CONSEIL MUNICIPAL du 5 OCTOBRE 09

Compte rendu par Francis Viguié, élu NPA-CUAL du conseil municipal du 05 octobre

Sur l’attitude de G Frèche au conseil municipal, voir aussi nos réactions ici.

Ce conseil avait une teneur particulière vu qu’il faisait suite au vote interne du PS sur le candidat aux élections Régionales. Les tensions et l’affrontement sur le candidat mais aussi sur la présidence de l’Agglomération ont ouvert une guerre entre les pro Frêche et les anti Frêche. L’enjeu, pour le clan Andrieu – Mandroux, est de tourner la page Frêche. La victoire écrasante de ce dernier lui a permis de faire un show lors du conseil municipal. Il s’agissait pour lui de se placer en chef donnant des leçons à tout le monde et en particulier à la majorité municipale.
Pour commencer, nous avons eu droit au spectacle ridicule de ses « groupies » lui offrant un bouquet de fleurs (Gabrielle Deloncle) ou se plaçant derrière lui (Saurel en particulier) pour profiter des multiples caméras et photographes venus pour le spectacle Frêche. Il se permettra d’intervenir sur tous les points, de réintervenir suite aux différentes interventions …. Il s’agissait de bien montrer qu’il était chez lui et le vrai chef. Il se permettra même de partir à la délibération 33 (sur 98 plus un vœu et une question) en déclarant qu’il avait faim.
Mépris et insultes faites de manière à ce qu’elles puissent être entendues par la presse, du genre « Fleurence, je vais te couper les couilles » et attaques frontales comme sa volonté de supprimer un millier de salariés de la Mairie de Montpellier étaient au menu de Frêche hier soir.
Face à l’attitude de Frêche et à la complicité d’une bonne partie de la presse (caméras et photos dès qu’il intervenait) j’ai cru bon de faire un communiqué de presse (voir ici). Ce communiqué a été en partie repris par le Midi Libre et le gratuit aujourd’hui (voir ci-dessous)
Je vais revenir sur ses interventions en abordant les délibérations importantes.

H. Mandroux a précisé que le rapport de la Mission Eau serait présenté au prochain Conseil Municipal le 9 Octobre.

Le Conseil a commencé avec la délibération sur le budget supplémentaire 2009. Je n’avais pas voté le budget primitif, au vu du bilan de l’année, il n’y avait aucune raison de voter le budget supplémentaire.
Les principaux arguments de mon intervention ont été les suivants :
– le refus du PS d’engager une mobilisation et de s’opposer au gouvernement Sarkozy. Il ne sert à rien de se lamenter conseil après conseil sur le désengagement de l’état, sur les mauvais coups du gouvernement si l’ensemble des collectivités de gauche ne crée pas un rapport de force face à lui pour imposer des solutions profitables aux habitants. Ne rien faire implique, comme nous le voyons à Montpellier, utiliser ce discours pour justifier les hausses des impôts ou des tarifs sociaux.
– La hausse des impôts est si forte que Montpellier se voit épinglé par la presse comme une des villes les plus chères. Pour la population, ces différentes augmentations leur font payer la crise et rendent plus difficiles leurs conditions de vie
– La hausse des tarifs des transports est inadmissible. Malgré la crise économique et écologique, le prix des transports a encore augmenté. Pourtant, dans le département des P.O et dans le Gard, le prix du billet vient de baisser et de passer à 1 euro. Nous sommes pour aller vers la gratuité, nous constatons que les décisions majoritaires sont loin de nos préoccupations et de la démarche de nos voisins.
– Les Délégations de Services Publics (DSP) sont une orientation libérale systématisée. L’eau, les parkings, les transports, la fourrière, les salles de spectacles…. sont en DSP. De plus, les arguments pour justifier cette politique sont des plus faibles (le savoir faire, une meilleure visibilité comptable, la possibilité de négocier). Pour nous, il s’agit plutôt de donner des marchés. Qui va croire que Vinci gère un parking pour la beauté du geste !
– Enfin sur l’eau nous ne connaissons toujours pas quelle est la position politique de la majorité municipale. Est elle pour la régie ? Est elle pour renégocier le contrat ? Nous réaffirmons notre volonté du retour en régie

