Sauvons les platanes à Montpellier communiqué NPA

Extrait Midi libre 21 juillet : Vive émotion hier matin, vers 8 h, au bas de l’avenue de Lodève où les riverains sont réveillés par le bruit mélodieux des tronçonneuses. Dans le cadre de travaux préparatoires à la ligne 3 du tramway, une société spécialisée intervient à la demande de Tam pour abattre une trentaine de platanes centenaires.
En peu de temps, des riverains et des militants écologistes s’organisent et se retrouvent sur place pour se mettre en travers de ce qu’ils considèrent comme étant « un massacre ». Quatre arbres ont été abattus côté sud. Un cinquième a été entamé. Devant la mobilisation, l’entreprise interrompt son chantier, tente de le reprendre en début d’après-midi sur injonction du maître d’ouvrage mais recule une nouvelle
fois devant le comité de surveillance qui s’est relayé toute la journée.
Lire le communiqué du NPA et la lettre d’une riveraine


Communiqué de presse NPA Montpellier et Francis Viguié conseiller municipal NPA-CUALs

Massacre à la tronçonneuse, Non à l’abattage des platanes

La municipalité de Montpellier sans concertation avec les riverains, sans vote en Conseil municipal, a décidé d’abattre une centaine de platanes centenaires de l’avenue de Lodève, pour laisser passage au tram et aux voitures. Ce massacre à la tronçonneuse est inacceptable. Les platanes font partie du patrimoine montpelliérain et participent de la qualité de vie environnementale. On veut instaurer une taxe carbone et on abat les arbres dans la ville ! Quelle absurdité ! Il faut étudier une autre solution qui préserve les platanes tout en permettant le passage du tram et d’une piste cyclable.

Le NPA Montpellier est solidaire des riverains et écologistes et participe à la mobilisation pour l’arrêt immédiat de ce chantier.


Lettre d’une riveraine

Ils ont coupé les platanes de l’avenue de Lodève !

 » c’est notre métier, l’environnement” : affichent cyniquement les compagnies d’élagage qui oeuvrent avenue de Lodève ….ce soir il n’y aura plus de platanes.

Ils ont tous plus de 150 ans, gardiens d’ une des avenues centrales de la ville. Ils étaient l’âme de ce quartier, les poumons de notre centre urbain, notre ombre quotidienne. Demain, ils ne seront plus que des souvenirs de carte postale. Ils cèderont leur place à la troisième ligne du tramway. Pourquoi les arbres ne peuvent-ils pas crier ? Pourquoi ne criont-on pas pour eux ?

Quelques badeaux commentent l’évènement qui se déroule actuellement avenue de Lodève, sous l’oeil avisé des policiers en uniforme. La “modernité” est à nos portes, le développement durable et la fin de l’ère automobile… “ ah, ma bonne dame, les normes européennes !”.

A l’extrêmité de l’avenue, un groupe d’écologistes tente de mobiliser la population du quartier depuis la veille. Pétition en ligne, affichettes, tracts, les plus idéalistes projettent de s’enchainer aux arbres pour leur éviter la décapitation. Les plus réalistes nous commentent que le sort des platanes est scellé depuis trois ans. Lors de la rédaction de l’appel d’offre pour définir l’envergure du chantier de la troisième ligne, les plantanes devaient figurer en bonne place. Le chantier doit être lucratif, et créateur d’emploi ….

Des bruits courrent ce matin avenue de Lodève. Aurait-on pu éviter le carnage ? Depuis quand le tramway est-il l’ennemi de l’arbre ? Ces deux bougres n’oeuvrent-ils pas finalement pour réduire les émissions de C02 dans nos belles villes européennes ? Pourquoi couper les deux rangées de platanes ? Elle est bien assez large cette avenue.

La réponse obtenue nous fait froid dans le dos, elle circule au rythme des rumeurs, mais comme toute bonne légende urbaine, ne contiendraient elles finalement un fond de vérité ? Pour des raisons techniques, le chantier de la troisième ligne du tramway aurait été bien plus compliqué à mettre en oeuvre avec la présence de ces arbres. A l’ère de l’efficacité, l’arbre est devenu un obstacle. Vive la pelouse verte, arrosée, tondue qui border cette troisième ligne, futur fleuron d’une métropole dont les chevilles enflent à force de se complaire dans tant de modernité.

On décapite nos platanes, pour laisser place à de belles avenues, propres, rectilignes, sur lesquelles les saisons n’ont aucune prise. Doit-on se convaincre que le progrès frappe à notre porte ? Peut-on ignorer que ces arbres deviennent le symbole de tous ceux, isolés et silencieux que notre époque tue à petit feu, au nom de la rentabilité économique et du progrès technique ? Voulons nous continuer à ignorer que la politique se joue dans notre quartier et notre ville avant de se diluer dans les arènes européennes ?

Je ne savais pas, je n’ai pas pris le temps de m’engager, de m’informer. On se sent ce matin tous coupables, démunis, c’est déjà trop tard. Les scies grondent, les broyeuses effacent les traces, les travailleurs exécutent, les badeaux rentrent chez eux, le coeur lourd.

Les écolos ont échoué à mobiliser, les travailleurs immigrés employés pour raser nos platanes s’assurent un maigre salaire, les badeaux ne sont que des individus isolés, les politiciens ont déjà accepté le sacrifice et les compagnies privées se félicitent de l’avancée du chantier. Ce soir, les feuilles des platanes de l’avenue de Lodève auront disparu à jamais du rectangle de ma petite fenêtre. Il me restera le sentiment qu’on a beau vivre une époque formidable, ce règne de la modernité me reste en travers de la gorge, impossible à digérer.

Marie Mazalto

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