Universités. Projet gouvernemental d’Initiative d’Excellence Montpellier 3 claque la porte. La réaction des syndicats de la FSU

Communiqué de la FSU : Dernières nouvelles de l’Initiative d’Excellence (Idex) à Montpellier (voir aussi l’article de l’Hérault du Jour)

Mardi 16 novembre, la Présidente de l’Université Montpellier 3 (lettres, langues, art, sciences humaines et sociales), a annoncé aux personnels qu’elle avait dû, confortée dans sa décision par le mandat que lui avait donné son CA, se résoudre à faire sortir son université des négociations sur le projet Idex et que, dès lors, elle ne bénéficierait pas des financements éventuels du « grand emprunt ». L’exposé qu’elle a fait des motifs de ce retrait est éloquent.

Déjà, dans un premier communiqué du 2 novembre, la FSU avait alerté la communauté sur les enjeux actuels de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La FSU, plusieurs fers au feu : engagée dans la bagarre pour les retraites, elle prend position sur la crise autour de l’Idex

Communiqué de la FSU : Syndicat National de l’Administration Scolaire Universitaire et des Bibliothèques SNASUB-FSU (Montpellier),
Syndicat National des Chercheurs Scientifiques SNCS-FSU (section de Montpellier),
Syndicat National de l’Enseignement Supérieur SNESUP-FSU (sections UM1, Campus-UM2, IUFM, IUT, UM3)

« L’Excellence, le revolver et le plat de lentilles. Montpellier III dit non à l’Idex »: communiqué de la présidente de l’université Paul Valéry

Anne Fraïsse se retire de la course au Grand emprunt. La présidente de l’Université Paul Valéry met fin aux négociations et renonce à la candidature de sa faculté au projet gouvernemental d’initiative d’excellence. (L’Hérault du Jour du 18 novembre)

Il faudra attendre le Conseil d’administration de mardi prochain pour que la nouvelle devienne officielle. Mais on peut déjà dire que le communiqué des syndicats Snesup et SNCS, à l’origine de la fuite d’une note interne, fait l’effet d’une bombe dans la communauté universitaire montpelliéraine. La faculté Paul Valéry a décidé de renoncer définitivement au Grand emprunt de Nicolas Sarkozy.

En déplacement à Paris, Anne Fraïsse n’a pas souhaité s’exprimer hier soir, mais l’information a été confirmée par le cabinet de la présidente de Paul Valéry. C’est une certitude : l’université Montpellier 3 abandonne l’idée de présenter sa candidature au projet d’initiative d’excellence pour lequel elle s’était déjà « engagée à reculons ». « Anne Fraïsse a décidé de retirer l’université Montpellier 3 du projet », confirme son directeur de cabinet Patrick Paris qui rejette l’hypothèse d’un improbable coup de bluff d’Anne Fraïsse.

Tandis que le dossier montpelliérain devait être bouclé dans les prochains jours, Paul Valéry laisse donc seules ses consœurs de Montpellier 1 et 2 dans la course à l’opération gouvernementale plus connue sous le nom de Grand emprunt. La raison ? Le sentiment que les intérêts de l’université des lettres, qui compte près de 20 000 étudiants, n’étaient pas pris en compte. Voire menacés. « Le projet était essentiellement axé sur la partie scientifique, au détriment des sciences humaines et sociales réduites à du saupoudrage, à un rôle de cerise sur le gâteau » regrette P. Paris.

Depuis plusieurs mois, on savait que les trois universités de Montpellier peinaient à trouver un accord que le gouvernement réclamait imminent. Au point que les discussions étaient devenues stériles au sujet notamment du modèle de gouvernance à choisir en vue de la future université unique pré-baptisée par Georges Frêche Montpellier Sud de France. Rien d’étonnant dès lors que les négociations échouent.

La fusion et le Plan campus remis en cause ?

La goutte d’eau est le fait du ministère qui a envoyé en début de semaine un énième courrier à Anne Fraïsse pour lui rappeler que la fusion des trois universités conditionnerait la réussite dans le Grand emprunt. Une pression de trop. « A chaque nouveau projet gouvernemental, c’était le chantage permanent », regrette son directeur de cabinet. Qui se veut rassurant pour l’avenir. « Les négociations sur la fusion et le Plan campus, elles, ne sont pas closes ».

Le problème c’est que ce pavé dans la marre universitaire d’ordinaire si calme va forcément beaucoup éclabousser. En jetant l’éponge, c’est le dossier tout entier de Montpellier que la présidente de Paul Valéry vient sans doute de condamner. Comment imaginer qu’orphelines, Montpellier 2 et 3 qui se tirent déjà la bourre, puissent présenter une candidature crédible avant la fin de l’année ? Pire. Au-delà du projet d’initiative d’excellence, la fusion des trois universités n’était-elle pas menacée ? Et Montpellier verra-t-il seulement la couleur d’un sou des 325 millions promis par le gouvernement dans le cadre du Plan Campus ?

Tous ces projets étant intimement liés, rien n’est moins sûr. A la joie des syndicats (Snesup et SNCS) qui ont toujours pointé les dangers de la « privatisation » des universités.

Qu’on ne s’y méprenne pas. L’État n’en voudra pas à l’université des lettres de le bouder. Il y a fort à parier qu’il ne se fera pas prier pour perdre une occasion de mettre la main à la poche. Par contre, Montpellier risque fort de s’être grillé. Et pour longtemps.

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