Anne Rose Le Van et Francis Viguié font le compte rendu du conseil municipal de Montpellier du 04 février 2013. Les salariés de Sanofi et des organisations de jeunes opposés à mesure contre le « pass culture » s’étaient rassemblé à l’entrée du conseil municipal qui avait, entre autres, à son menu, le vote du budget, l’extension de la vidéo surveillance, le conseil consultatif des résidents étrangers…
COMPTE RENDU du CONSEIL MUNICIPAL du 4 FEVRIER 2013.
Ce conseil municipal a
commencé par un rassemblement devant la mairie où se retrouvaient des jeunes contestant la diminution par
moitié du budget du Pass Culture et une délégation des salariés de Sanofi. Nous
étions à leur côté pour exprimer tout notre soutien.
Les salariés de Sanofi seront reçus par la
majorité municipale en présence d’H. Mandroux. En lutte depuis des mois, ils
tenaient à présenter leurs exigences et leurs revendications aux responsables
de la ville. H. Mandroux a fait la proposition d’une lettre au Premier Ministre
Ayrault plus une réunion de travail afin « d’amoindrir ce qui est en train
de se passer ». Nous ne sommes plus à l’époque où devant le Corum H.
Mandroux déclarait « Allez Messieurs les députés votaient vite une loi d’interdiction
des licenciements boursiers ». (voir la vidéo réalisée alors par JCC pour la GA34)
Concernant la
jeunesse, la diminution de moitié du budget du « Pass culture » a mobilisé plusieurs organisations (voir
communiqué de presse). Les responsables de la mairie les ont rencontré, la
mobilisation a permis de faire bouger la somme affectée mais pas d’une manière
totalement satisfaisante. Nous en restons à 20 000 euros pouvant aller jusqu’à
40 000 (budget des autres années) s’il y a besoin. Ces économies de bouts de
chandelle au vu du budget de la ville (446 millions) entrent dans une logique
de : faire de l’austérité pour faire de l’austérité aux dépens de la jeunesse et
des asso culturelles.
Le gros point à l’ordre
du jour était le vote du budget 2013.
Le budget contient les priorités et les choix politiques de la majorité
municipale, un vote favorable est un soutien à la politique suivie pendant
toute l’année. Ce vote est toujours très important, ce lundi s’y rajoutait deux
raisons supplémentaires : les politiques d’austérité en lien avec la crise
du capitalisme et le dernier vote avant la fin du mandat au printemps 2014.
En 1, le vote du budget
Max Levita a présenté
le budget au nom de la majorité municipale. Il se monte à 446M d’euros, il est à noter qu’il baisse régulièrement
en raison des transferts à l’Agglo (il a été de 750M). La politique
gouvernementale de réduction des dépenses publiques se traduit pour cette année
par un gel de la dotation de l’état (donc une baisse équivalente à l’inflation)
qui sera suivi d’une baisse de – 1,5% en 2014, idem pour 2015. Au total nous
aurons donc une baisse cumulée de la dotation d’environ 9% (inflation comprise
autour de 2%)
Nous
sommes intervenus pour présenter notre analyse et nos priorités. Nous joignons
ici et ici notre déclaration expliquant les raisons de notre vote « contre »
le budget.
L’UMP
n’a pas présentée de projet alternatif plutôt une série de remarque dénonçant
le manque de 120 policiers municipaux, une fiscalité trop forte…
EELV
a fait remarquer qu’ils n’avaient pas participé à l’élaboration du budget du
fait de la majorité municipale qui a refusé leur entrée. Ils ont indiqué
soutenir la politique gouvernementale et fait des propositions sur ce qu’ils
considèrent comme les manques du budget présenté : moins de vidéosurveillance,
plus de pistes cyclables, un plan d’isolation thermique des logements…
Le
PC a fait deux remarques sur la politique nationale, l’une faisant référence au
vote des sénateurs PC (abstention pour le budget national), l’autre pour s’inquiéter
des conséquences de la future loi sur les collectivités territoriales. Il a
indiqué voter le budget en raison de la priorité donné à la jeunesse et des
tarifications sociales pratiquées à Montpellier. Ce vote est cohérent avec la déclaration
de M. Passet à l’Express, déclaration où il souhaitait une liste de la majorité
actuelle pour les prochaines municipales. Cette position ne fait pas l’unanimité
au sein de la section PCF de Montpellier (voir article de Montpellier Journal
du 4 Fev où les votes de la section de Montpellier sont donnés).
