Reportage photo de la manif de Montpellier: http://www.resistons.net/index.php/2010/05/02/651-les-photos-de-la-manif-du-1er-mai
Ci-dessous les comptes rendus des manifestations dans la région
Montpellier. 1 er Mai 5 000 à marcher sur le pavé de la précarité (Mid Libre 2 mai 2010)
Pas de franc soleil, peu de brins de muguet, encore moins de ces poussettes enfantines qui, si souvent et de-ci delà, confèrent aux traditionnels rassemblements de la fête du Travail un petit quelque chose de familial. Voire de débonnaire. Hier matin, lors du défilé du 1 er Mai montpelliérain, et son aller-retour Peyrou-Comédie, il y avait à l’évidence comme de la gravité dans l’air. À preuve, les buvettes ouvertes en fin de parcours par les syndicats ont bien peu fait recette.
Non, franchement, l’heure n’était pas à la rigolade ni à la tape dans le dos pour pas loin de 5 000 personnes – chiffre plausible avancé par les organisateurs, ramené à un peu plus de 3 000 par la police – venues étalonner leur degré d’angoisse de salariés, de seniors (1), de précaires, de chômeurs ou de retraités, sur le pavé de moins en moins reluisant du pouvoir d’achat. Alors que de multiples autres défilés s’ébranlaient un peu partout dans l’Hérault.
Une intersyndicale (2) qui aura su rassembler l’essentiel autour des inquiétudes partagées. Y compris localement. C’est ainsi qu’en tête de cortège avait trouvé place le personnel civil de défense, embarqué bien malgré lui dans une vaste restructuration (EAI, Emsam, entre autres).
Un peu plus loin, ceux de Sanofi-Aventis marchaient du même pas avec les scientifiques universitaires. Une façon, peu commune jusque-là, pour les salariés de la recherche privée et de la recherche publique de faire cause commune devant l’évolution de leur situation. Et les spécialistes de Sanofi d’avancer leurs chiffres : à terme, « sur le site de Montpellier, une perte de plus de 250 chercheurs, l’arrêt de nombreux projets et le transfert des activités de l’oncologie à Vitry-sur-Seine ».
Reste que ce 1 er Mai fut aussi, comme toujours, une affaire de ressenti très personnel. Comme celui de Catherine, venue seule, pancarte en main, apporter son « soutien aux travailleurs et au peuple grecs. Que l’on veut faire passer pour des cigales… »
Beziers. Ils étaient environ 500 au défilé du 1 er Mai (ML)
500 personnes ont participé, hier matin, à la traditionnelle manifestation du 1er Mai. à Béziers, sous la bannière commune de l’intersyndicale et portant chacun haut, le drapeau de leur syndicat ou parti. C’est à un cheminot qu’est revenu le discours fédérateur avant le départ de la marche.
A ceux qui pourraient douter de l’utilité des rassemblements de cette fête du travail, il a expliqué que le travail justement n’était vraiment pas à la fête. Chiffres à l’appui : 3 millions de chômeurs en France et dans le grand Biterrois, 15,3 % de taux de chômage pour 9 % au niveau national.
« Il faut marquer le coup et continuer à le marquer, a entamé Jean-Marc Biau, secrétaire CGT cheminot de Béziers, tant les enjeux économiques et sociaux sont élevés et tous les secteurs sont impactés…
Quand le peuple dit stop, le gouvernement dit encore et encore, seul le mouvement social peur faire bouger. » Alors ils ont bougé. Peu de jeunes, sinon une poignée de lycéens d’Henri IV, beaucoup d’inquiets pour les régimes de retraité.
« La bataille contre la nouvelle réforme des retraites est en marche ; la véritable cause des déficits actuels des caisses de retraites est le produit du défaut des cotisations sociales dû au chômage de masse, au blocage des salaires et aux exonérations patronales », explique la section de Béziers du Parti communiste dans son tract.
Le porte-parole des cheminots et de toute la colère de l’intersyndicale, concentrée autour de la bourse du travail n’en disait pas moins : « Les salariés sont remballés au nom de la finance ; il n’y a aucune remise en cause des cadeaux au Medef comme la suppression de la taxe professionnelle, ou des boucliers fiscaux ; a contrario, on remet en cause le service public en misant sur le tout finance… ».
