Non au forage de la Source des Cent-Fonts !
(Source alimentant le fleuve Hérault)
Le collectif unitaire pour la
défense de l’eau souterraine du Larzac sud s’oppose à la politique de l’eau du Conseil Général 34.
Dernier rebondissement, le refus officiel du conseil
général de démanteler les installations construites en pleine zone protégée.
CAUSSE DE LA
SELLE : LA GUERRE DE L’EAU
Non au forage de la Source
des Cent-Fonts !
La politique de l’eau dans le département de l’Hérault est
sérieusement remise en cause par le collectif
unitaire pour la défense de l’eau souterraine du Larzac sud qui se
livre contre le président du Conseil Général 34, depuis un bonne décennie, à
une véritable bataille de l’eau.
UN PROJET AUX CONSEQUENCES DESASTREUSES
En 2004, sur le territoire de la commune de Causse de la Selle (34380) le conseil
général de l’Héraut (CG34) a dépensé
10 millions d’euros dans le projet controversé du pompage de source karstique des Cents-Fonts dont la résurgence
est à une trentaine de mètres du fleuve Hérault.
D’après le CG34 des réserves phénoménales existaient. Après les essais d’un
très lourd forage dévastateur en terme écologique, le GC34 a inversé le cours
de source et le fleuve Hérault a fait irruption dans le système souterrain, faute de ressource. Le CG34 a très vite pompé de l’air car il avait vidé le
système de la source des Cents-Fonts.
Des spéléologues, ainsi que les membres actifs de l’association pour la
protection des ressources en eau de la vallée de l’Hérault (la PREVHE) dont le
président est le Maire de St Guilhem le Désert, ont pourtant toujours dénoncé
ce projet aberrant.
Les travaux scientifiques de la PREVHE corroborés par de nombreux
scientifiques attestent que cette déportation de l’eau participera à
l’eutrophisation (dégradation d’un milieu aquatique,
lié en général à un apport excessif de substances nutritives) des écosystèmes par manque de ressource du fleuve Hérault qui reçoit le
petit débit de la résurgences des Cents-Fonts.
Des solutions
alternatives ont été proposées.
Entre autres, les membres de la PREVHE jugent
beaucoup moins complexe et plus respectueux de l’environnement de laisser la
source des Cent-Fonts alimenter l’Hérault pour prélever et rendre potable l’eau
directement au niveau de la moyenne vallée. Le prélèvement et la restitution de
l’eau après épuration se faisant quasiment au même endroit, l’impact sur la
nappe serait alors très faible.
Les solutions fondées sur le projet « Aqua Domitia », basé sur le
canal du Bas-Rhône, posent par
contre d’autres problèmes écologiques.
Nous assistons à un dialogue
de sourds et le collectif unitaire pour la protection de l’eau souterraine du
Larzac sud continue la lutte afin de défendre l’environnement très sensible de
cette source et de son milieu humide, par la voix de son porte-parole Hubert
Borg, spéléologue très impliqué dans cette lutte.
DEMANDE OFFICIELLE D’ABANDON
DU PROJET, REFUS DU CONSEIL GENERAL
Le collectif unitaire pour la
défense de l’eau souterraine du Larzac sud (Saint Guilhem le Désert) a demandé officiellement au Conseil Général
de l’Hérault d’abandonner définitivement le projet de pomper l’eau de la source
des Cent-Fonts et de remettre en état la ripisylve (la berge et les milieux
humides) afin de restaurer la bio-diversité existante sur site avant les
travaux des essais de pompage de 2003-2004.
Il n’est pas entendu : toutes les installations restent en place, et
au contraire le projet de pompage est
réactivé en avril 2010.
Cela, malgré les résultats
d’essais de l’été 2004 révélant une carence de ressources : 2000
litres/Seconde prévues contre 70 litres/seconde réelles après correction des
débits réservés en période de hautes eaux et 45 litres/s en étiage, constatées.
En novembre 2012, le refus du Conseil Général de l’Hérault de démanteler
les installations de pompage de la source des Cents-Fonts est officiel.
La structure industrielle du
forage, ne sera pas démontée, les pistes de 14m de large ne seront pas remises
en état , la ligne électrique placée à demeure pour des forages d’essais
restera sur place, dans une zone protégée. Cette installation viole les codes
de l’environnement, le Natura 2000, les Znieffs, les Zicos et surtout la loi
sur l’eau.
Cette question de la gestion régionale de l’eau est à
relier à la densification péri-urbaine de la population : pas
d’urbanisation sans eau dans un milieu au sous-sol gruyère, aux ressources en
eaux karstiques déjà saturées (Lez, nappes, sources).
Le scandale de la
gestion de l’eau dans l’Hérault a été d’ailleurs vertement dénoncé dans
l’excellent documentaire tourné par ARTE : « Water makes
money ».
L’ensemble des militants pour
la protection des milieux humides et de l’eau karstique sont plus que jamais
déterminés a faire arrêter ce projet inutile de pompage de la source des
Cent-Fonts. Ils ne lâcheront rien !
L’eau n’est pas une marchandise !
clame le collectif, mais le CG34 n’est apparemment pas de cet avis…
POUR UNE REGIE PUBLIQUE DE L’EAU
Il est bien entendu du rôle des collectivités
locales d’anticiper sur la pénurie d’eau potable prévisible dans notre région.
La première des taches serait cependant
d’arracher des mains du privé la gestion de cette ressource, afin de pouvoir
élaborer un plan de gestion libéré de la loi du profit et avec une
participation des associations et des populations concernées aux prises de
décision.
C’est le sens de la bataille que nous menons
avec d’autres (Collectif eau-secours…) pour une régie publique de l’eau dans
l’agglomération de Montpellier à l’occasion de la fin du contrat avec Véolia. (Voir ici)
Enfin comme à propos de l’énergie, il faut aussi
s’attaquer aux gaspillages, pas seulement voir comment produire ou consommer
toujours plus.
Affaire à suivre.
UNE EAU PAS TRES CLAIRE ?
Dans le Midi-Libre du
7/04/2010, le Conseiller Général de l’Hérault, Georges Vincent, maire de St-Gély-du-Fesc,
affirme qu’en sa qualité de président du syndicat mixte de l’eau et de
l’assainissement (SMEA) du Grand Pic St-Loup, il envisage de pomper la source
des Cents-Fonts. Il envisagerait d’intégrer, dans ses
ressources complémentaires, l’eau du forage des Cents-Fonts.
Cette opération permettrait
de vendre à prix fort cette eau souterraine aux usagers à la place du Conseil Général
de l’Hérault (CG34), qui, lui, ne peut devenir marchand d’eau de par ses
statuts.
Cette prestation à prix fort intégrerait l’amortissement initial des 10
millions d’euros investis par le CG34. Du coup, les bénéficiaires de cette eau
paieraient deux fois l’investissement de ce projet inutile : une fois pour
le compte du CG34 par leur impôt et une deuxième fois en qualité de client !
Cette opération ne concernerait que 50.000 habitants connectés au réseau eau du
SMEA. Les 1.000.000 habitants restants
auront financés un projet collectif du CG34, pour de l’eau dont ils ne verront
jamais la couleur.