19 juillet Rassemblement pour Agropolis Museum (Montpellier), la Frêchie contre les salariés de la recherche et de la culture!

[ci-après les liens vers les articles de Midi Libre du 20 juillet consacrés au sujet]

Une cinquantaine de personnes avaient répondu cet après midi (19 juillet) à l’appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche pour manifester leur opposition à la fermeture d’Agropolis Museum.

C’étaient essentiellement des syndicalistes de l’université, quelques militants politiques, du NPA du comité du Pic-Saint-Loup et du PG, dont René Revol, mais aussi des profs des lycées ou des collèges ou encore du primaire, parfois venus de loin (Nîmes). Ils ont tenu à rappeler ce que ce musée apportait à leurs élèves pour une appréhension fine des enjeux des cultures paysannes menacées et des déséquilibres écologiques et sociaux ou pour une approche argumentée sur les questions liées à la faim dans le monde.


Des salariés du musée, portant le noir du deuil, ont décrit, avec beaucoup d’émotion, de dignité et aussi de colère, leur implication dans le fonctionnement de ce musée. Ils ont reconnu que beaucoup de choses pouvaient être discutées, revues et, avec de vrais moyens, améliorées mais en aucune façon une fermeture ne s’imposait.

Après quelques prises de parole à l’extérieur du musée et la fin de la distribution de tracts aux automobilistes, la décision était prise d’intervenir dans l’assemblée générale extraordinaire que la présidente, Anne-Yvonne Le Dain, élue frêchiste à la Région, avait convoquée pour prononcer la dissolution de l’association gestionnaire du musée et la fermeture de celui-ci.

Aux cris de « Non, non, non à la fermeture du musée » ou « Non, non, non aux licenciements », les manifestants ont empêché le déroulement normal de la réunion. D’abord drapée dans un silence méprisant, la présidente, se décidait à parler pour mettre en cause les syndicalistes ou désigner la responsabilité des milieux universitaires dans les difficultés rencontrées par le musée pour trouver une fréquentation « rentable ».

Renvoyée dans les cordes par des syndicalistes remontés, elle finissait par céder la parole à des membres de l’association gestionnaire qui nous ont alors offert le spectacle lamentable de personnes impliquées, pour certaines d’entre elles, dans la recherche, tenant les discours les plus généreux sur la nécessité d’un vrai rayonnement de ce musée … pour mieux justifier, par des conclusions des plus contorsionnées, qu’en effet le financeur régional, eh, bien, devait « inéluctablement » avoir le souci d’une gestion rigoureuse des dépenses !

En somme nous avions là ce que la gauche de gestion et les complaisants qui la cautionnent aux divers échelons universitaires et culturels ont mis en place depuis 1981 : le double discours lénifiant sur la culture comme bien commun et acceptant de fait, de façon plus ou moins honteuse, des mesures de rentabilisation de cette même culture à la sauce libérale, détruisant ainsi toute dynamique de service public !

Sous les huées, Anne Yvonne Le Dain s’est alors laissé aller à ce qui la fait emblématique de la politique frêchiste : entourée de gros bras protecteurs, elle a ânonné dans son micro un discours qu’aucun des membres de l’association présents ne pouvait entendre et d’où a émergé à la fin un incroyable « … prononce la dissolution de l’association ». Aucun vote n’avait pu avoir lieu, qu’importe, la Frêchie, comme à son habitude, est passée en force ! L’assemblée générale a été levée !

Il reste à voir si une assemblée générale tenue dans une situation aussi extravagante ne sera pas invalidée pour vice de forme. Il reste à voir aussi ce qui attend les 11 salariés qu’une présidente … au nom de l’association qu’elle vient de dissoudre … se propose de recevoir pour étudier leur reclassement.

Décidément cette affaire illustre bien les méthodes qui prévalent dans cette équipe élue à la Région : cette « gauche »-là est bien du côté de l’ordre dominant, du libéralisme qui affaiblit, défait et casse ce qui représente les acquis « publics » des populations. Qui méprise l’implication des salariés dans leur métier et leur structure de travail. Mais qui est capable, avec d’autres clones fréchistes, de dégager, à l’Agglo, 19 millions d’euros pour construire, en plein centre de Montpellier, un musée de la présence française en Algérie et ainsi prétendre fixer « à gauche » (!!!) un électorat de droite et d’extrême-droite nostalgique de l’Algérie française ! Cela aussi a été rappelé à une Anne-Yvonne Le Dain piteusement réduite à nier que cela ait quelque chose à voir avec Agropolis Museum !

Il est vraiment urgent de préparer la mise à la retraite de cette gauche de droite !

Antoine (NPA Pic-Saint-Loup)

Les articles de Midi Libre du 20 juillet consacrés au sujet :

http://www.midilibre.com/articles/2010/07/19/ECONOMIE-REGIONALE-Agropolis-Mobilisation-contre-la-fermeture-du-museum-1314564.php5

http://www.midilibre.com/articles/2010/07/20/MONTPELLIER-J-39-assume-la-colere-des-salaries-1315125.php5]

Déclaration de René Revol

http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2010/07/21/non-a-la-fermeture-du-musee-d-agropolis.html

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Aujourd’hui lundi 19 juillet, soyons nombreux devant Agropolis Museum à 16h30, avant l’Assemblée Générale de l’association appelée à statuer sur la dissolution du musée!