Sete. Un 1 er Mai pour redonner du sens au travail (ML)
Plus de 250 personnes ont participé hier à Sète à la manifestation organisée par l’Intersyndicale CGT – CFDT – FSU, à l’occasion du 1er mai, jour de la fête du travail.
Parmi les thèmes revendicatifs développés hier, on notera la volonté collective « de redonner du sens au travail mais aussi de le remettre à sa place, toute sa place et rien que sa place ». En clair, « on peut se réaliser au travail s’il est accompli dans des conditions équitables ».
Lunel. DES TRAVAILLEURS PAS VRAIMENT À LA FÊTE (ML)
Plus de cent cinquante personnes ont manifesté hier matin dans les rues de Lunel, pour le traditionnel défilé du 1 er Mai. Une assistance supérieure en nombre à celle de l’an dernier.C’est une intersyndicale qui avait appelé à ce défilé unitaire, même si la CGT était représentée en force.Il est vrai qu’au sortir d’une crise douloureuse et à la veille d’une réforme des retraites dont les contours peinent à se dessiner, les motifs d’inquiétude ne manquent pas.
La CGT faisait également signer une pétition contre la discrimination à Lunel. En demandant le respect des règles paritaires à la mairie et le respect envers son délégué.Le cortège a ensuite effectué le parcours prévu au fil des lieux symboles de la démocratie dans la ville. Dont la place de la République, avec sa statue de la liberté.Après trois petits tours drapeaux au vent, les manifestants ont ensuite poursuivi leur périple par le boulevard de la République.
Carcassonne. Une manif du 1 er Mai modeste et divisée (ML)
Près de 200 sur la place Carnot, à l’appel de la CGT, de la CFDT, de Sud, FSU et de l’Unsa. Moins d’une centaine sur les contre-allées du boulevard du Commandant-Roumens, répondant là à FO. Hier, le traditionnel rassemblement du 1 er Mai a sonné creux. Et aura, en définitive, davantage mis en avant la division dans les rangs syndicaux sur le sujet de la réforme des retraites qu’une union “sacrée” dans la lutte contre une politique gouvernementale pointée dans tous les discours. En ouverture, Aimé Munoz (CFDT) rappelait ainsi les précédentes mobilisations, de l’Éducation Nationale à Pôle emploi en passant par les crèches ou les facteurs.
Autant de « mouvements unitaires » dont l’origine se trouve dans les choix gouvernementaux critiqués. De ce côté-là, pas de différence visible entre l’intersyndicale du 1 er -Mai et FO. Les premiers appelant à « stopper la politique aveugle de suppression des emplois », tout en souhaitant que les « salariés expriment leur attente d’un monde plus juste où tout le monde aurait un travail décent
».
Quelques centaines de mètres plus loin, le leader de FO, Marc Adivèze, disait son rejet des « projets nocifs du gouvernement ». Et si, au micro, tous ont bien dit, hier, leur opposition à la remise en cause de la retraite à 60 ans ou du régime de répartition, le responsable de FO disait encore attendre une « plateforme commune ». En assurant son voeu d’une « unité d’action ».
Narbonne. Moral en berne pour la fête du travail (ML)
Quelque 600 femmes et hommes – 800 pour les plus optimistes – ont défilé, hier matin, jour de la fête du travail, dans les rues de Narbonne. Mais de “fête“, ce 1 er Mai n’en a eu que le nom.
Sans un slogan scandé, sans un seul air de musique traditionnellement entendu, le cortège s’est ébranlé, depuis le parvis des Halles, pour un tour de ville d’une petite demi-heure. A l’allure d’une marche silencieuse…
Le moral des manifestants est en berne, à l’heure où le gouvernement s’apprête à enterrer l’actuel régime des retraites. Même si tous veulent encore y croire, à commencer par les syndicats, qui placent leurs espoirs dans « l’union. C’est elle qui donnera plus de poids et de sens à notre cause », a prévenu un représentant de la CFDT, aux côtés de la CGT, l’Unsa, Sud, et FSU. Tous veulent trouver « de nouvelles sources de financement justes » afin de garantir « la parité de niveau de vie entre actifs, et retraités » .
