La lecture de L’Hérault du Jour du 1er décembre a provoqué la réaction critique d’un militant du NPA. On lira, à la suite de cette tribune libre, l’article auquel il est fait référence.
10 décembre : Lire ci-dessous le communiqué du PG 34 sur le dernier Conseil d’Agglo
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Tout d’abord un rappel : nous avons mené aux dernières Régionales, le NPA et diverses formations à la gauche du PS dont le Parti de Gauche de René Revol, une campagne dynamique et clairement sous le signe de la rupture avec la droite, le frêchisme et le social-libéralisme. René Revol était même la tête de liste d’A Gauche Maintenant ! (AGM !). Le résultat, malgré la déception de ne pas pouvoir être au 2e tour, a été considéré par tous comme particulièrement satisfaisant. Il a même été proposé qu’ autour de la politique menée par le Conseil Régional sous l’emprise renforcée de Frêche, les diverses composantes d’AGM! développent ensemble un positionnement régulier qui soit en continuité avec les contenus politiques d’indépendance de la campagne des Régionales (1).
Pour diverses raisons, dont il faudra bien un jour discuter publiquement, cette perspective de continuer AGM ! est entrée en hibernation et l’on remarque même que c’est la logique du Front de Gauche (FdG) qui semble accaparer les énergies de nos partenaires, PCF et PG. Leur esprit unitaire vis-à-vis du NPA se réduit à lui faire une aimable invitation à une discussion construite depuis la logique interne du FdG autour de son « programme partagé« . Nous avons été obligés de rappeler (2) que ce n’est pas ainsi que l’on procède, qui plus est, quand on a mené une campagne unitaire commune sur un programme de convergence discuté et approuvé sans a priori de parti. Nous avons dû rappeler que la moindre des choses était, malgré la mise en veilleuse évoquée plus haut, de repartir des acquis d’AGM !, comme il avait été convenu que nous procèderions. Que pourraient penser, sinon, tous ceux qui ont cru dans AGM ! et qui découvriraient que cette campagne était un « coup » politique sans lendemain !
Tous ces éléments reviennent au premier plan quand nous lisons dans L’Hérault du Jour que René Revol demande « que sa sensibilité soit représentée dans l’éxécutif [de l’Agglo] ». Sa sensibilité serait-elle celle du seul Parti de Gauche ? Du Front de Gauche ? Exit donc, en tout cas, AGM ? Car bien évidemment René Revol ne se serait pas permis de faire cette demande au nom d’une liste qui précisait dans son protocole d’accord : » Vu l’orientation social-libérale de Europe Ecologie et du Parti Socialiste, même sans Frèche, la participation à des exécutifs avec ces formations ne peut s’envisager que s’il y a un rapport de force conséquent et si des éléments significatifs et importants de notre programme de premier tour sont repris dans l’accord programmatique qui sert de base à cette participation, chaque élu restant toujours libre, à tout moment, de son vote » !
La question que nous adressons à René Revol est en fait multiple :
. quel est le sens d’une démarche qui, comme nous venons de le lire, contredit l’orientation unitaire d’indépendance politique des Régionales ?
. où est, en effet, même en envisageant qu’il ne s’agisse que de la position du PG, « le rapport de force conséquent » et où sont « les éléments importants du programme » qui permettraient d’entrer dans un exécutif qui marque en fait la victoire totale du frêchisme local (Moure à l’Agglo relayant la victoire de Bourquin à la Région) sur le socialisme canal Solférino (Mandroux) ?
. quel sens politique y a-t-il, si l’on en croit L’Hérault du Jour, à appeler, comme le fait René Revol, au dialogue entre les frères ennemis Mandroux et Moure, dont on a pourtant précisé inlassablement, aux Régionales, qu’ils représentaient, tous deux, des dérives politiques de la gauche gestionnaire du capitalisme ? Pire encore, fallait-il se féliciter « qu’ils se soient entendus« , alors que cela s’est fait (inévitablement) dans le plus pur style des arrangements de cuisine des appareils, pour présenter la candidature à la présidence de l’Agglo de l’un, l’ultrefrêchiste Moure, et, à la vice-présidence, de l’autre, l’aubryste Mandroux ? Quelle est cette conception de l’indépendance politique qui en vient à compter, avec une approbation complaisante, les points du camp dont, à juste titre , on prétend (on prétendait ?) se démarquer pour incarner une autre politique ? Et l’on pourrait poursuivre en citant cette ode affligeante de René Revol à la « nouvelle gouvernance …plus collective et respectueuse de la diversité des élus » qu’annoncerait la sainte alliance qui se place à la tête de l’Agglo. Quelle découverte : le frêchisme coalisé avec le sociallibéralisme serait donc miraculeusement devenu sensible à une expression heureuse de la diversité politique à gauche ? Il s’ouvrirait ainsi, tout naturellement, à une gauche de gauche qui continuerait à rejeter ses reniements, qui sont toujours là, que ce soit sur le positionnement en faveur d’Israël contre les Palestiniens (avec, comme pointe émergée de l’iceberg, l’appui de la Région à Agrexco), sur le financement des écoles privées, sur les aides aux entreprises privées, sur l’absence de gestion publique de l’eau, etc. ? Comment oser envisager que, sans rapport de force, sans aucune reprise, de leur part, d’éléments de notre programme (et pour cause!), puisse émerger, avec tous ces apparatchiks du frêchisme et du « mandrousisme », « une politique de gauche pour notre territoire contre les logiques dominantes » ! Quelle déraison ! Quelle dérision ! Quelle mauvaise blague faite à ceux qui nous ont entendu dire, il y a moins d’un an, le contraire avec AGM !
