Le numéro de septembre est arrivé.
On peut y lire, entre autres choses, ceci à l’actualité chaude :
Retraites : se battre
sur notre terrain (par Gilles Marquet)
Les mobilisations depuis
janvier 2010 ont montré qu’il
existe un fort potentiel de
lutte sur la question des
retraites contre la
réforme/démolition que
prépare le gouvernement
UMP/MEDEF.
Des millions de travailleurs se
sont mobilisés à
plusieurs reprises. Chacun
comprend bien que, dans l’entreprise
de destruction générale
des acquis sociaux
conquis par des générations
de salariés (en quoi se
résume essentiellement la
mondialisation), cette étape
est cruciale.
Ce projet de loi, mené par un
ministre empêtré dans l’affairisme
et la confusion des intérêts
(c’est-à-dire des comptes
en banque… quel symbole !)
doit être purement et
simplement retiré. Il est nul et
non avenu : non seulement il
n’apporte aucune solution
réelle au problème qu’il
prétend traiter, mais il conduit
à des régressions sociales
majeures, inacceptables et en
prépare de nouvelles.
Nos solutions sont ailleurs,
et elles dessinent un autre
terrain de luttes.
Une loi nulle
et non avenue
Publié au début de
l’été, l’avis de la très
sérieuse Commission
de l’Assemblée Nationale sur le projet de
loi, souligne, selon le
journal Les Echosle régime général des salariés restera dans le rouge après 2020 à hauteur de 4
Milliards d’euros« . Et cela après que la loi ait soigneusement pillé les 20 milliards de ressources du Fonds de Réserve, réduit de 15 à
20% le niveau moyen des pensions, aggravé
encore la situation de millions de salariés et
prévu (sans rire) la reconversion des ressources de l’assurance chômage.
C’est assez dire et clairement que l’équilibre affiché n’est qu’un bricolage de façade.
Ainsi, c’est la prochaine offensive contre la
solidarité qui se prépare dés aujourd’hui.
Après 1987, 1993, 2003, 2008, 2010 la
question des retraites permettra sans
doute vers 2015 (prochain quinquennat…)
de rouvrir une fois de plus le procès des
abus du salariat, des insupportables avantages acquis des chômeurs, de l’équité
bafouée par les Smicards, des invraisemblables rentes et privilèges des salariés qui
ont la chance d’avoir un emploi ou une
retraite! De toute cette rhétorique nauséabonde qui est à peu prés le seul discours
qui résume le libéralisme.
Il faut en finir avec cette triste farce qui
dure maintenant depuis plus de 20 ans.
Cette loi, comme celle qui l’ont précédée
doit être simplement et purement abrogée.
Il n’y a rien à
négocier
Le pire serait de tomber dans le piège des
soi disant « ouvertures » proposées par le
pouvoir. Par exemple la question de la
« pénibilité », qui est le nom politiquement
correct de l’exploitation et qui a déjà
conduit le mouvement dans l’impasse en
2003.
Depuis 20 ans, la dégradation des conditions de travail, physiques et psychiques,
est continue et massive. C’est un des supports avec la baisse/blocage des salaires,
des soi disant miracles de la mondialisation.
Selon L’OIT (Organisation Internationale du
Travail) 6000 salariés meurent chaque jour
dans le monde des suites d’un accident du
travail ou d’une maladie professionnelle. En
France le nombre de cas de maladies professionnelles déclarées (et on sait le refus
permanent du patronat d’effectuer ces
déclarations) a plus que doublé de 2000 à
2005. Les chiffres abondent et vont tous
dans le même sens : le travail, soumis à l’arbitraire patronal et à la rentabilité mondiali-
sée, est de plus en plus en plus une souffrance souvent insupportable.
Dans le même temps, la destruction de la
Médecine du travail et des pouvoirs des
CHSCT (commissions hygiène et sécurité)
dans les entreprises est maintenant bien
avancée.
Alors, allons nous négocier avec le patronat
les conditions dans lesquelles ils pourront
chaque année se débarrasser de travailleurs éreintés par des conditions d’exploita-
tion insupportables?
Il n’y a bien sûr rien à négocier : ces conditions de travail sont inacceptables et doi-
vent être combattues par les salariés et
leurs organisations et en premier lieu en
refusant tout dépassement des 60 ans et
des 37,5 années de cotisation.
Refuser cette loi,
choisir notre
terrain de luttes.
Il y a aujourd’hui un accord, dans la gauche
de gauche, pour refuser les chausses
trappes gouvernementales et porter le
débat sur la question du partage des
richesses. La France de 2010, comme celle
de 2040 a largement les moyens de payer
des retraites à 60 ans après 37,5 années
de cotisations à condition que la richesse
produite par les salariés ne soit pas chaque
année accaparée par les seuls actionnaires et leurs serviteurs, comme c’est le
cas depuis plus de 20 ans.
Mais comment se battre sur
cet objectif ?
