« Nous ne sommes pourtant pas à l’abri d’une mauvaise surprise » avec une abstention élevée. Voilà ce que nous écrivions malgré plusieurs sondages prometteurs. En effet de nombreuses enquêtes d’opinion avaient indiqué un taux assez élevé de sympathie pour le NPA mais en même temps un risque élevé de forte abstention dans les catégories (jeunes, ouvriers…) qui nous étaient les plus favorables. Avec une abstention autour de 60%, particulièrement forte parmi les catégories jeunes et populaires, le résultat du NPA se situe à 5% (4,98% sur les sept circonscriptions de métropole où le NPA se présentait (5,78 % en Languedoc Roussillon) en deça des sondages les plus prometteurs mais bien au dessus du score de 2,7% de l’extrême gauche (LO + LCR)
en 2004, (où l’abstention avait été du même niveau).
Lire ici un article sur les résultats nationaux du NPA et ci dessous la déclaration du NPA
Lire ici un article sur les résultats nationaux du NPA
Déclaration du NPA dimanche 7 juin 2009
Avec un taux d’abstention très élevé, le scrutin du 7 juin marque le rejet, ou pour le moins le désintérêt, qui frappe les institutions européennes.
En restant chez eux, nombre d’électeurs, en particulier parmi les jeunes et les classes populaires, envoient un message clair : cette Europe n’est pas la nôtre !
Il faut dire que tout a été fait pour que grandissent cette colère et cet éloignement. Les partis institutionnels, dont le Parti Socialiste, se sont assis sur le non au référendum de 2005 en faisant passer par la voie parlementaire un traité jumeau. Quelle façon de dire clairement à la population, que son avis ne compte pas, que la gestion de l’Europe capitaliste est une affaire trop sérieuse pour être confiée au peuple !
C’est aussi cette politique que le PS paye aujourd’hui.
Le Parlement qui sort de ce suffrage manque de légitimité. Il ne donne pas une photographie réaliste du poids de chaque formation politique dans le pays.
Cependant, dans cette situation, le NPA, né voilà quatre mois, s’affirme, d’après les premières estimations qui le situe autour de 5%, comme une force politique nationale.
Le pouvoir ne sort pas grandi de cette échéance. Il a voulu évacuer la crise économique de cette élection, en jouant une nouvelle fois sur les peurs et les fantasmes : l’insécurité et la Turquie. Pourtant l’essentiel de la crise et des mobilisations sociales sont devant Sarkozy et le Medef.
Les attaques qui redoubleront venant du pouvoir et du patronat nécessitent une opposition déterminée et la défense d’une politique anticapitaliste. Une gauche de combat, pas une gauche de cogestion du système capitaliste, des institutions européennes aux collectivités locales. Nous continuons à proposer à toutes les formations de la gauche antilibérale et anticapitaliste un accord durable valable dans les échéances sociales et politiques à venir, pour encourager la convergence des luttes, plus que jamais nécessaire.Lire ici le tract du NPA 34 pour la dernière semaine de campagne : le recto et le verso.
Ci-dessous deux contributions de militants du NPA 34 écrites avant le scrutin : Antoine sur le lien luttes/vote NPA, David Hermet sur le débat Front de Gauche / NPA.
Contribution d’Antoine (NPA Pic Saint Loup) :
Nous osons les luttes…osons le vote anticapitaliste !Les luttes ont été nombreuses et elles continuent encore. Nous nous trouvons cependant, soyons clairs, dans un moment de creux : la coordination des actions vers un tous ensemble, qui mette en difficulté (voire mieux !) ce gouvernement de casse sociale, n’a pas pu encore se mettre en place. La proximité des congés d’été, qui, pour beaucoup n’auront pas l’air de vacances, ne va rien arranger. Finalement les directions syndicales seront parvenues (dans l’unité !) à amener les mobilisations à ce butoir de démobilisation que sont justement les mois d’été. Elles nous avaient déjà fait le coup en 2003 lors des grandes mobilisations contre la réforme Fillon des retraites. Elles sont dans la récidive et dans l’impuissance.Oui, mais, il reste un rendez-vous qui peut transformer ce rêve de pacification contrôlée des luttes par les bureaucraties syndicales et cette respiration provisoire qui est ainsi donnée à Sarkozy-Fillon, en cauchemar. Ce sont ces élections européennes organisées elles aussi de telle sorte qu’elles ne mobilisent personne ! Nous sommes nombreux à penser que l’Union Européenne ne mérite pas le label d’union des peuples dont certains l’affublent. Nous sommes nombreux à sentir la mystification qui cherche à faire oublier le diagnostic impitoyable d’une Europe qui traque les acquis sociaux comme elle traque l’immigré, comme elle se fait la complice de la traque au taliban qui vire à la boucherie contre le peuple afghan. Une Europe qui, plus que jamais dans ces temps de crise, s’enferre dans des logiques productivistes qui mettent en péril la planète.
