Une cinquantaine de militant-e-s du mouvement Ensemble dans l’Hérault se retrouvés sous un soleil de plomb samedi 21 juin pour une AG cloturant le premier semestre 2014. Au menu : la situation politique difficile, l’état du FDG, la structuration du mouvement…
C’est sous un soleil de plomb et
une ambiance festive et amicale qu’une cinquantaine de militant-e-s d’Ensemble
de l’Hérault se sont retrouvé-e-s samedi 21 juin à Saint-Geniès de Fontedit,
pour une AG de fin d’année.
L’accueil a été chaleureux, tout était très bien
organisé, et c’est dans la grande salle polyvalente bien climatisée de ce beau
village, que nous nous sommes mis-e-s au travail pour traiter les deux premiers
points de l’ordre du jour et débattre avant une pause
apéro/grillades/repas-partagé des plus conviviales.
Le maire est venu cordialement
nous accueillir ainsi qu’une personnalité locale du Front de Gauche (PCF). Un
musicien local chanteur/compositeur a animé également ce bon moment au son de
sa guitare. Un grand merci à tou-te-s .
Il a été beaucoup question des
luttes des cheminots et des intermittents, et à cette occasion nous nous sommes
répartis les autocollants de soutien édités par Ensemble 34.
Compte
rendu de la réunion : introductions et éléments du débat.
Ordre du jour
1 Bilan des élections municipales
et européennes
2 Contexte national et compte
rendu de la réunion nationale d’Ensemble
3 Construction d’Ensemble dans le
département
1 Bilan des élections
–
Municipales : A deux exceptions près, (Perpignan, Limoux) le Front de Gauche
s’est présenté dans le Languedoc-Roussillon sur des listes indépendantes.
Pourtant cette unité n’a pas été mise en avant pendant les campagnes
municipales sur la région. Il y a eu par exemple impossibilité de tenir une
conférence de presse sur ce thème.
Sur la région les résultats
sont en deçà de nos espérances.
Les dynamiques de campagne ont
été très variables selon les
villes. Sur Montpellier il y a eu beaucoup de difficultés car la campagne était
calquée sur les présidentielles, et la dynamique unitaire a été difficile à
mettre en place. A Nîmes, Alès ou
Carcassonne, la campagne a été plus collective et la dynamique plus positive.
– Européennes :
Globalement, dans la région comme
ailleurs, nous assistons à une baisse des listes PS et EELV et à l’effondrement
du NPA. Pourtant le Front de
Gauche a fait quasiment le même score qu’en 2009. Aucune percée donc, plutôt
une stagnation. Le meilleur score du FDG est dans la circonscription Sud-Ouest.
En Espagne, Podemos a percé, et
Isquierda Unida a progressé. En Irlande et en Italie les listes de gauches
radicales ont progressé aussi. Syriza est arrivé en tête en Grèce.
Mais contrairement à ce
qu’espérait JL Mélenchon, le scénario de la Grèce (progession de la gauche
radicale / effondrement du PS) ne
s’est pas reproduit ici. Il est
important d’analyser cet état de fait. Le Front de Gauche est écouté et
crédible essentiellement dans les services publics et les grandes entreprises
avec des syndicats bien implantés. La crise économique, le développement de la
précarité, de la sous-traitance, la casse des services publics, la fermeture des entreprises, peuvent
rendre moins audibles les idées du FDG, d’autant plus avec la faiblesse du
mouvement social.
Les milieux populaires les plus en
difficultés, les jeunes ne se reconnaissent pas dans nos propositions et nos
actions politiques. Cela les
poussent à l’abstention, voire pire : au vote FN.
Autre faiblesse du Front de Gauche
: il n a pas su être autre chose qu’un cartel électoral d’organisations
politiques, cartel que pour notre part, on a maintes fois appelé à dépasser, en
proposant les adhésions directes. Les conflits au sein du FdG rendus publics
ont aussi contribué à l’affablissement du FdG car une bonne part de sa
crédibilité est basée sur sa capacité à rassembler.
2 CR de la réunion du collectif
national.
200 personnes présentes :1
délégué pour 10 militants. Ces réunions sont extrêmement importantes pour des
décisions collectives et démocratiques. Depuis le lancement d’Ensemble, en
novembre, on s’était fixé un rythme : les assises en janvier et une conférence
nationale en juin pour évaluer la structure. Le congrès début janvier
envisagera la dissolution des différentes composantes d’Ensemble.
La situation politique actuelle
est inquiétante, les mobilisations sont faibles, et les résultats des élections
alarmants.
Le travail des commissions s’est
fait autour de deux points, dans un bon climat :
– Le Front National Sa percée a été analysée comme
inquiétante et à prendre en compte.