Le NPA 34 s’associe à l’appel ci-dessous en précisant ceci:

A cause de la suppression envisagée d’Agropolis Museum, ce sont le développement local de l’enseignement supérieur et de la recherche et le rapport de la population aux savoirs scientifiques qui risquent d’être gravement déstabilisés. Que ce soit du côté de l’Etat ou de celui de la Région, des considérations essentiellement comptables ont cassé une vraie dynamique d’articulation d’Agropolis Museum avec son environnement de recherche et d’enseignement et ont entravé son accès au grand public.

La suite du communiqué du NPA ci-dessous

Communiqué intersyndical

Mercredi 7 Juillet, le Midi Libre nous informe de la fermeture définitive d’Agropolis-Museum alors que les personnels avaient été prévenus seulement une semaine à l’avance et que les syndicats
n’avaient pas été informés. (Voir la suite ci-dessous)

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Communiqué du NPA 34 (suite)

Le NPA 34 demande à la Région de revenir sur sa décision de fermeture du musée et de mettre au coeur de sa démarche une autre logique que celle qui amène le président de Région, mais cette fois avec la casquette de président de l’Agglo, à consacrer, sans états d’âme sur les dépenses publiques, 19 millions d’euros à la construction du Musée de l’histoire de la France en Algérie. Avec Agropolis Museum c’est un outil de culture scientifique à vocation grand public que l’on cherche à faire disparaître dans l’instant même où l’on promeut un “musée” de décervelage politique et historique au profit du colonialisme français.

La solidarité sans réserve du NPA avec les personnels d’Agropolis Museum s’inscrit dans une conception du rapport à la culture fondée sur l’appropriation active, critique et constructive des savoirs par le plus grand nombre, en toute indépendance des visions court-termistes, utilitaristes, voire idéologiques, des pouvoirs financeurs.

NPA 34 (18 juillet 2010)

Communiqué intersyndical

Mercredi 7 Juillet, le Midi Libre nous informe de la fermeture définitive d’Agropolis-Museum alors que les personnels avaient été prévenus seulement une semaine à l’avance et que les syndicats
n’avaient pas été informés.

Cette fermeture est présentée par le quotidien comme la conséquence du désengagement de l’Etat conduisant à un désengagement de la Région, au prétexte de l’affluence insuffisante des visiteurs.

Ce musée, si original en France et situé au coeur de l’Agro-Pôle de Montpellier fonctionnait pourtant avec peu de personnel, mais du fait de son isolement, de son accès malaisé, du manque de promotion au niveau de la politique culturelle locale et du peu de liens développés avec la communauté montpelliéraine de l’enseignement et de la recherche, cette initiative culturelle était quasiment condamnée d’autant plus que le musée avait été mis volontairement en état de fonctionnement ralenti par la suppression du poste de chargé de communication.

Les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche refusent cette logique de l’inéluctable. Alors même qu’on restructure notre activité en la comprimant autour d’un pôle de l’enseignement supérieur et de la recherche agronomique (PRES), on veut nous enlever cette vitrine d’exposition de la science au grand public que devrait constituer Agropolis-Museum. A qui fera-ton croire que ceci ne préfigure pas l’avenir de nos métiers axés sur l’agronomie et l’environnement ?

Qu’en est-il dans ces conditions du prétendu Grenelle de l’environnement ? On ferme ? La crise n’est pourtant pas maléfique pour tout le monde : les banquiers ont reçu des subventions incomparablement supérieures au déficit d’Agropolis-Museum, les multinationales polluantes du pétrole et de l’automobile se portent très bien. Au-delà de ces aspects financiers, on touche ici à la culture scientifique destinée au grand public.

Devant le déferlement d’un catastrophisme médiatique qui prend souvent la science pour cible, alors que l’information scientifique reste très peu valorisée dans ses aspects positifs, le grand public finit par avoir peur de la science. Alors il ne voit plus les nouvelles perspectives scientifiques pour nourrir la planète en respectant le savoir paysan et une nouvelle intensification écologique qui respecterait les grands équilibres. Car Agropolis- Museum consacrait ses magnifiques expositions aux « nourritures et agricultures du monde ».

Vers qui ce grand public va-t-il se tourner si on baisse les bras en arrêtant de l’informer et de le cultiver? La montée actuelle des sectarismes et intégrismes religieux nous laisse entrevoir la perspective.

Avec les syndicats de la recherche et de l’enseignement supérieur, dites « NON » à la fermeture d’Agropolis-Museum.

Nous vous appelons à venir manifester votre soutien devant Agropolis Museum le lundi 19 juillet prochain à 16h30, avant l’Assemblée Générale de l’association appelée à statuer sur la dissolution.

SNTRS-CGT IRD, SNTRS-CGT CNRS, CGT-INRA, SNESUP-FSU UM2, SUD-UM2, CGTCemagref,
SNCS-FSU, SGEN-CFDT-Recherche-EPST, CGT-Montpellier-SupAgro, CGT-UM1,
CGT-UM2 et UM3, SUD-Recherche-EPST, SNPTES-UNSA, SNESUP-FSU UM1.

A lire sur le sujet:

http://www.resistons.net/index.php/2010/07/09/740-montpellier-agropolis-museum-des-informations-bien-inquietantes

Sur le Musée de l’histoire de la France en Algérie

http://sud.france3.fr/info/languedoc-roussillon/le-musee-de-l-histoire-de-la-france-en-algerie-63758805.html

Le musée explosif de Frêche sur l’histoire de la France en Algérie

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1143

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Ensemble 34