Ce samedi 13 février c’est PEAKDAY comme dit la direction :
Traduire par : jour de forte affluence, donc de gros chiffre d’affaire soit 500.000 € pour la journée, alors que la moyenne est de 300.000 €/jour.
C’est le deuxième samedi qu’ont choisi les salariés du géant suédois de l’ameublement pour repartir en grève.
Le N.P.A apporte son soutien et l’accueil est chaleureux : « Besancenot il pourrait pas venir ? » lance un gréviste souriant.
Philippe Venet, représentant de la Fédération F.O commerce et élu au CHSCT, Aurélien Derringer, délégué C.G.T et Marie Reghem, non syndiquée pour quelques heures encore (elle hésite entre la C.G.T et F.O) acceptent de parler de leur lutte. Ils sont 70 syndiqués pour le moment sur les 350 salariés d’ici (F.O – C.G.T – CFDT).
A Paris, Franconville, ils sont en grève depuis une semaine. Ici, pas de grève tous les jours mais ces deux derniers samedis car cela représente 50 € de perte pour la journée de chacun. Ils ont une ancienneté de 3 ans de boite et ne gagnent que 1200€/mois net. Mais nous rapportons au groupe 500€/jour chacun !
Le piquet de grève est devant l’entrée, pour le moment pas de blocage mais le parking pourrait bien être cadenassé.
La grève est nationale (Bordeaux, Rennes, Lyon, Grenoble, Toulouse, Lille, Nantes ….)
L’organisation se met en place petit à petit. Pas encore d’assemblée générale, les grévistes passent parmi les collègues pour les informer et les inviter à rejoindre le piquet de grève dehors, les élus devraient être interpellés pour un soutien financier, une collecte est prévue à l’entrée pour solliciter les clients qui voient d’un bon œil cette action.
Comme toujours l’encadrement exerce des pressions, fait un travail de sape en passant dans les rayons pour dissuader. Ils jouent aussi les briseurs de grève en remplaçant les travailleurs grévistes. Ces jaunes pourraient bien favoriser la radicalisation.
Philipe, Marie ou Aurélien racontent les pressions au quotidien :
– Entretien de recadrage (ton comportement, ton attitude …)
– Invitation à quitter la boite.
– C’est mal vu d’être syndiqué
– Pressions sur le planning (travail le samedi en soirée, plusieurs samedis de suite)
– Après un retour de congés de maternité, le poste est occupé par une autre.
– Pénalisation pour un retard.
Bref, beaucoup de ras le bol. IKEA ouvre des magasins et diminue les effectifs.
Les grévistes demandent :
Des embauches, 4% d’augmentation de salaire. Le groupe fait 52 millions d’euros de bénéfices et ne propose que 1% de hausse. Le bras de fer continue donc.
Mais ils ont gagné une première manche. L’image d’IKEA est changée. « On sort du grand mensonge organisé » dit Philippe. Celui de la politique sociale et familiale que veut présenter la Direction : Salariés on vous aime ! Nous sommes tous égaux ! Honnêteté ! Simplicité ! Respect ! Droit à l’erreur ! Telles sont les valeurs IKEA. Un vaste BLUFF expliquent les grévistes.
William Salhen
SANOFI : L’ESSENTIEL C’EST LA SANTE… FINANCIERE DES ACTIONNAIRES.
Sanofi, c’est 30 000 salariés et 9 milliards de bénéfices en 2009. Les patrons n’avaient prévu que 1,2% d’augmentation (alors que les profits représentent 90 000 euros par salarié), tout en organisant la suppression de 3 000 emplois, en particulier dans le secteur Recherche et Développement.,comme à Montpellier,avec la suppression de 20% des emplois.
La nouvelle direction, formée aux méthodes de management anglo-saxon chez GSK, « tape dans le tas », tout est bon pour « faire des économies », fini le ronron et le « dialogue social » auquel trop de responsables syndicaux avaient pris goût !
Pasteur Vaccins : grosse grippe sur les salaires…
Les usines de Val de Reuil (Eure, 1700 salariés) et de Marcy l’Etoile (Rhône, 3500) se sont mis en grève fin décembre. Début janvier, le mouvement est reconduit avec une vigueur exceptionnelle dans l’unité CFDT-CGT-FO : piquet de grève 24h sur 24 et blocage des expéditions non-urgentes: 150 € mini, 3 % d’augmentation générale et la prime « grippe » pour tous et toutes.
Malgré des pertes énormes, la direction, pour l’exemple, n’a rien voulu lâcher de plus sur les salaires que 46,50 € brut pour tous les salariés du groupe, et dans les deux usines concernées, pas d’extension de la prime H1N1, une relative limitation du recours à l’intérim, et un tiers des jours de grève payés.
… mais pas grand-chose ailleurs