Alors, disons-le, demander, comme le fait René Revol, dans la continuité de ce qu’il faut bien appeler son ouverture vers cette gauche de gestion que nous avons combattue ensemble aux Régionales, demander une vice-présidence, ne peut être interprété que comme la culmination d’un magistral brouillage des lignes de partage politique. Ce brouillage dont la gauche « capitaliste » est friande et qui lui permet d’espérer ratisser sur sa gauche (voir son refus, dans la rue, de la réforme des retraites) et sur sa droite (voir son acceptation, au Parlement; de l’allongement de la durée de cotisation pour lesdites retraites!).
Soyons clairs, René Revol, créditer les partisans du frêchisme sans Frêche, mais toujours, plus que jamais, frêchistes, et les acolytes locaux des Aubry, DSK, Royal, etc. des vertus du type respect du pluralisme et capacité à rompre avec les « logiques dominantes« , c’est discréditer ses propres déclarations sur la nécessité d’être autrement à gauche, d’être tout simplement de gauche. Cela annonce, si cela n’est pas rectifié, un suicide politique. Ce sera sans le NPA qui garde le cap d’une alternative au capitalisme et à ses fourriers de gauche tout en défendant la même unité que lors des Régionales : une unité la plus large pour les luttes, qui refuse les accommodements politiques préparant les dévoiements de ces mêmes luttes. Il y aurait, à ce propos, à méditer sérieusement sur la perpétuation, à gauche, des héritages mitterrandiens (3), en particulier de sa capacité à phagocyter les plus fougueuses volontés de rupture et à les faire platement digérer par l’ordre établi !
Voilà, René, des remarques et quelques questions d’un camarade de combat politique qui, lors des Régionales, a approuvé que soient transcendés les habituels clivages entre nos partis pour qu’il soit clair, pour de larges fractions de la population qui subit les agressions du capitalisme sarkozyste, qu’à la gauche du PS, pouvait naître une union pour l’alternative, non pour l’alternance. Si tu maintenais ta démarche actuelle, tu quitterais inéluctablement la première pour la seconde. Avec les dommages politiques que cela entraînerait et dont se réjouiraient, à l’unisson (forme dévoyée de l’unité!) les sarkozystes, les frêchistes et le PS. En somme l’ordre dominant…aux passerelles politiques si multiples qui érigent les impasses pour la libération des populations et où, bien entendu, nous n’avons rien à faire.
Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup)
(1) Texte d’après-élections : Poursuite de l’action commune des composantes d’A Gauche Maintenant!
(2) Montpellier : le NPA ne s’inscrit pas dans le « programme partagé » proposé par le Front de Gauche
(3) Héritage mitterrandien lui-même recycleur d’autres héritages de compromission politique. On notera en passant l’inquiétante persistance du responsable national du PG, Jean-Luc Mélenchon, à se réclamer de Mitterrand !
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Communiqué du Parti de Gauche 34
Lors du dernier conseil d’agglomération de Montpellier, le nouveau président, Jean-Pierre
Moure, investi par le Parti Socialiste, a appelé à voter et faire élire pour la vice-présidence
Pierre Dudieuzere, maire UMP de Vendargues, contre René Revol maire PG de Grabels.
Le Parti de Gauche 34 condamne une telle attitude d’alliance entre le Président PS de
l’Agglo et l’UMP. Il s’adresse à la Fédération Socialiste de l’Hérault et donc au Bureau
National du PS, puisque la Fédération est sous tutelle, pour qu’elle désavoue le Président de
l’Agglomération de Montpellier. Il demande à toutes les personnalités de se prononcer
clairement. On ne peut pas d’un côté dire qu’on s’oppose à Nicolas Sarkozy et à sa politique,
et de l’autre gouverner une collectivité avec ses représentants.
La clarté politique doit être faite. Lors des prochaines élections cantonales, nous
attendons des responsables socialistes qu’ils prennent l’engagement de se désister pour les
candidats Front de Gauche, si ceux-ci arrivent en tête de la gauche. C’est une condition pour
que le Front de Gauche prenne le même engagement.
Montpellier le 8 décembre 2010
Le Parti de Gauche 34
Précision : il semble nécessaire que je rappelle que ma prise position sur ce blog est le point de vue d’un militant qui, interrogé par ce qu’il lit dans la presse, s’interroge, à son tour, « à voix haute », en posant quelques questions au PG ! Dans ces interrogations en cascade, je me suis essayé à argumenter, comme il me semble que cela peut (doit ?) se faire entre personnes engagées dans la lutte politique. Voilà donc une mise au point faite…à tout hasard. Reste ce communiqué du PG 34 que chacun appréciera en le rapportant à ce qu’écrivait, il y a peu, L’Hérault du Jour. Toujours avec la volonté d’éclairer fraternellement le débat entre personnes qui se réclament de la rupture avec l’ordre établi, même quand cet « établissement » est le fait d’une partie de la gauche!
Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup)
Sur notre blog : Montpellier. René Revol et Frêche. Précisions sur un article de Midi Libre