Montpellier Le NPA « n’ira pas dans la majorité » municipale

Francis Viguié, élu NPA-Cual , explique la position de son parti, le NPA, dans le contexte d’une reconfiguration de la majorité municipale (tiré de Midi Libre. Lire aussi l’article de l’Hérault du Jour)

À l’heure où se concocte un éventuel retour des Verts dans la majorité municipale, Francis Viguié, seul conseiller municipal NPA, faisait hier un petit éclairage : « D’un point de vue social, comme écologique ou démocratique, les conditions ne sont pas réunies pour que nous, NPA, intégrions la majorité » , tenait-il à préciser d’emblée.

Avant de déployer son argumentaire : « La majorité n’entreprend rien de concret pour lutter contre le désengagement de l’État, on ne va pas chercher l’argent là où il est, nous ne voyons pas d’avancée sur la gratuité des transports… Sur le plan démocratique, les Montpelliérains ne peuvent décider de rien. Et sur le plan écologique, alors là… » , commence-t-il par déplorer.

Pour mieux énumérer la liste de ses griefs : « Un plan de déplacement sans concertation avec la population, la poursuite de l’étalement urbain, un soutien en faveur du doublement de l’autoroute A 9, une logique du toujours plus de voitures. Franchement, j’ai du mal à y retrouver mes petits. » Ce à quoi il ajoute : « Et je pense que les Verts vont avoir du mal à retrouver les leurs. » Une observation qui peut être aussi vue comme la manière choisie par Francis Viguié pour commenter ce possible retour des Verts dans la majorité.

Vincent COSTE (tiré de Midi Libre, 22 juin 2010)

http://www.midilibre.com/articles/2010/06/22/MONTPELLIER-Le-NPA-n-39-ira-pas-dans-la-majorite-1278704.php5

Conseil municipal. Si les Verts cherchent à retourner dans la majorité, le NPA préfère garder son indépendance

Pourquoi Francis Viguié ne suivra pas Jean-Louis Roumégas (L’Hérault du Jour, 22 juin 2010)

« On considère que les conditions politiques et démocratiques ne sont pas réunies ». Francis Viguié ne fait pas de mystère. L’élu NPA n’a pas, comme Jean-Louis Roumégas, l’intention de rejoindre la majorité municipale. « J’estime que ça n’a pas de sens ».

Ce n’est pas vraiment une surprise quand on connaît les critiques courantes de l’élu en conseil municipal. Mais tandis que les Verts font le forcing pour retrouver leur place perdue en 2008 dans le camp de Mandroux, le NPA préfère mettre les choses au clair. Cette fois, il ne suivra pas les écologistes. Et s’en explique.

Il y a d’abord le côté politique. F Viguié reproche à la majorité son laxisme vis-à-vis de l’Etat. « Le conseil municipal reste sur des positions de principe contre Sarkozy sans aucune volonté de créer un rapport de force contre lui », estime l’élu NPA. Côté dossiers, il dénonce « l’absence d’attitude claire » de la mairie sur le scandale des licenciements à Dell ou Sanofi alors que ces entreprises touchent des subventions publiques. F. Viguié pointe aussi la « poursuite de l’étalement urbain » que nie l’adjoint Philippe Saurel.

Ou encore le soutien de Mandroux au projet de doublement de l’A9, lequel sera mis en balance par les Verts.

Le NPA prêt à rester seul à la mairie…

Francis Viguié considère que même si elle peut prendre du temps, la réintégration de la bande à Roumégas dans la majorité se fera. « En France, l’air du temps est à une alliance PS-Verts pour préparer 2012, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement à Montpellier ». Du coup F. Viguié annonce la couleur. « Pour des raisons de clarté, on ne maintiendra pas le groupe avec les Verts s’ils rentrent dans la majorité ». Un choix politique qui pourrait esseuler l’élu NPA. « Sans groupe, je ne pourrai plus déposer de vœu, concède F. Viguié. Mais __au NPA, dit-il, on préfère la clarté à la confusion ».__

Serait-ce un cas de divorce Roumégas-Viguié ? Pas vraiment. D’abord parce que les deux hommes n’ont jamais vraiment été mariés politiquement. Ensuite parce qu’il n’existe aucune animosité entre eux. « Francis Viguié est libre de faire ce qu’il veut. Notre accord de fusion était purement technique », souligne J-L. Roumégas quand on lui demande si ça ne lui fait rien de laisser sur la touche F. Viguié. Lequel confirme que la volonté des Verts ne va pas à l’encontre du pacte conclu entre les deux tours des municipales. « Notre accord prévoyait la liberté de vote et de parole », rappelle F. Viguié. Qui précise qu’il ne partage pas les mêmes positions que les Verts sur plusieurs dossiers comme les transports en commun gratuits.