– La crise
institutionnelle. Il y a crise de régime même si seul le FN
demande la dissolution de l’Assemblée Nationale. Les Verts sont partis du
gouvernement, le gouvernement a pris deux claques électorales La crise institutionnelle est à mettre au regard d’attaques sociales
économiques très violentes en Espagne et en Grèce. En France c’est le
gouvernement Hollande qui la porte, quels que soient les gouvernements. Le PS
est divisé.
– Pourquoi
le Front de Gauche n’a t-il pas progressé dans un tel contexte? Une des
réponses est la faiblesse du mouvement social et une autre le brouillage
d’image, avec le PC qui a fait alliance avec le PS dans des grandes villes.
– Le PS à
travers Vals, provoque un rejet encore plus massif au bénéfice du FN, d’où
crise de légitimité. Il ne faut pas minimiser ni dramatiser le FN : il
joue dans la grande tradition National Socialisme en récupérant les grands
thèmes anti systèmes, jouant sur notre terrain, TAFTA etc. Cette situation fait que les tensions
vont augmenter dans le PS. Les Verts ont quitté le gouvernement mais se
réclament toujours de la majorité (!!!) A l’UMP , soit on
« droitise » soit on est pris dans les scandales financiers et les
corruptions. Le PS « crie au loup » pour battre la droite et
l’extrême droite en appelant une nouvelle Union de la Gauche tout en mettant de côté les problèmes de
l’austérité. Pour Le FDG le rapport au PS n est pas clarifié. Le schéma du PG espérant le FDG comme 1er
parti aux Européennes visant le pouvoir en 2017 ne fonctionne pas. La question
est : comment vont-ils résoudre ça ?
On a un écueil, les citoyens
mobilisés autour du TCE n ont pas
été entendus, ils sont déçus et se réfugient dans l’ abstention. Le FDG n
arrive pas à les capter et doit travailler là-dessus.
– Quelles
alternatives ?
– La manif
du 12 avril a envoyé un bon signe : elle a été réussie et unitaire. Cela
doit donner des perspectives décidées aujourd’hui, en tenant compte de la
mobilisation forte de la SNCF, la victoire de Fralib, de notre Dame des Landes,
le début de re-mobilisation de la jeunesse contre le FN, de la question de
TAFTA avec une réunion européenne en octobre, la fonction publique et les 150
milliards d’euros d économie à la rentrée. Toutes ces batailles doivent nous aider à donner une
nouvelle impulsion au FDG tout en s’inscrivant en faux par rapport à la
bataille PG/PC. Pour Ensemble, il s’agit de rendre une force propulsive au
Front de Gauche à travers l’ adhésion directe et refondre l’organisation démocratique et de Fronts
thématiques en rassemblant largement. Il faut construire par exemple un Front
anti-austérité avec toutes les forces qui s’y reconnaissent. Nous avons un
besoin urgent d’un Front de Gauche unifié.
– L université d’été du FDG (estivales) est
annulée mais la bonne nouvelle dans ce contexte est qu’ Ensemble en fait une à
Pau du lundi 25 au jeudi 28 août. Cette université d’été doit nous faire
réfléchir sur un nouveau projet porteur d’espoir et émancipateur.
– Le 6
septembre à Paris aura lieu l’AG nationale de rentrée du FdG.
3 Construction d’Ensemble en
France et dans le 34
-Bilan national après 7 mois de
construction d’Ensemble :
Rythmes différents de construction
liés aux histoires politiques des villes et de l’importance de départ du groupe
principal de ses composantes. Malgré ces différences Ensemble va partout
dans le même sens.
En novembre il y a eu un engagement d’Ensemble sur le
dépassement des organisations. Dans Ensemble les organisations viennent
de : alternatifs, FASE,
Convergence Alternative, NPA, d’où l’idée de dépasser les organisations
d’Ensemble, à terme.
Université d’été : On attend au
minimum une participation de 300 personnes.
La question du logo : La visibilité d’Ensemble devait
aussi passer par un nouveau logo qui a été définitivement et démocratiquement
adopté suite à un vote en ligne individuel des adhérents.16 logos étaient
proposés.
-Au niveau local on a lancé un
appel sur la constitution d Ensemble : 320 signataires qu’il reste à
organiser. Actuellement il existe 5 comités : Montpellier Nord et Sud,
Biterrois, centre Hérault, hauts cantons.
Les cotisations : elles marquent
l’appartenance à un groupe, elles sont nécessaires pour le fonctionnement.
Décisions
1 Construction d’un comité de liaison départemental avec
une réunion par mois de quinze personnes.
2 Création d’une association
départementale d’Ensemble pour percevoir la cotisation.
3 Fête départementale d’automne :
il faudrait une initiative de rentrée avec nos partenaires, avant le 14
octobre. Mandater le groupe d’organisation de cette fête.