Dans le débat, Frêche a fait une première intervention pour indiquer que les difficultés budgétaires étaient dues au fait qu’il y avait trop d’employés à la Mairie de Montpellier. Il propose d’en supprimer un millier et de ne plus remplacer pour les 3 ans à venir aucun départ à la retraite ! J’ai dénoncé ce discours digne de Sarkozy. Passet (PC) a défendu l’emploi. Comme Frêche se permet tout, il a eu droit à une deuxième intervention pour nous répondre. En réponse à Passet , il a reproché au PC de recruter pour faire des voix et la perte de Nimes, Alès… Sur mes arguments, deux réponses. Pour le prix du billet, il reproche au PO et au Gard de ne pas faire d’investissement dans les transports, que la baisse du prix du billet fait baisser les recettes, il refuse ce choix. Pour l’eau, il déclare avoir le temps « dans 5 ans nous aurons à décider ».
J’ai voté contre le budget, les Verts se sont abstenus, la majorité (PS PC Modem) a voté pour, la droite contre.

La délibération 4 avait pour but de créer un Conseil des Sages. Mandroux l’a présenté comme une promesse de campagne.
Je suis intervenu sur ce point pour poser la question de la démocratie à Montpellier. Nous n’avons pas besoin d’un conseil des sages dont les membres sont désignés par le Maire ou son adjoint, dont les thèmes de réflexion sont décidés par le Maire. Il y a le conseil municipal où il est toujours possible de constituer une commission pluraliste sur un thème précis. Il y a les comités de quartier, qui d’après nous devraient pouvoir élaborer et décider. Le Printemps de la démocratie aurait pu être une bonne idée s’il n’était pas une stricte opération de communication. Nous aurions pu cerner les enjeux pour la ville, en débattre contradictoirement et décider. Un « conseil des sages », coopté par le maire, est loin d’une pratique démocratique
Histoire d’enfoncer le clou contre la majorité municipale, Frêche s’est déclaré en accord avec ces arguments ainsi que ceux de N. Stamm. Au final, il s’est abstenu. J’ai voté contre cette création. La majorité municipale a voté pour.

La délibération 6 traitait de la modernisation de la Gare St Roch. L’objectif, en la modernisant pour 50 M d’euros, est surtout de maintenir une vie de quartier. En effet, si les TER continueront d’y arriver, 5 TGV sur 6 arriveront dans la nouvelle gare TGV (Mogère). La municipalité envisage un parking de 2 000 places.

Les délibérations 11 à 24 étaient des rapports de Délégation de Service Public (DSP). Il est demandé au conseil Municipal de prendre acte sans vote. Il est difficile d’intervenir vu que Mandroux refuse ce quelle considère des interventions générales ou politiques et de plus nous n’avons qu’un court résumé du rapport.
J’ai eu du mal à intervenir jusqu’au bout mais j’ai pu indiquer deux idées :
– le refus de la logique des DSP qui donne des marchés au privé ce qui provoque une perte de revenu, de maîtrise et de choix pour la municipalité
– les besoins sociaux fondamentaux et l’eau en particulier ne doivent pas être traités comme des marchandises. Il est d’ailleurs contradictoire de faire un vœu pour défendre le service public postal contre la privatisation et dans le même temps développer les DSP. Ce conseil avait même à son ordre du jour, l’appel d’offre en DSP du futur parking de la nouvelle mairie (700 places). Le prix de l’abonnement Veolia pour l’eau a augmenté de 30% entre 2000 et 2009, le prix du mètre cube de 19,4% entre 2001 et 2009. C’est à dire, bien plus que la hausse des salaires.

La délibération 17 a donné lieu à un échange particulier. Suite à une intervention des Verts, soutenant la proposition de l’association de quartier « Arceaux Vie Active » de faire du parking des arceaux une place et un jardin, le débat a tourné en une polémique entre la majorité et l’UMP sur la création d’un parking sous le Peyrou !

