au vu de la politique suivie. Le PS et EELV se mettent en accord avec la situation nationale, ensemble au gouvernement où se pratique la politique d’austérité que nous subissons au quotidien, ils seront ensemble pour gagner et gérer, s’ils gagnent, la mairie et la métropole. Si la majorité actuelle est une majorité PS-PC-Modem, l’accord actuel change le centre de majorité politique. Les 12 sièges et les places d’adjoints à la ville et à la métropole réduisent d’autant les places pour les anciens alliés et même pour certains socialistes. De notre côté, en toute indépendance du PS et de la majorité actuelle dont nous n’avons voté aucun budget, nous participerons et construirons avec le Front de Gauche une liste d’alternative à l’austérité nationale et locale.

 

La première délibération rendait hommage à Nelson Mandela (avec 1 mn de silence) en dénommant l’Hôtel de Sully – Maison des relations internationales Nelson Mandela.

 

La deuxième délibération était le vote du budget 2014.

 

La majorité actuelle reconduisait les dépenses déjà engagées, confirmait le projet de la Cité du Corps Humain et comme nouveauté proposait un village d’insertion de 20 familles Roms.

 

Nous sommes intervenus sur ce débat majeur. Tout d’abord, nous avons noté l’aspect bilan, ce budget étant le dernier du mandat.

De ce point du vue, il nous semble important de voir comment Montpellier a évolué au cours de ces 6 années. Les enquêtes publiées dans la presse locale et nationale nous indiquent que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres de notre ville s’est significativement accentué. Ainsi, de 2008 à 2011, le revenu médian des 10% les plus riches a augmenté de 5,3% alors que dans le même temps pour les 10% les plus pauvres il a baissé de 6,4%. Soit quasiment 12% ! La crise n’est vraiment pas pour tout le monde !

Côté emploi, nous voyons les entreprises phares de Montpellier s’engager dans des plans importants de suppressions de postes (Sanofi, CHU….). Dans cette situation, nous sommes pour arrêter les dépenses de prestige et les grands projets inutiles, nous sommes pour plus de services publics. Nous avons repris les priorités sociales et écologiques que nous défendons depuis le début du mandat : refus des délégations de services publics pour l’eau, les parkings, les crèches, les transports…. et défense d’un service public de la petite enfance, d’une régie publique de l’eau, des transports… Nous avons renouvelé notre refus de la Cité du Corps Humain, les 37 millions budgétés doivent plutôt servir à construire des crèches, des écoles… Delafosse, Tsitonis et Passet seront les grands défenseurs de la Cité du Corps Humain.

 

Nous avons redit notre volonté de multiplier par 2 le nombre de logements sociaux. Sous Sarkozy, nous dénoncions le gel de la dotation de l’Etat. Aujourd’hui le gouvernement dans son choix austéritaire de réduire les dépenses publiques baisse la dotation aux communes en 2014 et 2015. Nous dénonçons ce choix qui ne peut que réduire les services rendus à la population. Nous avons par contre soutenu la proposition d’un village d’insertion pour les Roms. Sur cette question, Domergue pour l’UMP s’engagera dans une comparaison scandaleuse entre les nuisances que provoqueraient le village Roms et celles de l’usine de déchets Amétyst.

 

Nous avons redit notre refus de la Métropole pour au moins deux raisons. La première concerne l’étendue des compétences de cette métropole qui dépossède les communes et éloigne encore plus les habitants des lieux de décision. La seconde est notre refus de la compétition entre les territoires, les moyens financiers différents entre les métropoles et les autres communes. Nous sommes pour la solidarité et un aménagement harmonieux des territoires.

 

Comme nous l’avons fait pour les 5 budgets précédents nous avons voté contre le budget proposé. EELV s’est abstenu donnant comme raison qu’ils n’avaient pas participé à l’élaboration budgétaire. Saurel a voté pour mais avec des réserves sur la Cité du corps humain, sur le village des Roms et sur le projet urbain 2040. L’UMP a voté contre sur des bases ultra-libérales et sécuritaires.

 

La délibération 3 concernait la Cité du corps Humain.

 

Ce sujet a suivi le parcours habituel, concours avec projet de plusieurs cabinets prestigieux d’architectes, choix d’un cabinet et budget précis pour ce cabinet. La délibération proposait un total de marché de maîtrise d’œuvre estimé à 3 387 150 euros. Le bâtiment est prévu pour se situer dans Parc Marianne (dans la continuité du bassin Jacques Coeur mais de l’autre côté de l’avenue de la mer). Hélène Mandroux a expliqué qu’il y aura un financement mixte public et privé, sous forme de mécénat.

 

Comme nous le faisons depuis le lancement de ce projet, nous sommes intervenus contre. Nous sommes pour l’éducation populaire, aussi nous considérons qu’un projet mobilisateur peut voir le jour associant la faculté de médecine, son musée, l’université et le corps médical, sans tomber dans les dépenses de prestige.  D’autant plus, dans un moment de crise où nous priorisons les besoins sociaux. La Cité du Corps Humain c’est au minimum 37 M d’euros. C’est aussi un budget de fonctionnement de 2,5 M d’euros et un pari sur plus de 200 000 visiteurs payants par an.

 

Nous avons voté contre cette délibération, EELV aussi. Il y a eu plusieurs abstentions issues du groupe « société civile » et de conseillers PS  pro-Moure.

 

La délibération 10 concernait la délégation de service public des parkings Antigone et Comédie.

 

Notre position est maintenant connue, nous avons voté contre.

 

Les délibérations 25 et 27 concernaient les places en crèche.

