A Gauche Maintenant! : 8 mars 1910-2010 : 100 ans de luttes des femmes. Des droits à défendre, d’autres à conquérir !

17h30 Comédie Montpellier rassemblement défilé du comité de vigilance du droit des femmes avec la participation de la liste AGM et du NPA
Lire le tract de la liste : 100 ans de lutte des femmes
Lire aussi l’interview de Martine Gayraud tête de liste dans le Gard

Des combats ont été gagnés : droit à l’avortement et à la contraception, libération sexuelle,
autonomie, mais beaucoup restent à mener. Dans un contexte social marqué par la crise,
le gouvernement attaque de toutes parts les droits des femmes.

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En ce 8 mars entretien avec Martine Gayraud Tête de liste gardoise de la liste « A Gauche Maintenant »

Question : La France s’est enlisée dans une crise profonde. Les femmes sont-elles doublement affectées ?
Martine Gayraud : Je le pense sincèrement car elles demeurent davantage confrontées à la précarité dans leur environnement professionnel. Les salaires restent inférieurs de 24% à ceux des hommes, leurs retraites n’excèdent souvent pas 600 euro par mois. C’est pourquoi notre liste souhaite mettre en place un observatoire sur la parité afin de vérifier que la loi sur la parité soit bien appliquée. Tout comme il faudrait créer un service public de la formation professionnelle continue. Il nous faut constamment promouvoir cette culture de l’égalité.

Question : Après certaines avancées pour la cause féminine, vous semblez dire qu’on assiste à un net recul ?
Martine Gayraud : Je suis issue de cette génération de femmes qui, suite aux luttes, a vu les portes des entreprises s’ouvrir aux femmes, a pu signer un chèque, qui a également vu apparaître la pilule,… tous ces acquis n’ont pas été obtenus en combattant les hommes, mais simplement en respectant une certaine notion d’égalité. Hommes et femmes doivent avoir les mêmes droits. Toutefois, le combat féministe n’est pas derrière nous. Il existe encore de la discrimination. Je m’interroge pour les ménagères contraintes, dont on ne peut savoir aujourd’hui si elles retrouveront un jour le chemin de l’emploi. Face à ce constat, on se dit que l’époque de nos grands-mères n’est pas si loin et que nombre de femmes restent dépendantes de leur mari. Je suis de celles qui continuent à croire à la liberté des femmes par le travail.

Question : C’est peut-être un peu macho comme question, mais ce n’est pas si simple de travailler tout en élevant des enfants tout de même ?
Martine Gayraud : C’est beaucoup de sacrifices… qui pèsent sur le quotidien. C’est la raison pour laquelle je me suis tardivement engagée en politique quand mes enfants ont été suffisamment grands. Cependant, je ne néglige pas au présent mon rôle de grand-mère. En politique, justement, les femmes apportent-elles une autre vision, une touche qui leur est personnelle ? Une femme ne néglige rien, reste dans le concret. L’image de l’homme renvoie par contre à ce côté guerrier que beaucoup de citoyens associent à la politique. Se battre au quotidien pour un avenir meilleur ne se résume pas à une montée sur un ring avec des gants de boxe. Je déplore quelque part ce monde viril qui ne laisse aucune place aux sentiments.

Question : Vous êtes tête de liste gardoise pour ces régionales. C’est le signe d’une évolution, non ?
Martine Gayraud : Les pourcentages de femmes élues restent minimes et renvoient à un accès compliqué aux postes à responsabilité. Comme dans l’entreprise, plus on grimpe dans la hiérarchie, moins on retrouve de femmes. Vingt-quatre présidents de région sur vingt-six sont des hommes, on ne compte seulement que 18% de femmes dans l’hémicycle du Palais Bourbon. La situation en Languedoc-Roussillon est plus que significative puisque nous sommes dans ce domaine en queue de classement. Les femmes sont par contre beaucoup mieux classées au chapitre des travailleurs pauvres, où elles représentent 80% de l’ensemble de la population, voire encore au hit-parade des emplois à temps partiel qu’elles occupent à 85%. Et l’on pourrait bien sûr évoquer le quotidien des femmes confrontées à la monoparentalité, qui ne peuvent jamais sortir le nez du quotidien, devant tout gérer sans jamais avoir le temps de s’engager. Vous le voyez, la domination masculine existe encore.

Question : On l’aura compris, vous serez vigilante pour que la parité soit respectée …
Martine Gayraud : Notre programme s’appuie sur trois thèmes prioritaires : le travail, la formation et la santé. Les électrices ont la possibilité d’adresser un signe fort au monde politique. Je leur conseille de bien regarder le programme de chacun. Notre large rassemblement des forces de gauche porte un projet de transformation sociale qui peut, de manière concrète, avoir des conséquences positives sur les femmes, mais également sur tous ceux qui souffrent d’un libéralisme qui creuse le fossé entre deux France. Qu’elles sachent que nous nous battrons pour maintenir ouverts les centres IVG et les maternités qui sont appelés à disparaître faute de moyens. De toute l’union européenne, ce sont les Françaises qui demeurent les plus actives. Parallèlement, les places en crèches sont nettement insuffisantes et l’on voit poindre la menace de la disparition de la scolarité pour les enfants de 2-3 ans. Nous refuserons ce recul orchestré, j’en fais la promesse.

PROPOS RECUEILLIS PAR F.R.

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