Le droit au logement dans l’Hérault.

La Confédération nationale du Logement se bat pour le droit au logement et la défense des locataires.
Motivé-e-s a interrogé Monique Valy qui s’occupe de la CNL à Montpellier.


La carence des pouvoirs publics nationaux et locaux concernant la construction ou la rénovation de logements est un des grands scandales d’un pays riche qui n’arrive pas à loger convenablement tous ses habitants. Les prix des loyers flambent. On attend des années pour avoir un logement social ! Et beaucoup n’obtiendront rien. Dans ce domaine la transparence n’est pas de mise..

Merci à Monique Valy d’avoir accepté de répondre à nos questions.

1 Peux- tu présenter la CNL, son action à Montpellier et sur le département) ?
La CNL est une association loi 1901 qui se bat depuis plus de 90 ans pour le droit au logement de qualité pour tous, localement, départementalement, régionalement et nationalement. Pae ses statuts, la CNL est à caractère syndical et revendicatif. Son but est d’informer les locataires, les usagers du logement, de les organiser afin de faire respecter leur droit ou de les faire progresser. Les actions sont multiples contre les hausses de loyer, le contrôle des charges, l’entretien, pour la défense du service public, contre les expulsions, etc…
La CNL tient des permanences afin de régler tous les litiges qu’un locataire ou qu’un usager du logement peut rencontrer et sur tout type de bail (HLM, Privé, meublé, foyer, etc…).

2 Quels sont les problèmes essentiels concernant le logement social ? Montpellier, agglo, 34. Peux-tu faire un “état des lieux ?” Les demandes en attente, les constructions prévues…
La CNL se bat pour la construction de logement sociaux (900.000) dans les 5 prochaines années, pour le maintien du financement du logement social par le livret A et pour la création d’un service public du logement.
La CNL se bat contre la vente des HLM (logements publics qui tombent dans le privé) mais pour une véritable accession à la propriété sociale. La CNL se bat contre la démolition et pour l’entretien du parc HLM existant.
Sur Montpellier et l’Hérault, il y a un manque important de logements sociaux. La moyenne nationale est de 17% ; dans l’Hérault il n’y a que 10%. Ce manque de construction entraîne une flambée des loyers du secteur privé, privilégie les marchands de sommeil. La moyenne d’attente pour obtenir un logement social est de 4 ans, encore faut-il avoir un travail, être plutôt d’origine française. Cette attente peut aller jusqu’à 10-12 ans lorsqu’on n’a pas de boulot et le faciès adéquat.

3 Les collectivités locales sont- elles carentes ?
Cette responsabilité du manque de logement social vient en premier lieu du désengagement financier de l’état depuis plusieurs décennies et en second lieu des collectivités locales. Pour beaucoup trop de mairies, le traitement des déchets c’est comme la construction de logements sociaux, les mairies préfèrent que cela se passe sur la commune des voisins.

4 Y a-t-il des expulsions de locataires ? Peut -on les chiffer ? peux -tu donner des exemples ? Que deviennent les expulsés ?
Sur Montpellier nous prévoyons 600 expulsions en 2008. Les chiffres paraissent à la DDE Service Ville et Habitat pratiquement avec deux ans de retard. Le nombre d’expulsions augmente d’année en année (spéculation immobilière, flambée des loyers, précarité de l’emploi). On expulse de plus en plus de locataires pour congé pour vente ou congé reprise en fin de bail à des fins mercantiles. Les locataires expulsée se retrouvent dans des foyers, des hôtels miteux, chez la famille ou dans des garages…

5 Y a-t-il transparence dans l’attribution des logements sociaux ?
Il n’y a pas de transparence dans lescommissions d’attribution. Elles n’attribuent pas les logements en fonction de l’urgence ou bien du nombre d’années important d’attente. Il est souhaitable de connaître une huile, voir plusieurs, cela aide fortement. La carence de logements sociaux entraînent les dérives les plus basses.

6 Des quartiers ghettos tendent à se constituer notamment à Montpellier ( le Petit Bard, les cevennes…) . Pourquoi ? Que faudrait-il faire ?
Si il y a des quartiers ghettos, c’est bien de la responsabilité des communes. Pour Montpellier par exemple, depuis 1977 il y a la même municipalité. Pourquoi 60% des logements sociaux n’ont été construit que sur la Paillade au lieu de les répartir dans la ville ? Pourquoi à la Paillade les logements sont occupés majoritairement par une population étrangère ? Par contre les 40 % de logements sociaux sur la ville sont occupés par une majorité de la population d’origine française (Beaux-Arts, Marie Cazergues, ZAC Tournezy, Malbosc, etc…).
Il ne faut pas oublier que les élus municipaux siègent au conseil d’administration d’ACM et que le président est toujours un élu de la ville de Montpellier.

7 Sarkozy a annoncé des mesures restreignant l’accès au logement social. Peux tu rappeler les mesures envisagées, leurs conséquences et ce que tu en penses ?
Les mesures de Sarkozy sont dramatiques pour les locataires et pour le logement social :
– la baisse de l’APL va entraîner automatiquement des impayés de loyer et des nouvelles expulsions.
– la baisse du plafond pour l’accès au logement social va entraîner une flambée des loyers dans le privée et d’autres abus.
– La hausse du surloyer de solidarité de 120 € à 300 € de plus par mois va chasser le peu de famille solvable.
A court terme on ne va créer que des ghettos.
Il est évident qu’il faut organiser les locataires et que sans un rapport de force important, c’est la mort pure et simple de l’institution HLM (programmée depuis la Loi Barre de 1977) qui était un acquis des travailleurs et la fin du droit au logement pour des millions de familles.

La CNL 34 s’est regroupé avec le CIRAL (Comité d’Initiative, de Réflexion et d’Action pour le Logement), avec d’autres associations et syndicats (OPAC/CGT), on vous invite à nous rejoindre.

Monique VALY

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