Article de Midi-Libre et de l’Hérault du Jour ci-dessous
Rappel : face au risque d’absence de la gauche au second tour dans cette circonscription où le FN est très haut, les militant-e-s de l’appel de Béziers, soutenu par la FASE, la GA, le NPA ont choisi majoritairement de retirer leur candidature : voir ici
Béziers Près de 300 manifestants contre Jean-Marie Le Pen
LUDOVIC TRABUCHET
« No pasaran ! » Ce slogan des partisans de la Seconde République espagnole qui luttaient contre Franco, les manifestants de la CGT l’ont repris à leur compte hier dans les rues de Béziers.
Et notamment sous les fenêtres du palais des congrès, où quelques militants du Front national s’affairaient à deux heures de la venue deJean-Marie Le Pen. Ils n’ont finalement fait que se toiser du regard, pour le plus grand soulagement des forces de l’ordre.
« Refus du racisme et de la xénophobie »
Entre 250 et 300 personnes ont donc défilé pour protester contre la venue du président d’honneur du Front national, « et dire notre refus du racisme et de la xénophobie, pour exprimer notre refus du chômage et de la misère sur lequel le vote FN prospère », a dit avec virulence Serge Ragazzacci, secrétaire départemental du syndicat.
Se mêler des affaires politiques, à deux semaines des législatives, ne paraissait pas illogique aux yeux des syndicalistes. « Les députés sont ceux qui votent les lois, observait Patricia Barbazange, secrétaire locale. Nous sommes donc les premiers concernés par le choix des électeurs ». Qu’ils appellent donc à ne pas rejoindre le Front national, « qui a toujours défendu les intérêts du patronat, qui ne rêve que de syndicats à la botte du pouvoir ».
« Le FN, c’est toujours un parti d’extrême droite qui utilise la souffrance »
Serge Ragazzacci enfonçait le clou : « Derrière le ravalement de façade, le FN, c’est toujours un parti d’extrême droite qui utilise la souffrance, le mensonge et les peurs pour obtenir le pouvoir en vue d’en finir avec ce qu’il exècre par-dessus tout, les idéaux républicains, la démocratie ».
Dans la foule, les manifestants applaudissent. Et notamment quatre d’entre eux, candidats aux législatives : Dolorès Roqué (PS), Antonio Fulleda (DVG), Florence Brutus (PRG) et Paul Barbazange (PCF). Eux aussi ont rejoint le mouvement, « parce qu’il faut dire et répéter ce qui se cache derrière le vote Front national et arrêter de le banaliser », glisse la socialiste.
Mais dans cette ville de Béziers « dont l’identité s’est construite sur les histoires de lutte, de combat, de résistance, cette ville populaire et ouvrière », dira plus tard Serge Ragazzacci, les manifestants ont été beaucoup moins nombreux qu’espérés. « Preuve qu’il y a beaucoup de travail à faire », se désolait Patricia Barbazange. Elle peut se consoler en se disant que le FN, le soir même, attendait 800 personnes… Ils n’ont été que 300.
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