Levita
fit une réponse globale. Il dit
que la décision sur le changement de rythme scolaire n’est pas prise, elle le
sera en Mars. Il se déclarera inquiet pour l’avenir : « nos dépenses sont
appelées à augmenter, nos recettes à baisser ». Concernant notre
intervention, il indique « reconnaître notre cohérence, mais ce n’est pas
la mienne ». Il est vrai que lors du débat d’orientation budgétaire, pour
nous répondre, il avait dit « le capitalisme nous avons à le gérer à
Montpellier »
Le vote est donc le suivant :
Nous (GA/FASE) avons
voté contre sur la base de notre déclaration.
L’UMP a voté contre
sur des bases de droite.
EELV s’est abstenu.
Les autres ont voté
pour.
La délibération 2 donnait la programmation stratégique des
investissements.
Nous sommes intervenu
pour indiquer que si la méthode en Autorisation de Programme (AP) et Crédits de
paiements (CP) nous permettait de mieux visualiser les investissements, nous étions
en désaccord avec les investissements eux-mêmes et en particulier la Cité du Corps
Humain (37M) et la vidéosurveillance (533 000). En conséquence, nous votons
contre ce qui est en accord avec notre vote sur le budget.
Mandroux s’énervera
contre nous en indiquant que le vote se fait sur la méthode et qu’il est
incompréhensible que nous soyons contre. Levita la reprendra lui indiquant que
nous avons voté la méthode en AP et CP lors du dernier conseil et qu‘aujourd’hui,
nous votons les investissements.
Logiquement, nous
avons voté contre, EELV s’est abstenu
La délibération 3 portait sur la mise en
place d’un Conseil Consultatif des Résidents
Etrangers (CCRE).
Nous avions voté pour
sa création, nous avons fait le même vote pour sa mise en place.
Nous sommes intervenus
pour rappeler que notre position de fond était le droit de vote et l’égalité
des droits. Nous avons demandé des précisions sur la place des associations
dans ce CCRE de 60 membres.
L’UMP a, une fois de
plus, montré son caractère profondément réactionnaire en votant contre, déjà
lors du débat sur le budget Domergue avait évoqué « les bandes de zonards
alcooliques qui ont envahi le centre ville et les roms qui rackettent les
montpelliérains aux feux rouges . »
La délibération 8 concernait le marché de La Paillade. Cette délibération
proposait la suppression de 2 jours de marché. Cette décision a des conséquences
sur la vie du quartier et sur les familles de commerçants concernés.
Nous avons voté contre
tout comme EELV.
1 abstention de Brahim
Abou (PS) : qui s’est vu refuser la parole par H. Mandroux pour expliquer son
vote au motif que ce débat devait avoir lieu au sein du groupe majoritaire.
La délibération 14 concernait l’extension
du « Réseau de Vidéprotection
Urbaine »
Après le départ de
Sarkozy, après l’avis de la Cour des Comptes nous pouvions espérer un coup d’arrêt
à l’extension de la vidéosurveillance, mais non ! Après avoir voté l’implantation
de 15 nouvelles caméras et l’acquisition d’un dispositif de 5 caméras déplaçables,
il faut maintenant payer pour les installer. Pour cette année, ce sera 300 000
euros HT
Nous sommes
intervenus, pour une fois encore, expliquer notre désaccord. Nous avons demandé,
sans succès, qui composait le comité d’éthique chargé de suivre ce dossier,
comité obligatoire et dont nous savons qu’un certain nombre d’organisations ont
démissionné (la LDH par exemple).
Nous avons voté contre
tout comme EELV et le PCF.
La délibération 54 concernait les subventions 2013.
Nous étions particulièrement
vigilants sur la subvention pour la Journée de Jérusalem. Elle n’était pas présente
dans la longue liste. Il semble que le courrier du Collectif Palestine 34
(regroupant 17 asso) envoyé à tous les conseillers municipaux ait été efficace.
Il faudra tout de même rester vigilant tout au long de l’année (il y a des
votes de subventions à presque tous les conseils).
En revanche, sous la dénomination
de « promotion des flux touristiques et économiques » se cache une
subvention de 197 500 euros aux compagnies aériennes « low cost ».
Nous sommes intervenus pour défendre le service public aérien et dénoncer ce
type de compagnies vivant des subventions publiques, ne respectant pas le code
du travail, exerçant un chantage permanent. Il est triste de voir que toutes
les collectivités versent des subventions à ce type de compagnies.
Nous avons voté contre
tout comme EELV et le PCF.
Le prochain conseil municipal se tiendra le 25 Mars.
Montpellier, le 5 Février
13.
Anne Rose Le Van et
Francis Viguié conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste – FASE