La police sur les dents…
… à la recherche de membres de la Cellule 1789 et de la Cellule 1959
Rappel des faits : Onze hommes ont été interpellés puis remis en liberté le 3 septembre dans l’Hérault, essentiellement dans la petite ville du biterrois Saint-Pons-de-Thomières, dans le cadre de l’enquête sur les lettres de menace d’un « corbeau » qui étaient accompagnées de cartouches de 9 mm envoyées à des personnalités politiques dont le président de la République.
Par Le solidaire du NPA du Pic-Saint-Loup
Alors que des citoyens de Saint-Pons-de-Thomières paient leur engagement associatif et politique d’un embastillement rappelant certaines belles pages de notre histoire, nous apprenons par une note de l’AFP qu’une nouvelle lettre du corbeau est parvenue à Sarkozy Ier et à MAM-22-les-v’là. Détail curieux, en lieu et place des balles envoyées par la mystérieuse Cellule 34, les destinataires ont découvert ce tout aussi mystérieux crobard :
Les fins renards de la police scientifique pensent pouvoir s’aider du texte accompagnant le dessin pour démasquer le corbeau :
Aux Grands
«Et tandis que dans vos palais
Vous bayez jusqu’aux oreilles,
Nous nous amusons à vos frais
A nous moquer de vos merveilles.
Nous vous déshabillons tout nus
Et nous trouvons en vous des hommes
Qui n’ont que de gros revenus
Ou qui ne sont que gentilshommes
Sans respect pour l’armorial
Ni pour le rang qui vous a vu naître,
Vous descendez du piédestal
L’homme parmi nous vient paraître.
Et plus nous vous comptons d’argent
Plus vous nous paraissez blâmables
De vouloir éblouir nos yeux
De quelques titres méprisables.
Apprenez que la grandeur
N’est pas celle de vos ancêtres
Mais réside au fond du cœur
Et non dans des mots ou des lettres.
Tel homme que vous méprisez,
Vous méprise à plus juste titre.
Il juge ce que vous valez
Sans voir le cordon ni la mitre.
Malgré vous, nous sommes égaux
Nous sommes la même poussière.
Il est fâcheux que les tombeaux
Prouvent que vous êtes rentrés en terre.
Ayez la basse cruauté
De mépriser les misérables,
Malgré toute la vanité
Ce sont vos frères, vos semblables.
Sur la base des informations obtenues des services des Archives Départementales, la Chancellerie vient de lancer un avis de recherche concernant le sieur Thomas-François de Treil de Pardailhan (1), un saint-ponais soupçonné d’appartenir à la loge saint-chinianaise La Liberté et suspecté d’avoir rédigé ces vers séditieux et insultants envers Notre Maître Elyséen. Certains témoins l’auraient vu se diriger vers la salle du Jeu de Paume, à Versailles…en 1789…
D’autres témoins croient cependant l’avoir entr’aperçu dans l’arrière boutique d’un suspect, buraliste de son état à Saint-Pons. D’autres encore, confirmant et précisant ce témoignage, affirment qu’il semblait déclamer fiévreusement des pages d’un livre qu’il agitait de façon très véhémente. Un portrait robot de la silhouette aperçue sur la couverture dudit livre ne laisse pas d’inquiéter les enquêteurs :
Un mandat d’amener a été lancé contre cet individu, un cubain ou, selon certaines indiscrétions, un argentin, auteur de Passages de la guerre révolutionnaire et de Souvenirs de la guerre révolutionnaire. Il aurait été vu, vers …1966, du côté de Rieussec, en train d’apposer sur la porte de la mairie un écrit reprenant un passage subversif des cahiers de doléance rédigés en ce lieu, curieuse et décidément suspecte coïncidence, en 1789. Ce texte demandait à Sa Majesté de bien vouloir « assurer la liberté de tous les individus du royaume par l’abolition de l’audace du pouvoir arbitraire » (2).
Une toute dernière dépêche AFP indique, par ailleurs, que des unités du GIGN ont pris position, aux premières heures du jour, à proximité du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc où l’individu serait en train de mettre sur pied plusieurs foyers de guérillas.
Pour renforcer l’efficacité des recherches visant à neutraliser le danger politico-militaire qui se développe actuellement dans le saint-ponais, des cellules d’experts de l’œuvre de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, connu pour ses théories sur les bifurcations et entrecroisements des temps et des espaces, travailleraient à décrypter les liens qui unissent le buraliste évoqué plus haut, Thomas-François de Treil de Pardailhan et le dénommé Ernesto Guevara dit le Che, le cubain –argentin évoqué plus haut. Contrairement à ce que de premières conclusions laissaient supposer, n’appartiendraient-ils pas en effet à une seule et même cellule, la cellule Résistance Citoyenne ?
Midi L’ivre, jeudi 10 septembre 2009 (1789 ? 1959 ?)
(1)
http://saint-pons-de-thomieres.pagesperso-orange.fr/thomas.html
(2)
http://saint-pons-de-thomieres.pagesperso-orange.fr/cahier-rieussec.html
Ecrit par Antoine (NPA du Pic)
Crédit des illustrations :
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/media/00/02/73ac50dc1b92e33f1b67b6ed0a3d1fcc.jpg
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http://dhaker.unblog.fr/2008/05/10/commandante-che-guevara-un-combat-un-homme-une-legende/