Oui, nous sommes nombreux à sentir, voire à savoir, tout cela. Mais si nous en restons à la colère rentrée, nous laisserons le champ libre aux casseurs libéraux et à leurs complices sociaux-libéraux, tous ces PS et leurs satellites qui, à l’heure du vote au Parlement européen, agissent de concert avec la droite (Modem compris) pour déréguler à tout va.
Alors il reste à commettre l’acte politique du vote anticapitaliste. Le NPA a été et est au cœur des luttes. Le NPA ne pense pas que les élections vont changer, à elles seules, la situation de crise que l’on cherche à faire payer au(x) peuple(s). Mais le NPA sait aussi que s’abstenir à ces européennes c’est faciliter les combinaisons qui ont prévalu jusqu’à maintenant pour légitimer et pour casser, depuis Strasbourg ou Bruxelles, les résistances et les offensives des salariés.
Le vote pour envoyer des élus anticapitalistes au cœur de cette parodie d’assemblée démocratique qu’est le Parlement européen, est un vote de relais et d’amplification de la colère sociale que nous avons massivement exprimée ces derniers mois. Des élus européens du NPA siégeront pour imposer la voix des sans-voix et pour faire descendre vers eux toutes les informations permettant de déjouer les mauvais coups qui nous sont bien « européennement », mais aussi bien nationalement, préparés.
Le NPA appelle les jeunes, les salariés, les retraités, les petits artisans et agriculteurs, tous ceux qui sont victimes de la crise capitaliste et de sa gestion antipopulaire, à introduire dans l’urne le 7 juin le bulletin de la lutte sans concession, le bulletin du refus radical de toute compromission avec les constructeurs de droite comme de gauche de cette Europe de la déconstruction des cadres de solidarité sociale et de remise en cause des privilèges.
Ce vote c’est celui qui se portera en faveur de la liste du NPA conduite par Myriam Martin et présentant, ici, nos camarades héraultais Anne Jonval et Vincent Mazurek. Un vote fort en faveur du NPA sera lu comme la confirmation de la volonté radicale de lutter qui s’exprime actuellement. Ce vote politique sera interprété comme un vote social de refus du désordre capitaliste et de la débâcle des gauches solidaires, malgré toute la rhétorique déployée, de ce désordre !
Le 7 juin votez radicalement anticapitaliste, votez pour préparer la relance et le renforcement des luttes ! Ripostez utile, votez NPA, votez Myriam Martin !
Contribution de David Hermet (NPA Montpellier) : sur le débat FG/NPA
La presse en mal d’actualité dans une campagne atone se délecte de la « compétition » entre le FG et le NPA, dont le suspense est alimenté à coup de demi-points d’avance ou de recul dans des sondages qui prévoient surtout et d’abord une abstention record notamment parmi les jeunes et les catégories populaires, ce qui justement rend bien dérisoire la dîte compétition.
Dans cette campagne, ce que veut le NPA, c’est proposer, en lien avec les mobilisations sociales et à une échelle européenne, un programme de rupture avec le capitalisme. Nous souhaitons bien entendu avoir des élus pour prolonger ce combat au-delà du 06 juin.
Ce que nous combattons, c’est la droite au pouvoir, l’Europe libérale, un système capitaliste responsable d’un désastre écologique et social majeur.
Si aujourd’hui nous pensons qu’il faut aller gagner de nombreuses voix, c’est parmi les abstentionnistes.
Nos adversaires ne sont ni l’alliance PCF-PG, ni d’ailleurs les autres partis de gauche.
Nous savons trop combien il y aura besoin de l’unité la plus large dans les luttes pour faire face aux nouvelles attaques du pouvoir et du patronat.
Nous ne voulons pas non plus hypothéquer par le sectarisme et les polémiques stériles la création d’un rassemblement politique de la gauche radicale, indépendant du PS, rassemblement que nous avons proposé avant les européennes et que nous continuerons de proposer ensuite.C’est pourquoi vous n’avez pas entendu le NPA attaquer le FG, ni dans les médias, ni dans nos tracts.