 

Nous sommes intervenus pour noter le manque de place en crèche avec de nombreuses attentes non satisfaites. Nous voulons un grand service public de la petite enfance intégrant l’ensemble des crèches existantes, c’est à dire réintégrant dans le service public la crèche J. Baker mise en délégation de service public.

De la même manière, nous ne pouvons être d’accord avec la « réservation », par la mairie, de berceaux dans les crèches privées. Ainsi, la Mutualité Française développe un nouveau secteur de son activité en créant des crèches. Un grand service municipal capable de répondre en nombre aux attentes, voilà notre objectif.

Nous avons voté contre la délibération 27

 

La délibération 29 donnait quitus du mandat de maître d’ouvrage à la SERM pour la construction du nouvel Hôtel de Ville.

 

Nous avons toujours voté contre les dépenses énormes, plombant le budget de la ville (181 M d’euros !) concernant la nouvelle mairie. En lien avec nos votes précédents, nous avons voté contre le quitus.

 

La délibération 56 concernait une délégation de service public pour le parking Europa.

 

Nous avons voté contre.

 

La délibération 58 proposait un débat sans vote sur le projet urbain Montpellier 2040.

 

Il était évident pour nous d’intervenir sur ce sujet. L’idée d’ouvrir une réflexion sur le futur est positif. Nous verrons la réalisation concrète mais l’idée d’un atelier d’urbanisme nous paraît intéressante. Notre intervention a mis en avant les points suivants :

 

         En 1980, Montpellier avait 195 000 habitants et 650 des 5 700 hectares étaient urbanisés. En 2018, selon les prévisions, nous serons 290 000 et en 2040 nous devrions être 340 000 habitants. Nous parlons de quasiment 100 000 habitants de plus en peu de temps, sans compter des différentes villes autour de Montpellier. Que restera-t- il de non urbanisé ? De plus, avec un tel rythme d’étalement urbain, de densification, comment les quartiers peuvent-ils se donner une identité, une vie sociale. Nous sommes contre une ville segmentée entre le centre historique, les zones de consommation, les quartiers dortoirs. Nous ne voyons pas dans le projet les moyens mis à disposition pour un vivre ensemble agréable. Où sont les services publics, les Maisons Pour Tous, les médiathèques, les écoles…. Nous sommes pour un aménagement du territoire de l’ensemble de l’Agglo et du département. Nous refusons une logique de concentration des nouveaux arrivants dans le périmètre de Montpellier.

 

         La question des transports et du déplacement est absente du projet présenté, c’est pourtant une question essentielle. Nous connaissons déjà une ville saturée avec de nombreux embouteillages. Un tel développement urbain et démographique achèverait la saturation. Nous sommes pour un plan d’ensemble de déplacement. Nous sommes pour développer les transports publics avec des parkings gratuits pour les voitures à l’entrée de la ville, un maillage de bus, mini-bus, tram, zones 30, un véritable réseau de pistes cyclables et favoriser les déplacements doux avec des trottoirs aux normes. Le déplacement doit devenir un droit social. C’est pourquoi nous sommes pour aller vers la gratuité des transports publics.

 

         Nous refusons le doublement de l’A9 qui ne réglera pas les problèmes de circulation et continuera à être un aspirateur à camions. Le projet n’évoque pas la prise en charge de l’ancienne A9 devenu « boulevard extérieur ». Qui va payer les 200 millions évoqués ? Nous sommes aussi pour le développement du fret à travers le ferroutage. 17 000 camions passent chaque jour sur l’A9, il est plus que temps de prendre des décisions politiques allant dans le sens du ferroutage.

 

         Le projet de nouvelle gare TGV ne correspond à aucun besoin et va être un nouveau gouffre financier. Nous tenons à préciser qu’une gare TGV n’est pas une gare de fret et qu’une ligne TGV n’est pas une ligne de fret. Cette gare TGV sert de prétexte à développer l’autre côté de l’A9 (touchant Lattes et Boirargues)  avec le quartier OZ, un centre d’affaires…. Cette nouvelle gare, si elle voit le jour, n’a pas de lien avec les lignes TER. Aussi il est prévu de prolonger la ligne 1 du tram jusqu’à la nouvelle gare sachant qu’il faudra passer sur l’ancienne A 9 et la nouvelle A9 avant d’arriver à la gare TGV !!! Chacun voit bien le niveau de dépense publique ! De plus, nous ne savons même pas s’il y aura un budget pour créer une voie jusqu’à Perpignan. Nous sommes pour conserver cette bande verte littorale, l’aménager, réfléchir à une agriculture de proximité, envisager des jardins partagés… Nous renouvelons notre refus de voir le Parc Montcalm amputé ainsi que le stade Prévost.

 

         Ce projet sous-estime complètement les problèmes d’emplois. Nous pouvons lire qu’uniquement 16% dépends de l’activité productive et 84% de l’économie publique ! La fragilité d’un tel développement est évidente.

 

         Pour terminer, il est inévitable de poser la question. Qui va payer ? Nous sommes dans un moment de baisse des dotations de l’Etat, c’est à dire de moins de ressources pour les collectivités, de transfert de charges nouvelles comme nous le voyons avec l’école. Nous refusons les « grands projets inutiles » et tout ce qui sacrifie les besoins sociaux sur l’autel de l’extension urbaine et de la densification.

 

       Les habitant-es doivent pouvoir maîtriser leur ville, son développement, ses projets. Ne doutons pas que nous retrouverons toutes ces questions au moment de l’élection municipale et dans les années à venir.

 

Anne Rose Le Van – Francis Viguié conseillers municipaux ENSEMBLE (GA / FASE)

 

 Lire aussi : le compte-rendu des six ans de mandat


uneCRMandatGAFASEMtp.jpg 

 

 

Partager :
Ensemble 34