Retraites : Frêche-Sarkozy même combat, Collerais complice !

Lors d’une récente conférence de presse, G. Frêche a déclaré « Il faut que la retraite s’étale entre 55 et 65 ans. […] Ce sera indispensable à mettre en place en France dans les cinq ans qui viennent. Quels que soient ceux qui gouvernent, la droite ou la gauche, ils n’échapperont pas à cette évidence. » Josiane Collerais ( PCF sur la liste de Frèche) n’a pas bronché.
Réaction et analyse sur les retraites d’un camarade du comité NPA du Pic-Saint-Loup et le communiqué du NPA de Béziers.

source images : http://img.over-blog.com

retraites : déclaration de G. Frèche, Communiqué du NPA Béziers

S’ il est omniprésent dans la catégorie autocrate et mégalomane, Georges Frêche ne peut plus être maintenu dans la catégorie « divers gauche ».

Ses dernières déclarations dans le cadre d’une intervention à Montpellier Journal, le 9 mars dernier, indiquent si besoin était que l’omniprésident régional, est un homme de droite, qui derrière un vernis, un verbiage et des otages de « gauche » applique ou préconise une politique de droite.

Lors de cette interview Georges Frêche indique le plus simplement du monde que :
« La retraite à 60 ans c’est un faux problème… moi, par exemple j’ai pris ma retraite à la fac à 67 ans et j aurais bien fais 2 ans de plus…il faut que la retraite s’étale entre 55 et 65 ans.. »Nous savions déjà que pour l’omniprésident tout tournait autours de sa personne.

Là, par contre, Georges Frêche, en parlant de lui, propose ni plus ni moins à tous les français de reculer de 5 années l’âge du départ à la retraite….3 ans de plus que Martine Aubry.
Sans parler, bien sûr de taux plein ou pas..

Josiane Collerais, dissidente communiste était présente et n’a rien dit, nous attendons des précisions de Jean-Claude Gayssot. Pour le NPA, cette dernière déclaration confirme, si besoin était, que Georges Frêche et sa future hypothétique majorité régionale seront un bien piètre rempart contre le capitalisme et ses serviteurs de droite comme Couderc.

Dimanche, c’est pour construire une gauche de combat, de résistance au capitalisme qu’il ne faudra pas s’abstenir !

En Languedoc-Roussillon, Le seul vote de gauche c’est « A GAUCHE MAINTENANT » de René Revol.

Le secrétariat NPA du comité de Béziers

Réaction et analyse d’Antoine (NPA Pic-St-Loup)

Ces paroles de Frêche, on le voit aisément, relèvent du consensus structurel entre la droite libérale et la social-démocratie sur la question des retraites et c’est donc très justement et très logiquement que le bonhomme rend hommage à celle que, par ailleurs, il déteste : « Martine Aubry, pour une fois, avait dit quelque chose d’intelligent et je regrette qu’elle soit revenue en arrière « . Allusion aux déclarations, reniées depuis, pour cause d’opportunisme électoraliste, de ladite Aubry sur la nécessité de repousser l’âge du départ à la retraite !

source : http://www.impots-utiles.com
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relance-rer-ratp-metro-investissements.jpg

Alors voilà, Frêche fait du Sarkozy sans fard sur les retraites et au fond cela ne nous étonne guère :
le Septimaniaque a, à maintes reprises, déclaré sa flamme à Sarko, en particulier, dans sa défense du colonialisme israélien.
Cette déclaration sur les retraites devrait seulement amener ceux qui croient barrer la voie à la droite en votant Frêche à sortir des réflexes pavloviens et des slogans tout faits : avec Frêche et son social-libéralisme mâtiné de coups de gueule, le libéralisme est déjà dans la place. Tout le drame de Couderc est d’ailleurs là : Frêche assèche son électorat comme il assèche une partie de celui du Front National ! Illusoire barrage à la droite donc que ce filet attrape-gogo de gauche ! Mandroux, quant à elle, malgré ses velléités tardivement antifrêchistes, n’exprime que la volonté tactique du PS, d’Aubry en particulier, de se refaire, à l’occasion des Régionales, une virginité qui fasse oublier les compromissions passées … et présentes (l’alliance avec le Modem à la mairie de Montpellier, les subventions à l’enseignement privé, etc.).

Il n’y a rien de bien nouveau de ce côté-là pour qui refuse les contes de fées ânonnés par l’ogre de l’Hôtel de Région ! On s’attardera, au passage, puisque nous en sommes aux contes de fées dépolitisants du frêchisme sarkocompatible, aux fables évoquées par l’économiste Michel Husson qui rappellent que la clé des retraites n’est pas dans l’évolution démographique (qu’il ne s’agit pas au demeurant de nier) mais dans l’affectation des gains de productivité. Quelques citations qui résument la problématique en la sortant des clichés paresseux sur la crise des retraites : « Le financement des retraites est toujours un problème de répartition. Il s’agit au fond de savoir quelle est la part du revenu national qui ira aux retraités, autrement dit à des citoyens qui ne participent plus directement à la création de ce revenu. Soulignons qu’il s’agit ici de revenus monétaires.