Cependant nous souhaitons interpeler les réseaux militants, car ce choix de bon sens, celui du respect entre partis dont les programmes politiques sont assez proches, n’est hélas pas celui des représentants du PCF et du PG.
Que quelqu’un comme Chérèque nous traite de rapaces, que la droite sarkozyste nous dénonce violemment, c’est plutôt pour nous un sujet de fierté. Que le PS passe parfois plus de temps à nous attaquer qu’à attaquer le gouvernement, c’est déjà embêtant.
Mais que Marie George Buffet (et ce n’est qu’un exemple) utilise une partie de son temps d’antenne (sur France Inter, jeudi dernier) pour critiquer durement le NPA et dénoncer le soit disant égo de notre porte parole, est incompréhensible. Il suffit de faire une recherche sur google pour voir que se répètent jusqu’à l’indigestion les attaques du FG contre le NPA : NPA sectaire ! Besancenot mégalomaniaque ! (et pourtant, il n’est même pas tête de liste) Besancenot chouchou des médias ! (il suffit pourtant d’écouter l’agressivité des grands journalistes à notre encontre, si ça c’est être chouchouté !)
Ce climat malsain entretenu au sommet se reproduit sur le terrain : militants du FG qui recouvrent systématiquement nos affiches (surtout d’ailleurs quand ils auraient la place de coller à côté) ou qui ciblent principalement le NPA lors de leurs interventions…Réunir le PC et le PG, c’est déjà pas mal, mais comme une alliance Mélanchon Buffet, ce n’est guère attractif, le Front de Gauche s’est inventé des partenaires largement fantasmés, et encore une fois c’est le NPA qui en a fait les frais.
C’est ainsi que la « Gauche unitaire », groupe politique fondé par au maximum quelques dizaines de militants de l’exLCR, a été systématiquement présentée dans la propagande du FG comme les « unitaires du NPA » ou parfois « issus du NPA ». Mélenchon qui n’est pas à un bluff près, avait expliqué que des pans entiers du NPA le rejoignaient notamment dans l’Hérault. Pourtant, il n’a pas été capable de trouver un seul représentant dans tout le sud-ouest de cet hypothétique courant issu du NPA pour figurer sur sa liste. Pshiiit !
Il a fait par contre apparaître sur la liste Sud Ouest du FG une « militante des CUALs » de l’Hérault. Pourtant, les militants des CUALs de l’Hérault n’ont jamais vu cette personne et une partie d’entre eux a décidé de soutenir le NPA (voir ici.) …Le NPA n’a pas, au cour de cette campagne, joué à ce jeu du qui est le plus ou le moins sectaire. On avait pourtant des atouts. Le NPA, c’est plus qu’un tête à tête, c’est un parti qui rassemble dès sa création plusieurs sensibilités, des militants issus de la LCR mais aussi du PCF, parfois du PS, de l’altermondialisme, de l’écologie radicale, etc… Avoir pris le risque de créer un nouveau parti, (et pour la LCR de ses dissoudre) avec un processus, long, pluraliste, de la base vers le sommet, c’est quand même une autre preuve de non sectarisme qu’une discussion bien cadrée entre les deux directions du PCF et du PG.
Mélanchon semble croire que dans le Sud-Ouest, il est en compétition avec Myriam Martin.
Pourquoi donc n’attaque-t-il pas les autres candidats plutôt que le NPA ? Il y en a plein pourtant, et les abstentionnistes seraient plus de 50 %, de quoi aller chercher des voix.
Sa réponse, Mélanchon l’a donné dans la presse, il veut dépasser le NPA !
Objectif bien surprenant pour un parti qui s’est créé contre la dérive à droite du PS et son tropisme vers le MODEM !
Pourquoi, dans ce cas, se compter face au NPA ? Mélanchon explique alors que si le NPA fait un mauvais score, il sera obligé de de rallier à l’unité proposé par le Front de Gauche. Bigre !Si l’intention du FG était de continuer, au-delà du 07 juin, et d’exister en indépendance vis-à-vis du PS, que nous l’a-t-il pas dit, on aurait éviter bien des polémiques et une dispersion inutile et on aurait pu discuter du contenu programmatique.
Rappelons que si le NPA et le FG ne se sont pas entendus, c’est parce que le FG a refusé l’idée d’unité durable que nous proposions. En clair, PG et PCF ne voulaient pas s’engager sur le fait qu’aux régionales, on ferait des listes de la gauche radicale, indépendantes du PS.La composition de la liste Sud Ouest du FG avec plusieurs vice-présidents de collectivité dirigée par le PS, le choix du PCF de se présenter avec le PS aux municipales de Perpignan en refusant la proposition unitaire du NPA, sont quelques exemples qui montrent que le FG n’a pas choisi cette indépendance.