Nimes.1 500 manifestants défilent place Séverine (ML)
Haro sur la réforme des retraites, sur les agences internationales de notation qui jouent avec les Etats, sur les banques qui ont mis 600 000 personnes au chômage en France… C’est un 1 er Mai bien garni en griefs qui a mobilisé hier à Nîmes quelque 1 500 personnes, dont plusieurs élus nîmois de gauche. Un 1 er -Mai chargé en revendications : retraites, pouvoir d’achat et emploi essentiellement, que les syndicats CGT-CFDT, Unsa, Solidaires et FSU ont souhaité unitaire, mais pas FO.
Spécificité locale, le défilé qui a amené ces manifestants à réaliser une boucle autour de la place Séverine, était conduit par les salariés de Dachser et ceux de la clinique psychiatrique Les Sophoras. « Il faut montrer qu’on est là, présents, qu’on ne se laissera pas avoir par notre patron », expliquaient les Cégétistes de Dachser. Les salariés de la clinique Les Sophoras ne disaient pas autre chose, eux qui luttent pour que l’externalisation en cours de la lingerie et des ménagères n’ait pas de répercussions sur leurs acquis salariaux.
Respect d’une tradition ou promesse d’un début de résistance plus fort, ce 1 er Mai était aussi plein d’interrogations.
Nimes. LA QUESTION Pourquoi manifestez-vous pour ce 1 er Mai ? (ML)
Roselyne Vives Retraitée fonction publique « C’est indispensable, d’abord pour le souvenir des luttes passées. C’est aussi dans la continuité des actions. On est avec les actifs pour l’emploi, le pouvoir d’achat et pour nos retraites qui n’augmentent pas : on ne peut pas nous faire le coup du travailler plus pour gagner plus.» Jean-Marc Séverac Unsa territoriaux « Historiquement, c’est quelque chose de très positif. Il y a un devoir de mémoire pour tout ce qui a été fait dans l’histoire sociale, pour le mouvement ouvrier. Il est difficile de mobiliser, c’est vrai. Certaines personnes ont perdu l’esprit des mouvements collectifs et le gouvernement en profite. »
Martine Dumas CGT « C’est la fête du travail, je manifeste chaque 1 er Mai depuis que je travaille. En ce moment, je suis sensible à ce qui se passe sur les retraites, le pouvoir d’achat ou la santé. J’espère toujours que ces mobilisations feront réagir le gouvernement. Il faut que les gens se sentent concernés. » Jean-Luc Bortoloso Collectif des chômeurs « C’est une date, et je pense que le gouvernement attend énormément de cette journée. C’est dommage que nous n’ayons pas une unité syndicale mais c’est important d’y être. En plus, je représente le million de chômeurs en fin de droits. Nous réclamons mieux-être et mieux-vivre. » Sabine Poinçon CFDT « Pour les retraites et tous les avantages que nous sommes en train de perdre. C’est la fête du travail, et c’est un bon jour pour revendiquer la préservation des acquis sociaux et surtout l’avenir des retraites qui nous concernent même si nous sommes encore jeunes. »
Nimes. FO Petite mobilisation et grand espoir de grève (ML)
Une quarantaine de personnes a répondu hier matin à l’appel au rassemblement place de l’Horloge, lancé par l’Union départementale du syndicat Force ouvrière. Gilles Besson, secrétaire de l’Union départementale, a demandé une fois de plus aux salariés gardois de se mobiliser pour le maintien du système actuel de retraite et pour l’organisation d’une grève générale de 24 heures, « au moment opportun. » Cet appel à bloquer le pays pourrait être lancé très rapidement puisque mardi prochain, la commission exécutive confédérale de FO se réunit à Paris pour justement définir le calendrier des actions. En attendant le grand jour pour FO, les représentants gardois du syndicat ont soudé un peu plus leurs troupes hier matin sur les revendications précises : maintiens de l’âge légal de départ à 60 ans, du taux plein sur les 40 annuités dans la perspective d’un retour aux 37,5 annuités, des six derniers mois pour le public, des régimes spéciaux, retour aux dix meilleures années pour le privé, etc.
« Sans les 225 milliards d’euros détournés du financement des retraites au profit du patronat et des actionnaires entre 1992 et 2007, il n’y aurait aucun déficit des retraites du privé », a martelé Gilles Besson devant les militants. Il lui reste à élargir le cercle des convaincus.