Débat en bref, quelques
interventions :
-Aller rencontrer « Nouvelle
Donne » ou une autre composante nouvelle n’est pas positif. Il vaut mieux
travailler déjà avec ceux que l’ont connaît , des partenaires dont l’identification
est claire. Ce que proposent les élus du PS n’est pas autre chose qu’une
nouvelle gauche plurielle.
-Adhésions directes au FDG : ça
déstabilise et ça fait peur aux partis traditionnels. Il faut réfléchir à une
formule qui ne pousse pas les partis du FdG (PC notamment) dans ses
retranchements.
-Revenir sur le texte et le
programme : on est carrent sur l’Europe, réfléchissons avec des économistes sur la zone euro,
est ce qu’on doit sortir ou pas de l’Europe ?
-Comment relancer le FDG ? . JL
Melenchon est une grande locomotive des présidentielles mais ses interventions
intempestives, agressives et surprenantes ont détourné bien des gens. Il
faudrait un pluri porte-parolat et implanter des comités du Front de Gauche
dans les villages et les quartiers, défendre les adhésions directes. Dans les comités il y aura les adhérents
directs à côté des adhérents d’organisations ce qui relativisera le poids de
ces organisations.
-Nos publications sont de très
grande qualité mais ne s’ adresse qu’aux militants. Nous devons reprendre un
slogan simple : « du pain ,un toit ,un travail » ( comme en Grèce ou
en Espagne) c’est un slogan simple et fédérateur. Faisons une offre du côté de la gauche radicale
crédible, sur le terrain.
-L’erreur historique du Front de
Gauche est d’avoir laissé tous les gens susceptibles de nous soutenir dehors à
cause du cartel d ‘organisations. Il faut avoir un débat approfondi avec le PG
et PCF sur le bilan.
-Il faut gagner dans le Front de
Gauche des fronts thématiques pour discuter avec les groupes extérieurs comme Nouvelle
Donne. Il n’est pas nécessaire de
les faire rentrer dans le FDG mais discuter avec eux au travers de ces
fronts thématiques.
-Peut on construire un front
anti-austérité ? Construire une liste de revendications des plus basiques aux
plus évoluées qui lient les luttes et les alternatives politiques avec les
partis, syndicats et associations.
-Trop de temps passé pour les
municipales et européennes, il faut une discussion commune sur ce qu’il s’est
passé, au regard de ça nous devons
redéfinir ce que devrait être travailler ensemble dans le FDG.
-La société a changé, nos partis
doivent se surpasser pour affronter les nouveaux enjeux. On parle aujourd’hui
de lutter ensemble du NPA à Nouvelle Donne car le PS ne sera pas au deuxième
tour alors qu’on n’est pas arrivé à le faire au lendemain du TCE.
-La dissolution de l’Assemblée
Nationale est une très mauvaise idée. Le
FN seul n’a pas la capacité
d’arriver seul au pouvoir, mais le seuil qu’il a atteint risque de
capter les bouts d UMP etc… Il y a de gros risques qu’il gagne des régions
dans le nord-est de la France et en PACA. Son discours contradictoire peut désorienter
mais les contradictions de son programme sont masquées par la popularité et
l’autorité du « chef » et par le fond commun xenopohobe.
– Le Front de Gauche n’est pas
assez fort pour afronter ça, il n y a pas actuellement de force à gauche qui
puisse affronter cette situation. Il faut travailler sur les revendications
anti-austérité TAFTA etc… avec une commission nationale de vulgarisation de
nos revendications et de nos propositions.
-La situation politique peut
basculer rapidement. Il faut rassembler tous ceux qui sont anti-austérité, ne
pas laisser ce champ au FN. Une crise parlementaire avec un gouvernement qui ne
peut plus légiférer ouvre une possible dissolution. Il faut que nous soyons
ouverts et anti-austérité de façon conséquente mais s’il n y a pas un signe un
souffle nouveau ça va être très difficile. On a intérêt à construire partout
des comités et de faire adhérer .
-Une réflexion à avoir sur les
angoisses autour de nous et apporter une plate forme programmatique : faire rêver sur les propositions,
créer du désir. La politique dégoûte les jeunes qui fuient dans le virtuel, la
réalité ne fait pas rêver.
-On ne parle pas assez des médias
qui font du mal et manipulent les esprits : il faut les contourner en
faisant par exemple des réunions
devant les mairies un jour précis toujours à la même heure pour que les gens
nous voient et viennent discuter avec nous.
-Au niveau de la démocratie il
faut avoir une discussion sur la proportionnelle et la démocratie interne, il y
a urgence qu’il y ait une discussion au sein du FDG portée par Ensemble sur ce
sujet.