Conseil municipal du 30 septembre à Montpellier

Ce conseil a été notamment marqué par deux propositions discinctes de voeux contre la privatisation de la poste et par la décision de la majorité municipale d’augmenter le tarif des cantines.
Francis Viguié donne ci-dessous son compte rendu.
Article de l’Hérault du jour sur ce conseil municipal ci-dessous aussi.

Article de l’Hérault du jour sur ce conseil municipal : cliquer ici

COMPTE RENDU du CONSEIL MUNICIPAL du 30 SEPTEMBRE 2008-10-02

Le conseil a commencé par un hommage à Pierre Antonini

Ensuite nous sommes passés aux vœux.
Le Maire a indiqué que la majorité municipale avait prévu un vœu contre le fichier « Edvige » mais qu’ils l’avaient retiré vu les reculs du gouvernement. Cette décision est étonnante alors que la mobilisation continue pour la suppression de ce fichier. La manifestation du 16 Octobre est maintenue.
Les vœux sur la Poste sont arrivés en débat. L’un déposé par la majorité municipale, l’autre par notre groupe (notre vœu a été publié sur notre blog).
Suite à une demande de précision de ma part sur les modalités de vote sur ces deux vœux, le maire a indiqué qu’il y aurait un vote sur chacun d’eux.
Serge Fleurence a présenté le vœu de la majorité. J’ai présenté à la suite le nôtre.
Le vœu de la majorité se prononce contre le changement de statut de la Poste mais ne s’engage pas dans la mobilisation politique contre cette privatisation. Il se contente de soutenir les postiers et les organisations syndicales. Il est en deçà de l’appel national lancé par l’ensemble des organisations syndicales, des partis de gauche, des associations (vous pouvez trouver cet appel sur les sites des fédérations syndicales de la poste).
Notre vœu « la poste ne doit pas être privatisée » fait le lien entre la mobilisation déterminante des postiers mais aussi avec l’exigence d’un débat public et sa concrétisation dans un referendum.
Michel Passet pour le PC a dénoncé la privatisation et fait le point sur les conséquences des privatisations en Europe.
Thines pour le PRG est lui aussi intervenu contre la privatisation mais indiqué qu’il s’abstiendrait sur notre vœu. Il n’est pas pour un referendum, seul compte la représentation parlementaire.
Domergue pour l’UMP nous a expliqué que ce n’était pas une privatisation mais une ouverture du capital (il a osé le faire !), qu’il fallait répondre aux exigences européennes, être compétitif……
Dufour pour le Modem a dénoncé Sarkozy qui « veut réconcilier les français avec l’argent ». Il s’est dit attaché au service public. Annonce qu’il votera le vœu de la majorité municipale mais ne prendra pas part au vote sur notre vœu.
Levita pour le PS s’oppose à la privatisation, ne peut pas voter notre vœu car en désaccord sur le referendum ! (alors qu’ils sont signataires de l’appel national)
Au final, notre vœu sera voté par le PC, le MRC et notre groupe Verts, LCR, CUALs
Dans les faits, nous pouvons considérer que l’alliance avec la Modem a prévalu et que le PS s’est refusé à un vote dissociant sa majorité et laissant isolé le Modem. De plus, leur vœu ne les implique pas vraiment dans la mobilisation à construire pour gagner contre la privatisation.

Il y avait 69 délibérations à l’ordre du jour.

Une des délibérations très importante était la 15. Elle traite des prix des cantines et de l’accueil.
Cette délibération a pour but de fixer les nouveaux prix des cantines et de l’accueil suite aux décisions de fermeture scolaire le samedi matin.
Pour la cantine, il est écrit « il s’avère nécessaire de suivre l’évolution des tarifs des produits alimentaires en proposant une augmentation équivalente pour les tarifs des repas en 2009, soit + 5,5% ».
Pour l’accueil, le vote du conseil municipal intervient maintenant mais les dispositifs sont en place depuis la rentrée.
Pour les familles, ces décisions ne seront pas sans conséquence : augmentation de 20 centimes du prix du repas plus les frais d’accueil (les cours commencent aujourd’hui à 9h au lieu de 8h20 auparavant)
Pour la majorité municipale, ces décisions sont la conséquence de la politique gouvernementale en terme de hausse des prix et de fermeture du samedi matin. Ils sont donc « obligés » de prendre ces décisions.
Nous sommes intervenus fermement sur ce point à partir des arguments suivants : le pouvoir d’achat est une question essentielle d’autant plus dans notre région où les salaires sont 15% plus bas que la moyenne nationale, les salaires sont bloqués et toute nouvelle dépense imposée fait payer la crise à ceux qui n’en sont pas responsables, nous pouvons considérer que le coût des mesures envisagées signifie, pour une famille avec 3 enfants, 133 euros par an pour les repas et 90 euros pour l’accueil. Nous sommes contre ces augmentations, prenons l’argent sur les dépenses de prestige comme le port de Montpellier et ses ascenseurs à bateaux plutôt que de faire payer les familles.
L’ensemble de la majorité municipale votera cette délibération. Notre groupe votera contre.
C’est un des points majeurs de ce conseil. Notre mobilisation sera nécessaire.

