COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL DE MONTPELLIER DU 4 OCTOBRE 2010 (par Francis Viguié élu NPA-Cuals)

Ce Conseil Municipal avait 53 délibérations à son ordre du jour plus une question sur la sécurité venant de l’UMP.

Les débats politiques importants se sont déplacés à l’Agglo même si évidemment le budget de la ville, que nous traiterons lors de cette fin d’année, reste primordial. Il est à noter que les 45 élus de la majorité de la ville de Montpellier à l’Agglo ne rendent jamais compte des votes qu’ils font. Il s’agit pourtant d’un minimum de démocratie vu que ces votes entraînent des décisions importantes pour les habitants.

Pour rappel, la majorité n’a obtenu que 52% lors du deuxième tour, avec ce résultat elle a pris 45 sièges sur 45 (soit 100% des sièges) et aujourd’hui elle ne rend compte à aucun moment ni des débats, ni de ses votes. Ceci est d’autant plus important que, l’Agglo se composant de 90 sièges, les 45 de la majorité de Montpellier sont déterminants dans les décisions prises. Par exemple, leur vote favorable à l’augmentation des tarifs de la TAM est considéré par eux comme une affaire interne à la majorité, le conseil municipal n’est pour eux pas concerné. Pourtant ce sont des milliers de jeunes, de salariés, de chômeurs ou d’étudiants montpelliérains qui sont victimes chaque jour de ces augmentations de tarifs.

Francis Viguié élu NPA-Cuals

Aujourd’hui, les conseils municipaux sont centrés principalement sur l’étalement urbain et les nouvelles ZAC plus les subventions et autres affaires.

Concernant l’entrée des Verts dans la majorité municipale, aucun accord ne semble décidé à ce jour.


Le Conseil a commencé par une intervention de l’UMP au sujet du Parking du Peyrou. Fervents défenseurs de ce projet d’un parking sous le Peyrou, les conseillers UMP ont insisté pour avoir la position de Mandroux. Celle ci a fait une déclaration d’attente. Historiquement, la demande d’un parking sous le Peyrou a été refusée par la commission des Monuments Historiques, un nouveau dossier a été déposé. S’il y a accord des Monuments Historiques elle est pour, s’ils sont contre, elle est contre. Notre position est un non ferme. Un nouveau parking en centre ville ne peut qu’être un nouvel aspirateur à voitures. Notre choix est autre, nous voulons un développement du maillage des transports publics, des déplacements doux vélo et piéton, de parkings gratuits à l’entrée de la ville. Ce débat est loin d’être terminé vu que Gabrielle Deloncle, conseillère municipale frêchiste s’il en est et tête de liste de la CGPME pour les élections à la Chambre de Commerce et de l’Industrie a fait du parking sous le Peyrou un des éléments décisifs de son programme. Les Verts ont aussi indiqué leur opposition à ce projet.

Les délibérations 9, 10, 11 concernant la ZAC Nouveau Saint Roch et la Gare a été un des débats importants. Il s’agit d’un nouveau quartier concernant l’aménagement de la gare et d’un quartier sur les friches SNCF longeant l’avenue de Maurin. Le projet concerne 1 500 logements, un parking voiture et vélo, des équipements culturels…

Je suis intervenu assez longuement sur ce point en partant de la lutte du quartier Renouvier et des enseignements que nous pouvons en tirer. Trois types de problèmes se posent : quels sont les axes de circulation de ce nouveau quartier de 1 500 logements et d’un parking de même importance en centre ville? Un parking de 1 000 vélos est annoncé mais où sont les pistes cyclables en continu, quelle information suivie pour les riverains pour un projet allant jusqu’en 2020 ? Les axes de circulation sont à l’évidence l’ « anneau de distribution » avec Vieussens – Berthelot comme débouchés naturels. La conséquence est immédiate : toujours plus de voitures dans moins de rues. Nous sommes loin de l’affichage « moins de voitures en centre ville ». Concernant les pistes cyclables, la situation s’est aggravée avec la mise en place du nouveau Plan Local de Déplacements (PLD). Tout comme les platanes, elles ont été sacrifiées au profit de la mise en place de 3éme voies. Il y aura donc un énorme parking à vélos mais nous ne savons pas à ce jour comment ils vont pouvoir circuler en toute sécurité.

La Mairie parle de concertation « rue par rue » mais nous ne voyons que des réunions à la Maison de la Démocratie. Un véritable lien avec les habitants suppose une information régulière, des réunions dans le quartier concerné, la possibilité pour les habitants de décider. Le quartier Renouvier-Figuerolles s’est vu imposer des décisions municipales, les habitants de l’avenue de Lodève n’ont aucune information, aucune visibilité alors que les travaux durent déjà depuis plus de 14 mois !

Les réponses de Saurel n’apporteront pas de réponses satisfaisantes, tout va bien pour lui.

Ce nouveau quartier St Roch, lieu central où vont arriver bus, tram, voitures pour la gare et le parking plus l’arrivée d’une population importante et de nouveaux commerces est un enjeu décisif pour la qualité de vie à Montpellier. Le travail avec les collectifs qui ne peuvent que voir le jour dans les différents quartiers, en particulier ceux de l’anneau de distribution, sera décisif.
La création de cette ZAC a été votée avant mon arrivée au conseil municipal, nous rentrons maintenant dans le vif du sujet.
A l’étape actuelle je me suis abstenu sur les 3 votes concernant la ZAC St Roch.