Ales. L’avenir des retraites en porte-drapeau du défilé (ML)
Pour les centaines de personnes qui ont manifesté dans la rue, la Fête du travail a été également celle du gouvernement
On a certes assisté par le passé à des 1 er Mai beaucoup plus mobilisateurs, mais les plusieurs centaines de personnes de tous âges qui se sont rassemblés hier matin devant la mairie n’en étaient pas moins motivées. Et si l’unité syndicale totale n’était, cette année encore, pas de mise, quand les motifs de revendication sont aussi souvent bien disparates, il en est un qui s’est érigé tout naturellement en porte-drapeau de la contestation des salariés, retraités et chômeurs.
Les retraites et leur avenir, puisqu’il s’agit d’eux, ont été au centre des allocutions des différents intervenants syndicaux. « Pourquoi partir plus tard quand tant de jeunes sont exclus du marché du travail ? » , s’interrogeait ainsi le représentant de la CGT. Pour qui « dans les mois qui viennent, il doit y avoir un prolongement du 1 er Mai » .
« Réforme ne signifie pas régression » , lançait, quant à elle, son homologue de la CFDT, pour qui « les organisations syndicales n’accepteront pas un passage en force du gouvernement » sur ce sujet, rappelant qu’on avait franchi « le cap d’un million de chômeurs en fin de droit » et qui pointait du doigt « le pouvoir d’achat en baisse » . Enfin, le leader de la FSU a complété les discours, insistant sur le fait que « le financement des retraites n’est pas un luxe inaccessible » , stigmatisant au passage « le partage éhonté des richesses » dans le pays.
Les quelques gouttes de pluie qui se sont abattues sur l’assistance ne l’ont, du reste, pas fait battre en retraite. Consciente à l’évidence que l’avenir des retraites est un sujet majeur qui sera suivi de très près par l’ensemble des organisations syndicales. Lesquelles ne manqueront pas de donner de la voix selon les pistes suivies par le gouvernement dans son projet.
Les manifestants sont ensuite partis en cortège pour un tour du centre ville avant de conclure par la dislocation du défilé devant la sous-préfecture.
Perpignan. 1 er mai : les retraites en tête (ML)
2 000 fidèles ont battu hier matin le pavé perpignanais pour la fête nationale du travail. Dans le ras le bol collectif, c’est l’épineuse réforme des retraites qui a mobilisé syndicats, salariés du privé et du public, retraités et partis de gauche. “Tous ensemble”, mais moins nombreux qu’en 2009.
“Des milliards pour les banques ! Et moi ? Et moi ? Et moi ?” Hier matin, au départ de la place de Catalogne, un “atelier pancarte” servait d’exutoire à la colère de chacun. Les anarchistes conseillaient : “Votez bien, votez rien”, tandis que d’autres ripostaient contre les retraites ou s’insurgeaient contre Sarkozy. En avant et “viva la révolution”, gueulait le haut-parleur. Alors que l’an dernier, le rassemblement avait exceptionnellement réuni 7 000 personnes, cette année 1 500 personnes selon la police et 2 000 selon les syndicats ont pris part au joyeux cortège de ce 1 er mai. Une joie apparente pour mieux cacher la morosité des manifestants. Le chômage, les conditions de travail, les salaires, la menace qui pèse sur les services publics, les suppressions de poste…
“Rien ne va plus” lançait un jeune. Avec les retraites au coeur de toutes les préoccupations.
Un combat unitaire Un seul objectif : se faire entendre. “On s’est battu pour les gagner, on se battra pour les garder !” Ce jour de fête nationale a été farouchement marqué par une riposte à la réforme gouvernementale concernant les retraites. “Tous ensemble, tous ensemble !” Pour la deuxième année consécutive, sept organisations syndicales départementales se sont unies. Hier matin les rues de Perpignan se faisaient l’écho de ce combat commun : “Ne touchez pas à nos retraites”, “40 ans, c’est déjà trop !”, 60 ans, ça suffit ! Pas la peine d’en rajouter”… D’une même voix, la CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont appelé les salariés à se mobiliser.