La délibération 27 était le rapport des administrateurs de la Société Héraultaise d’Economie Mixte de Construction (SHEMC). Elle possédait un patrimoine de 2371 logements sociaux. Cette société a fusionné avec ACM (office public de l’habitat). Je suis intervenu vu que cette délibération indiquait « il a également été proposé de procéder à une distribution exceptionnelle aux actionnaires des réserves inscrites au bilan de la société…….. soit la somme de 4 699 310 euros répartie au prorata du nombre d’actions de chacun ». Du logement social, des actions, des dividendes pour les actionnaires… cherchez l’erreur ! Ma question n’aura pas de réponse.

La délibération 29 était le rapport des administrateurs de la TAM
Je suis intervenu à nouveau sur la question des tarifs. Frêche avait répondu mais il faut toujours se souvenir que la majorité municipale détient 45 postes sur 90 à l’Agglo. Elle a donc une responsabilité énorme même s’il y a eu transfert de compétence à l’Agglo. J’ai redemandé si la majorité municipale comptait s’orienter vers une baisse des tarifs en s’inspirant de ce qui se fait dans le Gard ou les PO. Les transports sont pour nous un véritable droit social, aller rapidement vers leur gratuité répond à un besoin social et écologique.
J’ai aussi fait un point sur la situation conflictuelle à la Tam. Nous avons rencontré le syndicat CGT de la TAM et fait le point avec eux. Dans ce conflit, il y a des questions de carrière et de pouvoir d’achat mais aussi une inquiétude forte sur l’avenir du statut de la TAM. Transdev, filiale de la Caisse des dépôts et Consignation, vient de subir une OPA de Veolia. Ce nouveau groupe va entrer en bourse. Transdev est présent dans le capital de la TAM. Suite à la fusion, ce capital de public va devenir privé avec des risques réels de changer de statut et pour le dire clairement de privatisation. La grève à la TAM a été suivie par 80% du personnel.
Seul Frêche répondra pour dire que tout cela est une histoire politicarde !
Il est pourtant évident que ce sujet va revenir rapidement sur le devant de la scène

J’ai voté contre la délibération 79. Il s’agissait d’attribuer une subvention à une association dans le cadre du « Markheton ». « Le Markheton vise plus particulièrement à mettre en rapport des demandeurs d’emploi et les entreprises ». Je suis pour que l’offre d’emploi passe par le secteur public et ne soit pas l’objet d’un nouveau marché.

J’ai aussi voté contre la délibération 90 qui augmente le nombre de panneaux publicitaires à Montpellier

Nous avons terminé par un vœu contre la privatisation de La Poste.
La majorité a voulu limiter les vœux et le débat politique en plaçant les vœux à la fin du conseil, moment où tout le monde est fatigué après une centaine de délibérations.
Le groupe Verts-NPA-CUAL avait proposé un vœu à partir du modèle national fourni par le « collectif contre la privatisation de La Poste ». La majorité a alors décidé de se joindre à notre vœu, ce que l’on peut considérer comme positif.
Ce vœu arrivant après le succès de la votation citoyenne s’engage à poursuivre la bataille pour le retrait du projet de loi et porte l’exigence d’un referendum.
Pour l’anecdote, le Modem, membre de la majorité municipale a eu du mal à voter ce vœu. Dufour a fait une intervention à titre individuel pour dire qu’il voterait le vœu mais sans donner de consigne de vote et d’engagement comme Modem. La droite a repris les arguments d’Estrosi et nié qu’il s’agisse d’une privatisation. Elle a voté contre le vœu.
J’ai voté pour ce vœu en dénonçant la droite et pour défendre le service public comme choix de société. J’ai par ailleurs rappelé à la majorité municipale qu’au mois de septembre 2008 nous avions déjà eu un débat à partir de vœux sur La Poste. Ils avaient alors refusé de faire un vœu commun et n’avaient pas voté le notre pour la raison suivante selon Levita (PS) « Nous ne pouvons pas voter le vœu du groupe Verts LCR CUALs. On partage presque la totalité de ce qui est écrit sauf une phrase qui est le soutien de la proposition de référendum. ……….pour deux raisons : Premièrement parce que le pouvoir ne peut l’accepter et ne l’acceptera pas…. Deuxièmement, parce que le referendum ne nous paraît pas la bonne manière de se battre contre la politique actuelle du gouvernement ». La mémoire des débats et des positions des uns et des autres est très importante. Nous ne pouvons que nous féliciter qu’aujourd’hui devant la réalité de la lutte et de l’extraordinaire mobilisation citoyenne le PS ait changé de position (le PC avait voté le vœu).