Le point 18 concerne le Rugby.
Concernant les comptes du club, je vous renvoie à la presse locale sachant que nous avons le rapport de la cour des comptes pour le club de Rugby et celui du Hand.
Pour le vote 18, il s’agit de l’achat par la mairie d’un espace pour en faire profiter « les collaborateurs de la collectivité, les invités institutionnels, les membres du tissu associatif, les partenaires ainsi que les élus ». Au vu de la somme, nous pouvons penser qu’il y va de la subvention déguisée et du clientélisme. En effet avec 142 270 euros, il s’agit d’un choix politique et pas de simples places au stade.
J’ai voté contre cette délibération

Le vote 31 concerne les Zones d’Aménagement Concerté (ZAC) et en particulier le projet autour de la Mairie actuelle après sa démolition.
Je suis intervenu pour dire que nous ne pouvions voter à chaque conseil municipal une nouvelle ZAC ou l’extension de l’une d’elle. Un débat public s’imposait afin de permettre à chaque montpelliérain de connaître et de maîtriser l’évolution de sa ville. L’aménagement, l’urbanisme, le respect de l’environnement sont décisifs pour la qualité de vie.
Saurel m’a répondu que les problèmes se traitaient au niveau de l’Agglo et renvoyé à la commission extra-municipale sur l’urbanisme
J’ai voté contre ces décisions dans l’attende d’un débat public et maîtrisable par la population.

Le vote 51 concerne la taxe d’habitation.
Première remarque, cette délibération est écrite de façon incompréhensible. Le débat a permis de l’éclairer. Il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle augmentation pour les familles. Un abattement général était fixé à 19%, la délibération le fait passer à 15%
Passet est intervenu pour le PC en expliquant qu’il n’est pas satisfait de devoir augmenter les impôts. La taxe foncière et la taxe d’habitation sont particulièrement injustes. « Pas de bon cœur, mais votera » .
Je suis intervenu contre cette augmentation. Nous sommes preneurs d’un débat sur la fiscalité, mais nous savons aujourd’hui que sans mobilisation pour imposer un autre partage des richesses les salariés et les habitants payent la crise. J’ai voté contre.

Le point 54 a donné l’occasion à Domergue (UMP) de développer les arguments extrêmement réactionnaires de la dernière tribune de leur groupe dans « Montpellier notre ville » (implantation de logements de l’Avitarelle dans le quartier de La Rauze).

Le point 66 traitait de l’eau.
Il met en place un nouveau transfert de compétence à l’Agglo, celui de l’eau brute du Bas Rhône et du Languedoc. Il fait le lien avec le projet de G. Frêche Aqua 2020 et sa démarche régionale voire jusqu’à Barcelone.
J’ai voté contre.

En conclusion de ce conseil, le dernier avant le débat budgétaire, le refus de s’affronter à la politique de Sarkozy est manifeste. Cette attitude n’est pas sans conséquences pour la population de Montpellier : hausse de la cantine scolaire, accueil payant, hausse de la taxe d’habitation. Ces hausses font suite à l’augmentation des billets de la Tam et au parking payant de l’hôpital.
Comment penser qu’en période de crise économique et face à un gouvernement de droite dure, il est possible de maintenir le niveau de vie des salariés et leur qualité de vie sans se mobiliser, sans créer des rapports de forces imposant un partage des richesses.
L’attitude de la majorité municipale nous rappelle Jospin déclarant aux salariés de Michelin “l’état ne peut rien “.
Dans ce cas, à quoi bon prendre des responsabilités municipales si c’est pour accompagner les projets de la Droite ?

Ces différentes hausses donnent une indication sur le prochain budget municipal. A nous de faire entendre une autre voix.

Prochains conseils :
– le 17 novembre : débat budgétaire
– le 22 décembre : vote du budget

Montpellier, le jeudi 2 octobre 2008.

Francis Viguié
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