Chronique d’une expulsion ordinaire à Sète.

Avertie en urgence par les réseaux de solidarité avec les Sans-Papiers d’une expulsion via Sète d’une peronne arrêtée à Bordeaux, plusieurs personnes dont notre cammarade Sylvi se sont rendus sur place pour tenter d’agir. Récit ci-dessous.

À lire aussi,
. L’appel pour soutenir une habitante de Celleneuve menacée d’expulsion, pourtant résidente ici depuis 1992 et mère d’un enfant scolarisé.
. Le communiqué du comité de soutien aux Kurdes de Montpellier montrant que la mobilsation peut payer

Chronique d’une expulsion ordinaire à Sète.

Nous sommes allé-es à sète où nous avons rejoint quelques personnes du RESF de la ville.

Nous étions une quinzaine.

Nous avons déployé la banderole de la coordinnation demandant “l’arrêt des expulsions et la régularisation de tous les sans papiers”.

Nous avons pu parler avec Miloud au téléphone.

Nous avons alerté, à l’aide d’un mégaphone, les passagers du bateau.

Nous leur avons demandé de sortir sur le pont en solidarité avec Miloud.

Certain-es l’ont fait.

Nous avons pu donné à Miloud un numéro de téléphone au Maroc.

Nous avons reçu la visite de cinq flics.

Nous avons regardé partir le bateau en faisant de grands signes à Miloud.

Nous avons pu l’apercevoir au travers du hublot de sa cabine – fermée –

Et c’est tout.

L’acharnement de l’état français à expulser des personnes dont le seul crime est de ne pas avoir de papiers a encore frappé. Nous avons pu assurer à Miloud, un départ moins anonyme, mais combien sont expulsés chaque jour?

A Bordeaux, à Marseille et ailleurs, les mobilisations contre les expulsions commencent à être un peu trop voyantes. C’est pour cela que nombre d’entre elles se font par le port de Sète, car il est plus difficile d’arrêter un bateau.

Mais un petit groupe de personnes, aussi déterminées soient-elles, ne peut faire face à ces expulsions quasi- quotidiennes. Il est urgent de renforcer le réseau de solidarité et de soutien si nous ne voulons pas nous épuiser à regarder partir des bateaux.

silvi

Un message pour soutenir une habitante de Celleneuve menacé d’expulsion. tribunal Administratif mardi 19 février à 9h30

Bonsoir à tous,

Zahra Aït Khouya, habitante de Celleneuve, est présente en France depuis 1992; elle est maman de Amal née à Montpellier et scolarisée en PS à la maternelle de Celleneuve; elle est mariée à Essadik résidant en France depuis 1974 et travaillant en CDI. Elle est menacée d’expulsion...

Elle passe devant le tribunal Administratif mardi 19 février à 9h30, (soit le 1er mardi des vacances scolaires).

Ce mardi 19 février à 9h30, au tribunal adminsitratif (rue Pitot), 10 à 20 minutes d’audience décideront de son avenir et de celui de sa famille. Zahra a énormément souffert depuis son arrivée en France en 1992 (esclavage domestique etc…). Elle a toute sa famille en France. Elle n’a plus aucune attache au Maroc… Soyons nombreux à aller la soutenir au Tribunal Administratif, ce mardi 19 février à 9h30!!!!

Nous savons que notre présence en nombre peut faire pencher la balance. Alors soyons là, réservons cette date… : MARDI 19 FEVRIER à 9H30 au tribunal Administratif (rue Pitot)…

1 heure de notre temps pour une vie de Zahra…

Le comité de soutien

Kurdes ex-grévistes de la faim

Mehmet est régularisable.

Ahmet et Ceyhan ne seront pas expulsés

Le combat continu pour les régulariser tous

Le collège des juges du Tribunal Administratif n’a pas suivi les recommandations du commissaire du gouvernement pour Ahmet et Ceyhan. Le jugement du tribunal annule leurs reconduites vers la Turquie et donne même injonction à la Préfecture de délivrer un titre de séjour pour Mehmet. Ceci est un fait extrêmement rare. La lutte des kurdes depuis mars 2007, ainsi que les mobilisations organisées par notre comité de soutien tout au long des 11 mois écoulés, vis à vis du tribunal comme de la Préfecture, n’auront pas été vaines. Nous avons gagné la régularisation de Mehmet et la non-expulsion pour Ahmet et Ceyhan.

Nous nous battrons maintenant pour que la Préfecture ne laisse pas ces deux derniers dans les situations absurdes et ubuesques du ni expulsable ni régularisable, comme cela s’est déjà produit pour d’autres sans-papiers avant eux. Le comité de soutien reste mobilisé et restera très attentif aux suites que donnera la Préfecture à ces jugements.

La mobilisation se poursuit dans la mesure ou deux autres ex-grévistes de la faim n’ont toujours pas de titre de séjour. Fin février, Ozan passe en Commission des Recours des Réfugiés à Paris pour obtenir le statut de réfugié politique. Mais nous n’avons aucune garantie quant au résultat de cette démarche au vue de l’immense proportion de refus que rencontrent les kurdes de Turquie devant cette commission. Au delà de cette date, en cas de décision négative, il risque lui aussi une expulsion vers la Turquie.

Enfin, Sebahattin auquel le Préfet de l’Hérault n’a jamais répondu sur le fond de son dossier prétextant attendre un jugement d’un Tribunal Administratif dont on ne sait pas quant il interviendra, n’a que des autorisations de séjours de trois mois renouvelables .

Pourtant, la situation qui a amené ces 16 kurdes a faire 29 jours de grève de la faim en 2007 était semblable. Ils avaient tous été préalablement débouté du droit d’asile et de demande en Préfecture. Cela met en lumière pour eux comme pour tous les sans-papiers l’arbitraire des décisions préfectorales et l’extrême difficulté pour faire valoir le peu de droits qu’ont les étrangers. En effet, après 11 mois de luttes, 12 sont régularisés et deux non-expulsables, alors qu’ils ont été des sans-papiers très actifs, posant la question des droits de l’homme dans leur pays d’origine, soutenu et entouré d’un comité de soutien. Malgré tout cela, nous n’avons pas encore réussit à faire valoir des droits pour tous les ex-grévistes.

Aussi, pour nous la lutte continue jusqu’à la régularisation globale. Depuis mars 2007, cette lutte a eu un retentissement grâce à la solidarité dont ont fait preuve de nombreux individus et organisations épris de justice et soutenant les sans papiers. Aujourd’hui, où nous avons arraché une victoire à l’administration, nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui nous ont accompagné sur ce chemin tout en leur demandant de rester vigilants jusqu’à ce que la régularisation des 16 soit obtenue.

Le Comité de soutien

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