La taille du revenu à distribuer à chacun dépend de la productivité des actifs, autrement dit ce qu’ils produisent en une heure de travail. […]

Entre 1980 et 2008, la productivité horaire du travail a augmenté de 70 %, soit un rythme annuel voisin de la tendance moyenne sur le XXème siècle. Mais le pouvoir d’achat moyen du salaire n’a augmenté que de 20 %. Entre les deux s’intercalent d’autres usages des gains de productivité. Sur le potentiel des 70 % de gains de productivité, 16 % ont été consacrés à la réduction de la durée du travail, 8 % à l’augmentation des taux de cotisation moyens, et 13 % correspondant à l’augmentation de la part des profits […]

Ces évolutions conduisent à une modification significative dans la répartition de la valeur ajoutée des sociétés non financières. La tendance principale est un transfert des salaires vers les profits équivalant à 8,8 points de valeur ajoutée. Du côté des profits, la majeure partie de l’augmentation est allée au versement de dividendes.

En 1980, les dividendes représentaient 4,2% de la masse salariale et cette proportion est passée
à 12,9 % en 2008. Autrement dit les salariés travaillaient 72 heures par an pour les actionnaires
en 1980 ; en 2008, c’est 189 heures.

[…]

Compte tenu des évolutions en faveur des actionnaires, il faut mettre en avant ce mot d’ordre simple : « faisons cotiser les dividendes ». Il est en phase avec la perception des effets de la crise et de la volonté des possédants d’en sortir sans remise en cause une répartition des revenus qui leur est favorable. Telle est en effet la question qui va dominer le débat dans les années à venir : est-il acceptable que les salariés paient les pots cassés de la crise alors que la ponction sur la richesse produite opérée par les actionnaires continuerait comme avant ? Ce résultat peut être obtenu soit en élargissant l’assiette des cotisations au profit non investi, soit en établissant une contribution spécifique sur les profits distribués. » (1)

Ces quelques éléments d’analyse proposés par Michel Husson devraient être l’angle d’attaque et de défense des retraites chez tout homme/toute femme de gauche. On a vu, sans surprise, ce qu’il en était du dinosaure des bords du Lez. Mais voilà, quand il s’est exprimé, en conférence de presse à Montpellier, sur la nécessité de faire sauter le verrou des 60 ans pour partir à la retraite, il avait à ses côtés la communiste Josiane Collerais, l’une des compagnes de dérive de Jean-Claude Gayssot qui, contre l’avis de l’écrasante majorité des communistes du Languedoc-Roussillon, a décidé de figurer sur la liste de Frêche. Qui a décidé donc de se mettre en opposition avec la liste unitaire A Gauche Maintenant ! qui rassemble le PC, le PG, le NPA et d’autres organisations de la gauche radicale.

Voilà ce que rapporte Montpellier Journal de cette conférence de presse: « Josiane Collerais, communiste dissidente du PCF, était assise à la droite de Georges Frêche lorsqu’il a prononcé ces propos [sur les retraites]. Et quand celui-ci lui a donné la parole quelques minutes plus tard, elle n’est pas revenue sur le sujet. » (2)

source : http://www.montpellier-journal.fr/images/2010/2009/07/gayssotco.jpg

Donc silence radio « communiste » sur la proposition de départ à la retraite étalé entre 55 et 65 ans ! Où il est bien clair que figurer sur une telle liste vous transforme un communiste en carpe muette et en caution-carpette des convergences frêchosarkozystes sur les retraites. Voilà un révélateur supplémentaire de ce qu’est la logique d’alignement sur Frêche ; un renoncement ouvertement assumé chez celui-ci aux valeurs de la gauche de rupture avec le capitalisme, une capitulation silencieuse de « communistes » (les guillemets sont de rigueur) à faire pâlir de honte leurs camarades de parti et des autres partis, syndicats et associations et tous les citoyens engagés dans la défense des retraites et des retraités.

Les retraites ne sont, certes, pas du champ de compétence de la Région ; il n’en reste pas moins qu’une campagne Régionales ne peut faire l’impasse sur les orientations de politique générale car celles-ci pèsent bien évidemment sur les conditions de vie (de survie pour certains !) des habitants des régions. Frêche le comprend bien, à sa façon, qui, par son consensus affiché avec le gouvernement sur les retraites, révèle la cohérence de ses choix régionaux en matière de lutte (de refus de lutter) contre le chômage, pour ne prendre que cet exemple. AGM ! le comprend aussi qui n’hésite pas à placer en préambule de ses orientations concrètes pour la Région, un engagement à refuser la politique prédatrice des Sarkozy et Fillon et donc un engagement à appuyer totalement les luttes des salariés ! Aucune rupture avec les méfaits du libéralisme et les reniements du social-libéralisme, sur le plan régional, n’est en effet possible sans la construction, en solidarité avec les autres régions, d’une alternative globale au capitalisme !

Le 14 mars, décidément, il n’y a pas à hésiter : donner sa voix à Frêche, c’est renforcer l’agression qui se prépare, du côté du gouvernement, sur les retraites ! Le vote de gauche qui combat cette attaque-là comme sur tous les fronts de lutte pour une société de justice sociale, ce vote, c’est celui d’A Gauche Maintenant ! emmené par René Revol, François Liberti et David Hermet !

Antoine (NPA Pic-Saint-Loup)

(1) http://hussonet.free.fr/scenar10.pdf

(2) http://www.montpellier-journal.fr/2010/03/lage-du-depart-a-la-retraite-selon-georges-freche.html

On pourra lire aussi ce que nous écrivions il y a peu sur la décision des vice-présidents communistes de la Région de repartir avec Frêche : http://www.resistons.net/index.php/2010/03/02/577-regionales-les-communistes-et-les-communistes-qui-salignent-sur-freche

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