Montpellier. Grabels Une mère de famille risque d’être expulsée (Midi Libre)

Comment travailler quand on n’existe pas ?

Dure vie que celle de la famille marocaine Lakhrissi, installée à Grabels depuis quelques années et vivant en France depuis 1999 ! Driss, le mari, est sans emploi. « Je travaillais dans l’agriculture. Après un accident, j’ai perdu l’usage d’une main. Je n’ai jamais retrouvé une place. » Mais le Grabellois ne se plaint pas de son sort. Non. Son problème, c’est son épouse, Touria, et sa petite fille de 5 ans, née en France et scolarisée en grande section à la maternelle Jean-Ponsy.

Il craint que sa femme ne soit expulsée du territoire français. Contrairement à lui, elle n’a aucun titre de séjour, malgré le dossier de demande de régularisation qu’elle a déposé en 2009 à la préfecture de Montpellier. Un dossier que la famille a pu monter avec l’aide, au départ, de la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués) qui l’a ensuite orientée vers le Réseau éducation sans frontière de l’Hérault (RESF 34). Il est vrai que Touria Lakhrissi risque l’expulsion puisqu’elle n’a reçu, à ce jour, aucune réponse, ce qui pourrait signifier un refus.


« Quand René Revol, le maire, a téléphoné, il y a une quinzaine de jours, à la préfecture pour savoir où en était le dossier, on lui a répondu que sans réponse, il s’agissait d’un refus implicite », indique d’ailleurs l’adjointe aux écoles, Marie-Annick Alexandre. « Nous habitons à trois dans un studio de 23 m 2 . Nous vivons seulement du RSA de mon mari. C’est très difficile ! Je cherche du travail depuis longtemps mais sans carte de séjour, je n’ai pas le droit de travailler. Idem pour le logement que je n’obtiens pas sans travail ni papier. » Une situation malheureusement logique puisque Touria Lakhrissi n’existe pas officiellement. « Et pourtant, elle est bien là, elle existe, tout comme sa petite fille », insiste le RESF 34.

Face à cette situation, les élus grabellois, RESF 34 et la FCPE (parents d’élèves) ont décidé de soutenir la famille. Lundi après-midi, un « goûter solidaire » , a été organisé devant l’école pour « mobiliser les acteurs civils et sociaux, afin que la préfecture délivre ce permis de séjour primordial pour donner à Touria Lakhrissi les moyens de travailler et de subvenir aux besoins de sa famille dans la légalité », a expliqué Michèle Félix, du RESF 34.

Antonia JIMENEZ


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