C’est comme s’ils se disaient que, non, décidément, il n’y a pas à attendre l’arme au pied que les élections donnent le coup de pied dans la fourmilière politique pour que l’horizon social s’éclaircisse. Ils, mais aussi elles, ce sont les salariés d’Apex (St Mathieu-de-Tréviers), d’Ikea (Montpellier route des plages) ou encore d’Univar, à Béziers : les premiers sont dans l’action depuis le 8 février pour refuser des suppressions de postes, les seconds se battent, en liaison avec les autres sites d’Ikea dans le pays, pour des augmentations de salaires, les derniers viennent de partir en grève illimitée contre des suppressions d’emploi.
Le climat social se réchauffe et, à gauche, nous ne pouvons que nous en réjouir, car il n’est pas question de laisser déconnectés le social et le politique, comme trop souvent cela a été le cas dans le passé.
Nous le disons dans le programme d’A Gauche maintenant !, il y a urgence sociale et en effet ces salariés répondent d’abord et avant tout à l’agression dont ils sont victimes et qui met en péril leurs revenus, leurs qualifications, leurs conditions de vie et celles de leurs familles. Ils mettent en avant leur droit à une vie décente que les logiques patronales, financières et spéculatives, leur contestent.
Mais les conditions de la riposte des salariés restent, le mot est vraiment d’actualité… précaires. Et c’est justement parce qu’il est vital, pour un authentique projet de gauche, que le monde du travail reprenne l’offensive, qu’il faut que nous nous mobilisions, nous la gauche politique, en un soutien actif mais sans ingérence dans la conduite de l’action, un soutien de tous les instants envers les Apex, les Ikea, les Univar, et tous les autres. Le monde du travail doit retrouver confiance dans ses capacités à ébranler un système tout tourné vers le profit d’une minorité.
Une défaite dans les urnes régionales des frères jumeaux du libéralisme, Sarkozy-Frêche, sera bienvenue pour les travailleurs mais à la condition qu’ils retrouvent leur capacité à contester le cœur du capitalisme qui licencie à Apex et Univar et bloque sur les salaires à Ikéa. Tout en démantelant les protections sociales construites depuis des années !
Aujourd’hui les Apex défilaient à Montpellier et des membres d’AGM ! avaient tenu à être à leurs côtés comme l’illustrent les quelques photos ci-dessous. Olivier Besancenot, pour le NPA, avait envoyé un communiqué de soutien, René Revol, tête de liste d’AGM !, avait fait de même. On retrouvera, après le reportage photographique, l’article que Midi Libre a consacré aux salariés d’Univar ainsi que les communiqués d’O Besancenot et de R Revol.
Béziers
Les salariés d’Univar face à une mort programmée
(Midi Libre, 19 février 2010)
Univar emploie 3 500 salariés dans le monde dont 28 à Béziers. La direction générale estime nécessaire le redéploiement de l’activité de Béziers
Le 21 janvier restera un jour noir pour les salariés du site biterrois d’Univar. Et l’anniversaire de la mort de Louis XVI n’y est pour rien.
Ce jour-là, lors d’un comité d’entreprise, il a été dévoilé le « projet de licenciement collectif pour motif économique consécutif au projet de redéploiement industriel de l’entreprise ».
En clair, il s’agit d’une première salve qui mettrait sur le carreau 10 des 28 salariés du site. Soit le personnel administratif au complet.
« Univar distribue des produits chimiques issus de ce que l’on appelle la grande chimie. Nous commercialisons surtout des produits pour le traitement des eaux. Cela fait presque 60 ans que nous sommes ici sur ce site (N.D.L.R. : à proximité du rond-point du taureau). Nous sommes dans une région à la démographie galopante. Il faudra de plus en plus de produits pour traiter l’eau. Et des produits qui ne supportent pas le transport », explique Yann Brevière, directeur d’exploitation du site.