La délibération 15 traitait de la reproduction et de la commercialisation du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Je suis intervenu sur ce point. La connaissance du PLU permet d’avoir une vision globale de la ville. Le coût d’un dossier complet vaut 270 euros !
J’ai demandé qu’il y ait un document PLU dans chaque Maison pour Tous et dans chaque Comité de Quartier afin dans rendre possible l’accès à toutes et à tous.

En fin de Conseil Municipal, nous avons eu les rapports de l’exercice 2009 d’ENJOY, de la SERM et de la TAM. Il y a débat mais pas de vote sur ces points.

ENJOY (Corum, Parc des expos, Arena…) est détenu à 43% par l’Agglo, 27% par la Région et 11% par la Mairie de Montpellier…… et des actionnaires privés minoritaires. Comme pour bien d’autres choses, nous tenons à dire que cette activité pourrait se faire en régie. La logique de ce type de structure est de faire du profit sinon pourquoi des actionnaires privés entreraient-ils dans le capital. A l’époque du vote de la création de l’Arena je n’avais pas voté pour considérant que Montpellier avait plus besoin d’une salle de 2 000 places et de vie dans les quartiers que d’une grande salle prestigieuse au style bien frêchien.


La SERM (Société d’Equipement de la Région Montpelliéraine)
est composée de deux groupes : d’un côté, les collectivités locales avec Montpellier (41%), l’Agglo (26%), le Département (1%) et, de l’autre, la CDC (18%), la Caisse d’Epargne (7%), Dexia (1,7%)… Le fonctionnement est plus ou moins le suivant : les élus prennent une décision de ZAC par exemple, la SERM prend en charge le dossier et ensuite la SERM fait un appel d’offre à des promoteurs.

De fait, la SERM traite l’essentiel et le rapport entre élus et habitants est distendu vu que la SERM réalise le projet. Pour le prochain budget municipal, il serait plus que temps d’ouvrir un débat sur l’urbanisme, la ville que nous voulons et de faire un vrai budget participatif en laissant les habitants élaborer et décider. J’interviendrai en ce sens lors du prochain débat d’orientation budgétaire en demandant qu’une part significative du budget soit laissée à l’élaboration des habitants.

Le capital de la TAM est composé de la manière suivante : Agglo 27,7%, Montpellier 27,3%, Transdev 19,9% plus des banques et la Chambre de Commerce et de l’industrie.

Je suis intervenu sur plusieurs aspects. Le tout premier est bien entendu la question de la régie. J’ai aussi fait remarquer le risque Transdev qui devient une filiale de Veolia (Veolia qui est un des principaux transporteurs français mais aussi mondiaux). Quasiment 20% du capital détenu par Transdev, ce n’est pas rien et ceci d’autant plus que dans le rapport (suite à l’annonce de la Délégation de Service Public jusqu’à fin 2017) on peut lire « un engagement plus important de Transdev sera à noter surtout dans le suburbain ». Nous devons donc penser que Transdev sera favorisé pour son développemeent.

La TAM c’est des aussi des parkings en Délégation de service public, la gestion des horodateurs et vélomagg.

J’ai conclu en développant notre orientation de défense des services publics gratuits des transports, des déplacements doux avec pistes cyclables sécurisées, trottoirs larges. Le maillage bus, tram, navettes, mini bus avec parkings gratuits à l’entrée de la ville est la seule mesure sociale et écologique. Nous sommes plus dans une situation où le développement du tram est lié à l’étalement urbain et l’augmentation du nombre d’habitants. J’ai utilisé cette intervention pour dénoncer l’augmentation des tarifs et le vote unanime des élus de la majorité. Alors que les bus du département sont à un euro, que la région retarde son projet mais affirme que les TER vont passer à un euro, que St Georges d’Orques met en place des navettes gratuites, l’Agglo fait le contraire et augmente le prix des billets et des abonnements.
La réponse du président de la TAM est caricaturale, pour lui, avec les bus « où il y a trois personnes » et les trains avec 3 000 passagers par an, il n’y a pas de comparaison. Il parle de 67 millions de passagers et de 38 M 3 euros de recette. Aller vers la gratuité n’ entre absolument pas dans les projets de l’Agglo !

Je n’ai pas voté la délibération 51 qui mélange les subventions.

Comme d’habitude, le vote propose un mélange des genres en terme de subventions : pour des organisations syndicales (FO et UNEF), pour les Maison pour Tous, pour Citoyennes maintenant, pour les restaurants du Cœur… mais aussi pour le PRES en lien avec le plan Campus ou un mystérieux « Promotion Activités Comités d’Entreprises »

Je suis intervenu et, vu en particulier le vote sur le PRES, je me suis abstenu devant le refus de faire des votes séparés

Le Conseil s’est terminé sur la question de l’UMP concernant la sécurité.

Domergue, signataire de la tribune d’Estrosi dans Le Monde, a pris le tournant sécuritaire du gouvernement. L’UMP se bat pour 1 policier municipal pour 1 000 habitants. De leur point de vue il en manque 134 à Montpellier. Ils veulent aussi plus de caméras de surveillance. Cette offensive idéologique est complémentaire de la politique actuelle du gouvernement Sarkozy. Mais il faut aussi noter que le gouvernement dans le cadre de la RGPP supprime un fonctionnaire sur deux dont les policiers et veut imposer aux habitants des communes le coût des policiers municipaux.

Montpellier le 5 octobre 2010.

Francis Viguié conseiller municipal NPA CUAL

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