300 précaires de la recherche ont manifesté lundi dans les rues de Montpellier.

A l’occasion de l’ouverture des assises de l’enseignement supérieur et de la recherche sur Montpellier , 300 “précaires de la recherche” ont manifesté lundi 26 novembre à Montpellier.


Communiqué de presse des organisations syndicales qui ont appelé à la manifestation



Les organisations soussignées ont appelé
les personnels à la manifestation du lundi 26 novembre, jour d
ʼouverture des Assises de lʼESR, sur Montpellier, manifestation organisée avec le collectif des précaires de Montpellier.




Les établissements de lʼEnseignement Supérieur et de la Recherche sont gravement touchés
par l
ʼexplosion de lʼemploi précaire, lʼabsence de recrutements de titulaires, et la stagnation des
salaires.

Lʼexigence, que
nous portons, d
ʼun plan de
titularisation des contractuels répondant à des besoins permanents, quel que
soit le support budgétaire, n
ʼest pas
entendue par le gouvernement.
Le ministère de l
ʼEnseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) annonce
son intention de limiter l
ʼemploi précaire.

Cependant, restant enfermé dans la rigueur budgétaire programmée jusqu
ʼà 2017, il refuse dʼaugmenter la masse salariale sur la Subvention dʼEtat. Cette augmentation de la masse salariale est
pourtant indispensable pour pourvoir tous les emplois de titulaires libérés et
ouvrir des perspectives sérieuses de transformation de CDD en postes de
titulaires.

Le Ministère entend appliquer la loi du 12 mars 2012 (loi
Sauvadet), pour la transformation des CDD en CDI et pour les procédures de
titularisation, en prenant les postes réservés sur le contingent des postes libérés
par les départs de fonctionnaires. Il refuse également d
ʼouvrir des recrutements réservés pour les corps dits A+
(Ingénieurs de Recherche, chercheurs, enseignants-chercheurs).

Par ces choix le ministère oppose de fait, contractuels et
titulaires, mais aussi contractuels éligibles aux recrutements réservés et les
autres contractuels ou les nouveaux candidats à un recrutement. C
ʼest intolérable. Les droits de tous les agents
concourant aux missions de l
ʼESR doivent
être reconnus.




CGT (SNTRS: CNRS-IRD-INSERM – UM1 – UM2
– INRA –
Irstea) – FSU (SNESUP – SNCS – SNASUB – SNEP) – Solidaires (Sud Education – Sud
Etudiant – Sud Recherche EPST) – Sup
ʼRecherche UNSA – SLR – SLU



Voir ici en ligne l’article de Midi Libre




Plus
de 300 chercheurs “précaires” manifestent dans la rue

GUY TRUBUIL in Midi Libre

“Bac + 8,
CDD + 5 et après ?” Les chercheurs en contrat à durée déterminée,
ceux qui se sont baptisés “Les précaires de la recherche”, ont
manifesté du Peyrou à La préfecture, hier, pour dénoncer les menaces qui pèsent
sur leur avenir.

À Montpellier,
ils seraient environ un millier, employés dans les organismes de recherche
publique telles que l’Inserm, l’Inra, le CNRS, parfois
depuis plusieurs années.

Ces agents
voient leurs collaborations remises en cause en raison d’une loi, la loi
Sauvadet
, imaginée pour réduire leur précarité mais qui produit les effets
inverses en raison des restrictions budgétaires et parce qu’elle a conduit les
employeurs à limiter leurs renouvellements de contrats.

“La rareté
des postes mis au concours et les restrictions abusives du renouvellement des
contrats nous condamnent de fait au chômage, à l’exil ou à la reconversion forcée”,
dénonce le collectif montpelliérain.

Tee-shirt rouge
sur le dos où s’inscrit la durée de leur ancienneté et le nombre de jours avant
la fin de leur contrat, les manifestants ont réclamé, hier, l’instauration d’un
moratoire sur l’application de la loi et l’augmentation
“significative” du nombre de postes au concours.

“Avec un
plan pluriannuel de recrutement, c’est cela le plus important”, explique
Adeline Burguière, membre du collectif montpelliérain. Selon de nombreux
chercheurs, la situation est “absurde”, d’autant qu’elle n’est pas
toujours liée à des problèmes de financements.

“Un gâchis
de personnel hautement qualifié”

Ronald Ooman,
engagé dans un laboratoire de l’Inra-CNRS, 58 mois d’expérience, témoigne
de son propre cas : “Nous avons fait une demande pour un autre contrat
post-doc. Le financement était assuré. On nous a indiqué que nous aurions la réponse
au mois de mars, soit un mois avant la fin de l’autre. Pour le labo ce n’est
pas vivable, ni pour moi.”

Le collectif des
précaires dénonce “un véritable gâchis de personnel hautement qualifié, préjudiciable
pour la recherche française et compétitivité à l’échelle internationale.”

“Travailler
à court terme, ça n’a aucun sens. La précarité fragilise les labos et donc les
personnels titulaires”, reprend Adeline Burguière. L’analyse est partagée
par un certain nombre de chercheurs titulaires qui voit défiler les CDD.

“On n’arrête
pas de former, de former”, observe Jean-Baptiste. Face à un système
“aberrant”, ce chercheur de l’Inra préconise notamment une réforme
du crédit impôt recherche, octroyé aux entreprises. “Des centaines de
millions d’euros sont récupérables.

Ça a été détourné de
son objet initial, aujourd’hui sont éligibles des dépenses qui n’ont rien à
voir avec la recherche”, poursuit-il. Cette utilisation, “plus
parcimonieuse”, du crédit impôt recherche figure parmi les propositions de
la coordination nationale transmises à la ministre pour financer la création de
postes. “Elle nous a entendus mais on attend des réponses”, s’impatientait
un manifestant.


.

Partager :
Ensemble 34