Chiffres INSEE à l’appui, Jacques Matas, de FO, a indiqué : “Il n’est pas pensable de laisser filer la retraite à 60 ans, surtout en sachant que la durée moyenne de bonne santé d’un Français est de 63 ans”. A méditer. Cette année, les revendications n’ont pas attendu le 1 er mai pour fleurir un peu partout dans l’Héxagone et le département est en première ligne. Après la grogne chez les cheminots, des personnels de crèche et des enseignants, voilà les salariés de Peugeot qui se mettent en grève. Ceux de la filiale d’Otis France y songent tout comme ceux de la SARL Midi carrelage, pas payés depuis 2 mois…
Le ras-le-bol est quasi général. Dans les rangs du cortège, on a aussi aperçu les employés de France 3 Perpignan, les parents d’élèves de l’école Pau Casals à Saint-Estève qui luttent contre la suppression d’une classe ou les surveillants pénitentiaires de Perpignan qui réclament des moyens… Mais heureusement, la CGT vendait du muguet en souhaitant “beaucoup de bonheur pour les travailleurs”.
Mende. 200 manifestants prêts à « se mouiller » (ML)
Le traditionnel défilé du 1 er Mai s’est déroulé sous la pluie, hier. Place de la République, c’est par une volée de bois vert pour les absents que les prises de parole ont débuté. « Ceux qui jouent cavalier seul jouent contre le travailleur et servent les intérêts du gouvernement et du Medef », a ainsi lancé le secrétaire départemental de la CGT Thierry Turc.
Dans le viseur, notamment : le syndicat Force ouvrière, qui organisait un rassemblement en parallèle au traditionnel défilé dans les rues de la préfecture. « FO se désolidarise alors que le 1er Mai devrait être unitaire, regrettait aussi Joël Illes (FSU). Mais bon, depuis 15 ans, à part en 2002 et l’an dernier, ça n’a jamais été le cas… » Peu importe : hier matin, ils étaient près de 200 à effectuer un tour de ville pedibus cum jambis, au départ de la cour de la Chicanette.
Une manifestation colorée, entre drapeaux et parapluies, qui s’est déroulée dans le calme, et même le silence. « Tous ceux qui sont en venus considèrent que tous les problèmes actuels sont liés, analysait Joël Illes. Il est impossible de parler du problème des retraites sans évoquer ceux du pouvoir d’achat ou des services publics. Mais si nous sommes d’accord sur le constat, reste la question de l’action. » Sur ce point, comme hier, les syndicats devront bientôt “se mouiller”.
Lire sur les retraites le tract du NPA 34 et le 4 pages du NPA et l’argumentaire réalisé par gilles du npa 34
PRENDRE SUR LES PROFITS POUR PROFITER DE NOS RETRAITES!
Cela commence en Grèce
L’actualité économique est marquée par une Grèce de plus en plus à la dérive dont le gouvernement appelle à l’aide pour sauver le pays de la faillite. En fait, à une cure d’austérité sévère qui a provoqué la colère d’une partie des salariés du public, fera suite …
une nouvelle cure d’austérité prônée par le directeur du FMI, le socialiste Dominique Strauss-Khan (préconisant « une baisse générale des salaires ») et par la chancelière allemande de droite, Angela Merkel (exigeant « un plan d’économies crédibles »). Le pays s’est engagé donc à des « réformes structurelles » douloureuses touchant en particulier le droit du travail et les retraites.
Les retraites en France
Mais la Grèce n’est pas un pays à part. La cure d’amaigrissement que doit supporter le monde du travail grec peut être appliquée très rapidement à d’autres pays. En France le pouvoir Sarkozy n’est pas en reste, sur les retraites en particulier. La dernière trouvaille en date : le gouvernement réfléchirait à « une astuce », dans le cadre de la pseudo réforme des retraites. Les salariés pourraient, s’ils le souhaitent, continuer de partir à 60 ans, mais leur pension serait amputée, même s’ils ont acquis tous leur trimestres, avec la mise en place d’une décote liée à l ‘âge. L’offensive patronale et gouvernementale se poursuit donc, sans cesse relayée dans les médias par l’idée que les retraites c’est un problème démographique, et qu’il faut travailler plus longtemps, idée partagée par ailleurs par certains dirigeants du PS.
De l’argent, il y en a!
Mais encore une fois il faut l’affirmer haut et fort : les retraites c’est avant tout une question de répartition des richesses et du travail.
