Le Poujol sur Orb Fin de grève, ou le prince déchu!

Après trois jours de grève des employés municipaux du Poujol causés par l’intransigeance sans fin et le despotisme du maire actuel (voir notre article du 25 avril sur ce même blog),

les grévistes viennent d’obtenir satisfaction sur presque tous les points qui ont motivé le mouvement.

Voici les principaux résultats de la négociation du jeudi 29 avril :

– Reconnaissance syndicale et mise à disposition d’une salle et d’une armoire pour le personnel.

– Décision plurielle et démocratique de tout changement concernant l’organisation des services, en remplacement des décisions autoritaires et toutes personnelles du « Monarque ».

– Réintégration du personnel qualifié à son poste de compétences.

– Promesse de mise aux normes de l’école (cet été) et adéquation du nombre de personnel suivant la courbe scolaire.

– Plan de formation pour les agents.

– Plus grande « lisibilité » des avancements et des primes, qui ne doivent pas être liés « au bon comportement des agents » (dixit le maire).

Voulant nous rejouer les célèbres triptyques du « Père, du Fils et du Saint Esprit » (pour la religion) ou du film «  le Bon, la Brute et le Truand » (pour le cinéma), les trois aventuriers encore engagés dans ce bras de fer jusqu’au bout nous ont offert une pâle copie que l’on pourrait intituler « le tyran déchu (Galbe, le maire), la fouine (Cousin, l’adjoint) et l’opportuniste (Estarrague, l’autre adjoint) »

Après un passage en sous–préfecture de Béziers des représentants grévistes mercredi, et certainement aidés par une recommandation de la sous-préfecture poussant le maire à négocier, celui-ci a donc abdiqué sans réelles conditions mais dans l’honneur : à charge pour le personnel de respecter le protocole signé ce jeudi à 16 h.

Ce combat démocratique du coté du personnel municipal a été gagné grâce à un fort soutien de la population du Poujol. Il a été appuyé par une présence permanente des représentants de l’UL-CGT de Bédarieux et du syndicat départemental qui ont prêté leurs compétences.

La presse présente Françis Galbe comme un « maire socialiste ». Il a été élu comme membre du Parti Socialiste. Est-ce bien vrai ? Posons la question : comment se fait-il qu’un individu déstabilise une municipalité avec de telles méthodes, bafoue des salariés avec brutalité et provoque une grève de son personnel parce qu’il ne respecte pas les droits élémentaires des travailleurs dans une municipalité dite « de gauche » ? Mais il est vrai que le parti socialiste ne sait plus où il se situe…

En tout état de cause, les principaux vainqueurs – et ils peuvent en être fiers – sont les employés municipaux qui, par leur opiniâtreté et leur courage, ont réussi à rétablir une situation qui dérivait vers le déni de démocratie.

Gérard Deewerdt

Lu sur Midi Libre ce 30 avril 2010

Une mise sous tutelle qui se précise

La commune de Poujol-sur-Orb va-t-elle être mise sous tutelle par le préfet ? Cette perspective peu enthousiasmante pour un maire se précise. Lors du dernier conseil municipal, les élus n’ont pas trouvé de terrain d’entente pour voter le budget.

Donc sauf miracle, en l’absence de validation par l’assemblée communale, le préfet devrait prendre les choses en mains. C’est la loi quand un tel document n’est pas voté au 30 avril.

Le maire du Poujol-sur-Orb doit faire face à une fronde d’une partie de son conseil municipal. A ce jour, elle regroupe les majorités des élus sortis des urnes en 2008. Le premier magistrat ne peut en effet compter que sur quatre proches pour se maintenir à la tête du Poujol. Sur les 13 élus, 8 ont constitué un groupe d’opposition. « J’avais présenté un budget en équilibre avec un important volet assainissement pour que nous répondions aux défis qui vont se poser à notre commune dans les années à venir, explique Francis Galbe, avant de poursuivre . Le budget n’a pas été voté, tout va désormais à la Chambre régionale des comptes. Le préfet va prendre une décision mais aujourd’hui je ne peux pas dire ce que sera l’avenir. » Ce dernier est premier magistrat plutôt à gauche tendance socialiste depuis mars 2008. Il attaquait son sixième mandat et le premier en temps que patron de l’exécutif local.

Aujourd’hui, le climat dans la commune n’est donc pas franchement au beau fixe, mais plutôt à l’orage.

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