Visite du Centre de Rétention Administratif de Nîmes

À partir du 14 janvier s’est ouvert une semaine d’action nationale contre les centres de rétention, conclue par une manifestation à Sète samedi à 14 h 30, à l’initiative de RESF, de la Cimade, des comités sans papiers.

La manifestation qui s’est rendue jusqu’au centre de rétention a réuni 500 à 600 personnes.

En ligne aussi, le compte rendu d’une visite au centre de rétention de Nîmes, publié dans notre mensuel Motivé-e-s.

Semaine d’action nationale contre les centres de rétention

Mercredi 16 janvier
18 h à 19h30 environ. Le parcours du migrant projection sur écran du documentaire “32 jours” où un ancien détenu raconte . Manifestation /information devant l’office du tourisme de Montpellier (Comédie) Du 14 au 19/01 Expo photos au Centre Martin Luther-King.

Jeudi 17 janvier
Tribunal Administratif Montpellier à 9H30 pour soutenir les sans-papiers (3 kurdes et Angel) et défendre le droit d’asile

Ciné résister avec projection du film de Nicolas Klotz La blessure au Diagonal 20 heures

Samedi 19 janvier
Manifestation à Sète Rendez vous à 14 h 30 Place Aristide Briand près du kiosque et du cinéma Coemedia (centre ville, proche de la Poste et de la Médiathèque). Circuit en centre ville, Mairie, puis Gare maritime, centre de rétention, avec musiciens et groupe de théâtre de rue. Des emplacements stratégiques seront rebaptisés

À l’initiative de RESF, de la Cimade , des comités sans papiers

Visite du Centre de Rétention Administratif de Nîmes

A Nîmes, nous avons ” la chance ” d ‘avoir un superbe Centre de Rétention Administratif de 126 places. Plus un centre fermé pour mineurs. Ironie du sort, le tout, juste à côté de l’école de police. Nous avons donc la panoplie complète facho……

Régulièrement, les militants du RESF local et celui d’Alès, faisons des rassemblements pour alerter les automobilistes qui passent sur la route, juste devant. Le 21 décembre, nous avons innové. A l’approche des fêtes, certains d’entre nous étaient déguisés en père Noël, tandis que d’autres tapaient avec des ustensiles de cuisine sur la barrière et sur de vieux couvercles. En plus, nous avions installé des petites bougies par terre dans des bocaux et des verres. La CNT n’avait pas oublié la sono avec la musique ” bien comme il faut” et bien de circonstance….. Rien ne manquait à ” la fête “.

En l’espace d’environ 45 minutes, 2 jeunes ont été amenés. On est arrivés à connaître leurs noms et donc à pouvoir aller leur rendre visite.

1) On sonne à la grille, on annonce qui on vient visiter

2) On entre dans la cour

3) Un flic ouvre la fenêtre pour nous dire d’entrer

4) On répète le nom de la ou des personnes qu’on vient voir

5) Un flic envoie quelqu’un chercher les détenus pour les amener au parloir

6) On doit laisser dans un casier sac à main, téléphone portable, clés… On ferme à clé le casier et on remet la clé au gardien du sérail qui la range soigneusement avec notre pièce d’identité dans un tiroir.

7) On attend un moment

8) On rencontre enfin le premier détenu qu’on est venu voir.

Tant de formalités pour voir 2 personnes……Il faut reconnaître que ça fait un drôle d’effet.

Le premier, c’est un jeune algérien arrivé à 13 ans en France mais qui n’est jamais allé à l’école dans notre pays. Il a aujourd’hui 21 ans ; il raconte son histoire par bribes. Il est très ému de notre visite. Il se confond en remerciements. Je retournerai le voir lui amener un anorak, car il est tel qu’il a été pris et aller fumer une clope dehors par ce temps, ça fait frisquet. On demande au flic gardien si on peut lui ramener de la nourriture spécifique, compte tenu de sa religion, la réponse est non. D’une part, le règlement intérieur l’interdit, d’autre part le flic se sent obligé d’ajouter qu’il n’y a pas de porc. On ne pourra donc rien amener à ce pauvre garçon, Rachid, qui se confond encore en remerciements pour l’intérêt qu’on lui a porté.

Nous rencontrons ensuite notre 2ème détenu. C’est un guinéen qui est rentré en France pour une intervention chirurgicale en 2004, avec un titre de séjour. Le médecin qui a pratiqué l’intervention atteste que le suivi ne pourra pas se faire correctement en Guinée.
Pour une raison que nous ignorons, le titre de séjour n’a pas été renouvelé, et il devrait être reconduit prochainement à la frontière. Il a pourtant un frère qui peut l’héberger en France, en Avignon. (…)

Voilà le petit témoignage d’une militante basique de terrain.

La première fois que j’ai participé à une opération RESF, c’était en 2006, pour mettre une banderole ” non à la chasse à l’enfant ” en haut du pont du Gard, en pleine saison touristique, au mois d’août. J’étais loin d’imaginer que les choses iraient aussi vite … et qu’un Centre de Rétention Administratif verrait le jour à Nîmes. Pour faire simple, ce n’est même pas une prison, puisqu’il n’y a même pas d’accès à une cour assez grande pour se ” dégourdir les jambes “. Ils ont seulement une mini cour pour fumer ou prendre l’air…

Marylise
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