La tête de liste du FG en île de France, Le Hyaric, a confirmé, que l’objectif était une nouvelle majorité de gauche, avec le PS, y compris au gouvernement.
( Voir http://www.dailymotion.com/search/npa/video/x9gb8z_laveu-du-front-de-gauche_news)Il faut revenir sur le fond :
il y a en fait deux orientations à gauche de la gauche.Le FG pense qu’un pôle fort à gauche du PS permetrait de rééquilibrer la gauche et qu’une alliance avec le PS pourrait dans ce cas être fructueuse. Cette idée peut séduire car dans le marasme actuel, une partie de l’électorat cherche des perspectives, (d’autant plus que le bilan du gouvernement Jospin commence à être oublié).
Cependant, nous n’y croyons pas. Ce qui est proposé par le FG, c’est une nouvelle version de la gauche plurielle avec un pôle anti-libéral plus fort.
Cela a déjà existé dans les années 80, avec un PCF qui faisait des scores à deux chiffres, on a vu le résultat.
De plus, il y a désormais le MODEM dans le paysage, et s’il s’agit de gagner des majorités électorales contre Sarkozy, la pression va vite être autour d’une grande alliance PS VERT FG jusqu’au MODEM. Une partie de la presse dîte « de gauche » plaide pour cela, ce qui explique sa complaisance vis-à-vis du FG et son agressivité vis à vis du NPA. C’est ce que propose Cambadélis du PSCe n’est pas aujourd’hui le projet du FG. Cependant, est-ce impensable ? Une majorité PC-PS-MODEM est déjà en place à la municipalité de Montpellier et dans bien d’autres villes et il n’y a eu pour le moment eu aucune divergence au sein de cette majorité.
L’orientation proposée par le NPA est différente.
Nous n’attendons rien d’un PS rallié à la gestion du capitalisme (même si nous faisons la différence entre la gauche même molle et la droite)
Nous pensons qu’il n’est pas possible de faire cohabiter dans une même majorité les gestionnaires du système et ceux qui veulent rompre avec lui.
Pour le FG, cela peut être dit au parlement européen mais étrangement cela ne l’est plus aux echelles nationales, régionales et locales. Pour quelles raisons ?
Nous constatons chaque jour que le renoncement à l’indépendance, même à l’échelle locale, a un prix très lourd pour des anti-libéraux. On l’a vu récemment avec les elus PC de Montpellier s’opposant à un vœu contre les licenciements à Dell, votant des subventions aux écoles privées, n’agissant pas pour un retour en régie publique de l’eau…
A l’inverse, l’élu NPA-CUAL au conseil municipal de Montpellier a pu peser dans le débat public, justement parce qu’il a gardé sa liberté de parole, parce que son indépendance lui a permis de dire une fois élu la même chose que ce que l’on dit dans les mobilisations sociales.
Si nos élus étaient beaucoup plus nombreux, si nous avions des députés européens, cela serait un formidable point d’appui pour construire une gauche anticapitaliste puissante et fidèle à ses convictions.In fine si vous hésitez entre FG et NPA, pensez à ce qui serait le plus utile.
PCF et PG parce qu’ils ont des cadres d’alliance avec le PS ont déjà de nombreux élus. Mélenchon est déjà sénateur, de nombreux membres de sa liste aussi bien PCF que PG ont des responsabilités dans les conseils régionaux et généraux dominés par le PS.
Le NPA du fait de son choix d’indépendance vis à vis du PS ne peut avoir des élus qu’aux élections à la proportionnelle, il y en a peu et les européennes en font partie. Permettre au NPA d’avoir des élus, c’est l’encourager à se développer, à poursuivre dans la voie du rassemblement des anticapitalistes, c’est permettre l’élection de Myriam Martin, une salariée, non professionnelle de la politique, qui rendra compte régulièrement de son action et portera nos propositions au sein du parlement européen.
Enfin,pour paraphraser Mélenchon, un bon score du NPA pourrait pousser le FG à choisir pour la suite, non l’alliance avec le PS, mais l’unité durable de la gauche qui souhaite la rupture avec le capitalisme, unité que nous souhaitons.
Alors, dimanche, n’hésitez pas, votez NPA !