…et à intégrer…l’Agglo

En réalité, le seul endroit où F. Viguié serait prêt à entrer serait à l’Agglo.

Une collectivité qui, en l’absence de proportionnelle, peut aujourd’hui se payer le luxe de choisir ses conseillers parmi les élus du conseil municipal.

Et donc squeezer l’opposition. « Si les Verts réintègrent la majorité municipale et que se rouvre une discussion sur les sièges à l’Agglo, on redemandera à y siéger » prévient F. Viguié. Qui brandit le principe démocratique. « Il n’y a pas de raison pour qu’une liste qui fait 52 % des voix aux municipales prenne 100 % des sièges à l’Agglo ». Du côté de l’éthique certainement. Mais pour l’instant, la loi le permet. Et l’Agglo de Montpellier n’est pas la seule à ne pas renier ce privilège peu démocratique.

Rémy Cougnenc (L’Hérault du Jour, 22 juin 2010)

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Francis Viguié avait largement exposé, suite au dernier conseil municipal, les raisons du refus du NPA d’intégrer, avec les Verts, la majorité municipale. Nous reproduisons ici ces propos qui précisent qu’il s’agit d’une position commune NPA-Cual

Les Verts avaient été exclus de fait par G. Frêche de la majorité lors de la dernière élection municipale en 2008. Ensuite, ils n’avaient pas fait d’accord avec le PS de Mandroux lors de l’élection régionale. Leur demande actuelle d’entrer dans la majorité municipale rompt le cadre d’accord technique que nous avions réalisé lors du deuxième tour des municipales à Montpellier.

Nous considérons que cet accord entre PS et Verts va se faire. Il rentre dans le cadre des discussions globales entre Verts et PS pour 2012. Chacun a bien compris qu’un axe PS – Verts est le choix prioritaire de ces deux partis, en conséquence nous ne voyons pas pourquoi il ne se réaliserait pas à Montpellier.

Nous ne partageons pas le choix des Verts

Le NPA et les CUAL ont chacun tenu leur réunion à ce sujet. Il s’en dégage la position suivante :

– Nous ne rentrons pas dans la majorité municipale.

Les conditions ne sont pas réunies sur le plan politique : refus de s’engager dans des mobilisations sérieuses contre le désengagement de l’état et la réforme territoriale, pas d’avancées sur les questions sociales et écologiques comme la priorité aux quartiers populaires, l’arrêt de l’étalement urbain, le refus d’aller vers la gratuité des transports, le financement des écoles privées et des compagnies low coast , le recours à la hausse des impôts, le soutien au doublement de l’A9…

Les conditions ne sont pas non plus remplies sur le plan de la démocratie : aucune possibilité pour les habitants de Montpellier d’élaborer, de décider et de contrôler sur des points importants du budget, comité de quartiers verrouillés, non respect de la proportionnelle en particulier à l’Agglo où la majorité locale a pris tous les sièges…

Pour finir, en quelques exemples sur ce premier point, nous dirons que le fait que des socialistes soient à la tête de la Grêce, de l’Espagne, du Portugal où s’appliquent une politique d’austérité féroce n’est pas fait pour nous rapprocher du PS. Sans oublier, DSK à la tête du FMI !

– Si les Verts rentrent dans la majorité et qu’à cette occasion se rediscutent les délégations à l’Agglo, nous demanderons à y siéger. Il s’agit là d’un simple principe de proportionnelle.
Il ne s’agit pas pour nous de rentrer dans la majorité de l’Agglo pas plus que nous ne le faisons pour Montpellier. De plus, nous avions constitué la liste du deuxième tour sur la base deux tiers – un tiers au vu des résultats du premier tour. En conséquence, si 3 personnes de notre liste fusionnée doivent siéger à l’Agglo, notre élu doit être dans les 3. Nous avons rappelé cette évidence aux Verts

Nous ne maintiendrons pas le groupe commun Verts NPA Cual. Nous ne souhaitons pas créer de confusion. Les Verts font un choix que nous ne partageons pas, il est impossible d’être lisible quand les Verts parleront au nom d’un groupe membre de la majorité et nous au nom d’une opposition de gauche. Nous sommes conscients que ce choix fait par les Verts va nous pénaliser dans le sens où ne plus avoir de groupe enlève des moyens, comme de pouvoir déposer un vœu. Mais mieux vaut la clarté que la confusion.

C’est sur cette base que nous abordons la nouvelle situation.

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