La pilule à d’autant plus de mal à passer que le sacrifice programmé du site biterrois est justifié par la nécessité de « garantir la pérennité d’Univar ». Un argument qui ne convainc pas. « En Europe, Univar emploie 1 700 personnes. La société réalise un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’€. Alors dans tout cela que peut bien peser Béziers ? », poursuit Yann Brevière. Alors comment, Univar Béziers s’est-il retrouvé dans cette situation ? La lecture du procès-verbal du comité d’entreprise livre quelques éléments. Ainsi « Béziers est le seul site se retrouvant avec des gammes de produits au prix de vente les plus faibles d’Univar France. En conséquence, malgré un taux de marge important, la marge dégagée en valeur est faible ».
Plus cruel, le CE a permis de mettre en évidence que « le budget investissement 2009-2013 d’Univar ne prévoyait aucune amélioration en vue d’une meilleure compétitivité pour le site de Béziers ». Par contre, sur ce chapitre, il fallait aller du côté de Martigues et de Muret. Cela tombe d’ailleurs bien puisque ces deux sites devraient à terme accueillir les volumes réalisés à Béziers.
Alors, hier, face à toutes ces mauvaises nouvelles, les salariés d’Univar ont décidé de se mettre en grève et ce pour une durée illimitée.
« Économiquement, rien ne justifie cette stratégie. Si ce n’est d’assurer de meilleurs dividendes aux actionnaires », entend-on dans les rangs des grévistes. Les drapeaux rouges estampillés CGT battent au vent. Ce matin, la directrice des ressources humaines doit venir sur le site. Le comité d’accueil est prêt.
Jean-Jacques SARCIAT
COMMUNIQUÉ DU NPA
SOLIDARITÉ AVEC LES SALARIES D’APEX BP SOLAR A SAINT-MATHIEU-DE-TRÉVIERS (34)
Mercredi 17 février 2010
En débrayant massivement lundi 8 février, les salariés d’Apex BP Solar à Saint-Mathieu-de-Tréviers ont réussi à attirer l’attention sur le scandale que constitue le projet de restructuration de la direction de la multinationale British Petroleum : une cinquantaine d’emplois sont en effet directement menacés sur le site de St Mathieu et ceux des DOM de cette entreprise spécialisée dans le développement de produits et de solutions dans le photovoltaïque mais ce sont indirectement 150 emplois concernant les fournisseurs, les transporteurs et les installateurs qui sont ainsi mis en danger dans la région Languedoc-Roussillon qui détient des records de chômage. A l’échelle nationale se sont 1500 emplois qui sont concernés !
Ces suppressions d’emploi ont, malgré les dénégations des dirigeants, une motivation strictement financière : le chiffre d’affaire de BP Solar ayant doublé en trois ans, ce n’est que pour satisfaire les exigences des actionnaires et des grands patrons de la multinationale que ce plan social a été décidé.
Décidément leurs profits valent plus que la vie des salariés !
Le NPA apporte tout son soutien à l’action engagée par les salariés d’Apex BP Solar pour refuser la destruction de leurs emplois et appelle à rejoindre massivement le rassemblement qu’ils organisent vendredi 19 février (13 h) à Montpellier devant la préfecture de l’Hérault.
Pour le NPA
Olivier Besancenot
Apex BP solar : plan social pour un saccage industriel
mardi 16 février 2010,
A Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault), quelque 50 salariés d’Apex BP Solar ont observé un arrêt de travail destiné à protester contre un plan social qui pourrait conduire à supprimer 46 postes.
Le comité d’entreprise doit se réunir le 26 février prochain.
« En se repositionnant sur les fermes photovoltaïques au sol, le groupe britannique fait effectivement peser une lourde menace sur l’activité du site historique héraultais qui travaille notamment sur le solaire intégré, activité qui, selon une représentante de la CGT, aurait généré un chiffre d’affaires « croissant depuis trois ans » ».
L’usine de Saint-Mathieu-de-Tréviers pourrait bien être la prochaine victime des nouvelles logiques stratégiques opérées par le groupe US BP SOLAR.
La Liste AGM soutient les salariés de BP Solar. Il n’est pas admissible qu’une entreprise supprime des emplois pour privilégier les marges des actionnaires, alors même que le chiffre d’affaire de la société a doublé en trois ans (de 32 à 62 millions d’euros).
Pour AGM !
René Revol