Il est inacceptable qu’une écrasante majorité de la population – les salariés d’aujourd’hui comme de demain – soit amenée à travailler plus pour gagner moins à la retraite alors qu’une poignée de grands patrons bénéficient de « retraites chapeaux ». Des prestations faiblement soumises à l’impôt, des millions d’euros versés à des dirigeants qui touchent ainsi, pour certains d’entre eux, 400 fois le minimum vieillesse !
Il est indécent que 40 dirigeants des plus grosses sociétés cotées en bourse, aient pu toucher pour 2009, 79,5 millions d’euros pour 2009 (soit 3 millions d’euros de progression par rapport à 2008, merci la crise), alors que les mêmes exigent pour la majorité de la population de se serrer la ceinture tous les mois.
Premier mai, début de la riposte
La défense du système des retraites et le refus d’un recul social généralisé sont à l’honneur pour ce Premier mai. C’est l’occasion d’exiger, pour tous et toutes, une retraite à taux plein, à 1500 euros net minimum, à 60 ans.
Mais ce n’est que le début d’un affrontement qui sera rude. Partout nous devons multiplier les cadres collectifs de débats et d’action pour sauver nos retraites. Il n’y a pas d’alternatives possibles : il faut combattre et battre ce pouvoir réactionnaire et illégitime.
Gros mensonges et vérités sur les retraites
On doit combattre avant tout l’offensive idéologique et l’idée que les retraites sont un problème de démographie. Les politiques, les experts de tout poil et le MEDEF, relayés par de nombreux médias, veulent nous le faire croire : le nombre de retraités augmentant, l’espérance de vie également, il serait tout naturel de travailler plus longtemps.
. L’espérance de vie augmente, mais il est faux de faire croire qu’elle est la même pour tous. L’espérance de vie chez les hommes varie de 6 ans entre un ouvrier et un cadre. Ce qui est vrai, c’est qu’un ouvrier peut espérer vivre en bonne santé jusqu’à 59 ans, soit 10 ans de moins qu’un cadre.
. On nous dit que le nombre d’actifs diminuant menace nos retraites. Faux. En 1960, il y avait 4 actifs pour 1 retraité, en 2000, 2 actifs et en 2020, 1 actif pour 1 retraité. Ce qui est vrai, c’est que la productivité du travail est plus importante, les 2 actifs d’aujourd’hui produisent plus que les 4 de 1960.
. Pour faire face aux difficultés, il faudrait retarder l’âge de départ à la retraite. Faux. Au contraire, avec 5 millions de chômeurs, des millions de précaires, avant de faire travailler plus longtemps ceux qui ne veulent pas et ne peuvent plus, il est juste et urgent de faire travailler ceux qui le veulent et le peuvent. Un million d’emplois à plein temps supplémentaires représentent 20 milliards d’euros de cotisations vieillesse de plus en moyenne. Il faut exiger de travailler moins, mieux et de travailler tous, en réduisant le temps de travail à 32 heures avec obligation d’embauches.
. Reculer l’âge de départ à la retraite permettrait de faire travailler plus longtemps les seniors. Faux. Ce qui est vrai, c’est qu’aujourd’hui, au moment de la retraite, 6 salariés sur 10 sont sans emploi ou touchent des aides sociales. Si l’âge de la retraite est repoussée à 62 ans, une majorité des salariés de 60 ans à 62 ans vivra des Assedic ou du RSA. Quelle solution leur restera-t-il alors? Se tourner vers une retraite par capitalisation? C’est ce qu’attendent en embuscade, fonds de pensions et assureurs privés.
. Si on ne cotise pas plus longtemps, il n’y aurait pas suffisamment d’entrées d’argent pour les caisses de retraite. Faux. De l’argent, il y en a. Ce qui est vrai c’est que si on avait gardé la répartition qui existait en 1980 entre capital et travail, il y aurait 171 milliards de plus qui seraient allés aux salaires. Et c’est chaque année que ce déséquilibre en faveur des capitalistes se maintient. Donc, en gros, 168 milliards de perdus pour les salariés en 2009 et plus de 170 milliards sûrement en2010. Autant dire qu’il n’y a plus de problème de retraites et que seraient largement épongés les 8,2 milliards d’euros de déficit des caisses de retraite comme celui de la sécu, en prenant sur les profits pour augmenter tous les salaires de 300 euros net minimum.
NPA