L’usine
de la Comurhex à Malvézi près de Narbonne, est la plus importante usine de
conversion d’uranium au monde. Sa production est ensuite transportée par
camions vers les centrales nucléaires
Jean-Claude Carcenac.
C’est le petit matin
sur un parking d’un centre commercial à Montpellier, ce jeudi 12 septembre. Il
fait encore nuit, mais une vingtaine de personnes sont là, des militants du réseau
sortir du nucléaire 34 qui soutiennent l’action.
L’usine de la Comurhex à Malvézi
près de Narbonne, est la plus importante usine de conversion d’uranium au
monde. Sa production est ensuite transportée par camions vers les centrales
nucléaires.
Voir aussi à ce sujet sur notre site :
les dangers du nucléaire en Languedoc
filière nucléaire transition énergétique et emplois : celà ne s’oppose pas
Une action antinucléaire Récit par Francis Viguié et Jean-Claude Carcenac.
C’est le
petit matin sur un parking d’un centre commercial à Montpellier, ce jeudi 12
septembre. Il fait encore nuit, mais une vingtaine de personnes sont là, des
militants du réseau sortir du nucléaire 34 qui soutiennent l’action.
On nous a
donné rendez-vous pour une action antinucléaire, sans plus de précision. Direction
l’Aude, l’usine Comurhex de Malvési,
près de Narbonne. Malvesi, c’est à 1 heure de Montpellier, mais pas
grand monde connait. Pourtant c’est là que se trouve la Comurhex, filiale
d’Areva.
Dans un
petit bois, à l’abri des regards, on se retrouve une quarantaine venus de
l’Hérault, de l’Aude, de Toulouse. Xavier de l’association “stop uranium
nous briffe. Il s’agit de bloquer un camion transportant du tétrafluorure
d’uranium destiné au site du Tricastin (Drôme).
Sous les arbres
et en attendant qu’une voiture guet nous avertisse de la sortie d’un camion,
nous en apprenons beaucoup sur la Comurhex. En général quand on dit nucléaire
on pense à la dangerosité des centrales et des déchets, mais on ignore toute la
chaîne en amont .
L’usine de la Comurhex (Malvézi) est la plus
importante usine de conversion d’uranium au monde. Elle convertit la totalité
de l’uranium utilisé en France et 25 % de l’uranium mondial. On y transforme le
minerai qui provient du Niger, du Canada ou du Kazakhstan en tétrafluorure
d’uranium (UF4) par divers processus physico-chimiques utilisant acide
nitrique, ammoniaque, acide fluorhydrique, un cocktail extrêmement toxique… Ces
opérations terminées, la soupe
qui en résulte va décanter dans des bassins à ciel
ouvert qui laissent s’évaporer l’eau par l’action du soleil et du vent. Ce
procédé produit une forte pollution tant par les airs que par le sol et l’eau.
On ne compte plus les divers incidents et accidents qui s’y sont produits
déversant la radioactivité dans l’environnement (rupture de digue,
inondation…). Plusieurs salariés ont été contaminés, plusieurs cas de leucémie
recensés…
Tout à coup, c’est
le signal, un camion sort de l’usine. il est encadré par des motards de la police. Curieux. Mais l’action
a été bien mise au point ; une camionnette bloque le camion qui se dirige vers
l’autoroute; nous l’entourons pendant que 4 militants se couchent devant et
derrière, le bras dans un tube de fer noyé dans un bloc de béton. On entoure le camion , mais pas trop
près de la coque qui dégage une
radioactivité 1200 fois supérieure à celle de l’air ambiant, radioactivité
mesurée à l’aide d’un DG5 qui détecte notamment les rayons gamma. On laisse une
voie de circulation libre pour ne pas bloquer les voitures et on distribue des
tracts explicatifs. Les gendarmes
sont là, une trentaine, ils essaient de nous évacuer , mais la résistance non
violente est efficace. Les militantEs
couchés sur la chaussée, à peine évacués sont à nouveau de retour. Le camion est ainsi resté bloqué 3/4 d’heure.
Inutile de s’exposer plus longtemps, la démonstration est faite que le
camion est vulnérable, les médias sont là qui relaieront l’information auprès
d’une population qui ignore tout de l’usine de la Comurhex-Malvézi, porte d’entrée de l’uranium
de toutes les centrales nucléaires.
Le camion dégagé par les gendarmes repart avec ses
matériaux radioactifs empruntant
l’A9 passant par Montpellier, avant de rejoindre l’A7 et l’usine de Pierrelatte
sur le site du Tricastin. Aucune sécurité particulière pour ces transports qui
passent près d’agglomérations et stationnent sur les aires d’autoroute,
côtoyant des milliers d’usager de la route chaque jour. L’accident n’est jamais
exclu. Et pourtant aucune information n’est mise à disposition du public tant
sur la dangerosité de ces convois, que sur les dispositions qui seraient prises
en cas d’accident.
Le collectif STOP-Uranium dénonce
les risques liés à cette industrie et demande l’arrêt du nucléaire civil et
militaire. Suite au courrier adressé aux Préfets de région et à ceux des
départements, il renouvelle sa demande de
rendez-vous auprès de ces instances afin que toutes les questions actuellement
sans réponse puissent être posées Les
communes traversées sont-elles informées du danger des convois ? En cas
d’accident, pompiers et préfectures disposent-ils de plans
d’intervention ?
Une réelle
information doit être enfin apportée aux populations directement concernées.
Ps : Nous
apprenons que la conductrice de la camionnette qui a bloqué le camion a
été interpelée à la fin de notre
action et interrogée au
commissariat de Narbonne.
Le communiqué de presse du collectif
“Stop Uranium” : http://www.desobeir.net
Le communiqué de soutien du réseau
Sortir du nucléaire :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blocage-camion-uranium