On peut tenter de rétablir par des mesures
de taxation (des profits, des revenus financiers, des transactions financières, des
dividendes, de la valeur ajoutée etc.…) le
déséquilibre historique qui s’est installé
entre salaires et profits. Au-delà du fait que
l’efficacité de ces taxes est historiquement
sujette à caution (cf. Motivé(e)s n° 103),
imposer à ce gouvernement, tout entier au
service de la finance et du patronat (n’est
ce pas Monsieur Woerth ?) de bien vouloir
inverser la politique qu’il mène opiniâtrement depuis des années et d’entreprendre
la taxation des revenus financiers (que
même la crise n’a pas pu lui arracher )
implique un très sérieux rapport de forces
qui dépasse certainement quelques journées d’actions comme nous en avons déjà
mené beaucoup sans résultat. A moins que
cette option ne soit en fait qu’un encouragement à « bien » voter le jour venu…mais
nous sommes alors sur un autre terrain.
Suivre le fil du
salaire socialisé
Il reste, et ce n’est pas contradictoire, que le
partage fondamental des richesses, c’est le
partage de la valeur ajoutée entre salaires
et profits, avant toute « correction » par l’im-
pôt. La première limitation du profit, c’est le
salaire, le salaire entier avec sa part sociali-
sée qui est la base de la pérennité de nos
retraites. Nous sommes alors sur un tout
autre terrain : celui de la lutte dans l’entre-
prise, avec des armes que connaissent
bien les salariés et leurs organisations,
autour d’une revendication qui concerne
tous les salariés, quels que soient leur statut, leur fonction, leur âge plus ou moins
proche de la retraite. Une revendication que
beaucoup de salariés, après 20 ans de blocage ressentent bien comme une urgence,
comme l’ont encore montré les salariés
des cliniques il y a quelques semaines (voir
le dernier Motivé(e)s).
Nous serons dans la rue le 7 septembre.
Pour faire de cette journée le départ d’une
mobilisation durable et gagnante, il faut
refuser de se battre avec les mots de l’adversaire (démographie, pénibilité, défi-
cits…) et choisir notre terrain.
Taxer le capital ou lui imposer de payer des
salaires, ce n’est pas contradictoire, mais
ce n’est pas la même bataille ni les mêmes
armes.
EDITO
La queue du chien
d’Alcibiade
Alcibiade, général athénien, au centre de la vie politique grecque
a un super beau chien. Il lui fait couper la queue ! Stupeur et
réprobation ! Mais pourquoi ? «je veux que les Athéniens
bavardent à ce sujet afin qu’ils ne disent rien de pis sur mon
compte».
C’est la méthode que reprend Sarkozy mais en infiniment
plus grave. Acculé sur le front social, au plus bas dans
les sondages, affaibli par l’affaire Woerth/Bettancourt, il
frappe fort, décrète la chasse aux roms et assimile immigration et délinquance.
Alcibiade a fini assassiné, on souhaite juste que Sarkozy et son
gouvernement de la honte, soient vite contraints à la retraite.
Mais comment les y mettre ?
Pour certains, c’est en 2012, avec la victoire annoncée du Parti
Socialiste et sans doute de Dominique Strauss- Khan. Le PS qui se
fait mordant dans l’opposition, fera hélas une politique qu’on a déjà
bien connue et au gouvernement il ne reviendra pas sur la réforme
des retraites, trop content que la droite l’ait faite ! Pourquoi ? Quand
on accepte la logique du capitalisme, la loi du marché, la concurrence,
qu’on refuse toute rupture, même partielle, on ne peut pas
faire une autre politique, ou alors seulement l’infléchir à la marge. Et
qui peut croire que le Président d’une des institutions clé du capitalisme
( le FMI) veuille faire une politique de gauche ?
Mais il y a une autre voie. Celle qui n’attend pas, celle de la mobilisation
sociale, car c’est maintenant que se joue un choix de société
notamment avec la contre-réforme des retraites….
Elle ne doit pas passer et il est possible de gagner. Sarkozy craint que
son été pourri ne finisse en rentrée brûlante. Le mécontentement est
réel face au chômage, aux reculs des droits sociaux, aux difficultés de
la vie quotidienne, et le rejet de la réforme des retraites est massif.
Mais pour gagner, il faut s’en donner les moyens, tous ensemble,
sans jouer aux journées saute mouton, mais s’engager dans une lutte
déterminée, et pourquoi pas une grève générale…
C’est le rôle des organisations syndicales mais la mobilisation de
tous sera déterminante pour qu’il y ait des lendemains d’espoir au
soir du 7 septembre.
Le NPA a réuni à l’ Université d’été les organisations
qui ne renoncent pas…(PCF, PG, Alternatifs, Verts,
Solidaires, Confédération paysanne, Copernic, Attac). Tous ont dit
avec flamme, leur refus de cette réforme et la volonté de se mobiliser
pour gagner. Reste à passer aux actes. Le NPA en tout cas est sur
tous les fronts ; bien vivant contrairement à ce que certains espéraient
; indispensable pour faire contrepoids à la gauche social libérale,
indispensable pour construite un autre avenir.
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