Le prochain conseil municipal se tiendra le lundi 9 Novembre 09

Comme je l’avais fait en 2008, j’ai reversé mes indemnités municipales pour les 10 premiers mois de l’année, soit 750 euros pour le NPA et 750 euros pour les CUALs.

Francis Viguié conseiller municipal NPA CUAL
Mercredi 7 octobre 09

http://www.midilibre.com/articles/2009/10/06/A-LA-UNE-La-Ville-a-t-elle-besoin-de-3-400-employes-947985.php5

Midi Libre Édition du mardi 6 octobre 2009
Montpellier Vincent COSTE

La Ville a-t-elle besoin de 3 400 employés municipaux ?

La bombe lâchée par Georges Frêche, lundi soir, lors d’un conseil municipal qu’il dynamita de l’intérieur deux bonnes heures durant, a continué hier à causer quelques dégâts. On rappellera qu’il avait estimé, à cette occasion, que la Ville n’avait plus besoin de compter autant d’employés municipaux à partir du moment où l’Agglo (qu’il préside et qu’Hélène Mandroux souhaiterait présider) avait récupéré plusieurs de ses compétences. Et d’ajouter qu’il faudrait en réduire le nombre de « plusieurs centaines », en commençant par « ne plus remplacer un seul partant pendant les trois années qui viennent ».

La première secousse consécutive à cette explosion vint, le soir même et sans surprise, des rangs communistes. C’est Michel Passet, adjoint au maire et président du groupe, qui porta le fer : « Depuis 1984, on nous explique qu’il faut réduire les effectifs partout et on voit où ça nous mène. Et si on essayait le contraire pour une fois, puisque tout le reste ne marche pas ! », s’insurgea-t-il. Illico, Georges Frêche lui rétorquait : « Cette politique démagogique d’embaucher du personnel pour se faire élire aboutit à des désastres. On l’a vu à Alès, Sète ou Nîmes. Résultat : ces villes sont repassées à droite et elle y est désormais solidement implantée. »
Mais hier, les réactions indignées au « conseil » de Frêche à Mandroux (c’est ainsi qu’il avait présenté sa proposition) continuaient de pleuvoir. Le conseiller municipal NPA Francis Viguié se déclarait « scandalisé ». Selon lui, « cette proposition digne de Sarkozy et de ses ministres est celle d’un populiste de droite. Après avoir soutenu Hortefeux et ses propos racistes, Frêche se lance dans la croisade contre le secteur public. » Et de demander : « Comment la majorité peut accepter en son sein un responsable aux propos des plus réactionnaires ? »
En d’autres termes, du côté du syndicat CGT mairie, par la voix de Sabine Bouquet, on s’élevait aussi contre l’idée de Georges Frêche : « Je ne sais pas où on pourrait enlever des employés municipaux. On est contre cette idée, surtout si l’on veut assurer un service public de qualité. » Et si le maire ne tenait pas, hier, à en dire plus que la veille (elle avait expliqué que le boom démographique connu par la cité influait sur le nombre d’agents), de source municipale, on consentait à affirmer qu’« après avoir “déprécarisé” environ 400 personnes, la politique de la Ville est de désormais stabiliser le nombre d’employés municipaux. Ils sont aujourd’hui environ 3 400 et représentent 52 % des dépenses de fonctionnement. Ce nombre est justifié : la population augmente, on ouvre des écoles, des crèches, des maisons de quartiers… Ces actions de proximité nécessitent de déployer du personnel. »

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