Disparition d’Alain Marchand

Nous avons la grande tristesse de faire part du décés d’Alain Marchand. Né en 1947, Alain Marchand était professeur à l’université Paul Valéry de Montpellier. Il enseignait l’économie, analysée à la lumière d’un marxisme vivant. Il était militant syndical au SnesSup dont il fut longtemps secrétaire de section et était aussi engagé dans de nombreux combats. Il fut à Montpellier un des fondateurs de la Jeunesse Communiste Revolutionnaire en 1966 puis de la Ligue Communiste après 1968 et un de ses militants jusqu’en 1986. Il est décédé dimanche 6 janvier d’une crise cardiaque.
Une cérémonie a réuni plusieurs centaines de personnes devant son domicile mercredi dernier, les témoignages, nombreux et émouvants, ont souligné les qualités humaines d’Alain et la constance de son engagement depuis son adolescence jusqu’aux récentes mobilisations à l’université.
Plusieurs réactions, ci-dessous, font part de leur tristesse et lui rendent hommage.

La LCR est en deuil

Alain Marchand est mort dimanche 6 janvier 2008. Voici 40 ans, dans la foulée de mai 68, après en avoir été un initiateur au sein des Jeunesses Communistes Révolutionnaires, il participait avec quelques autres militants à la création de la Ligue Communiste à Montpellier. 20 ans à la Ligue, 20 ans à côté, sans cesser de militer contre toutes les injustices et oppressions engendrées par l’économie capitaliste. L’économie justement il connaissait, comme professeur à la faculté Paul Valéry, mais il l’analysait à la lumière d’un marxisme vivant qui a toujours guidé sa pensée. Nous rendons aujourd’hui hommage à Alain Marchand pour la fidélité à ses convictions, pour sa droiture, pour son engagement permanent contre le libéralisme. Récemment encore il luttait contre la loi d’autonomie de l’Université, avec son syndicat, le SNES-SUP / FSU et en solidarité avec le mouvement étudiant. Nous perdons un ami et un camarade, nous partageons la douleur de ses proches, nous garderons en mémoire un militant exemplaire.

Pour Alain Marchand – Section du SNESup de l’Université Paul-Valéry

Aujourd’hui, la Section du SNESup se sent orpheline: avec la disparition
d’Alain Marchand, c’est toute une part de l’Université qui s’en va, de ses
luttes, de sa mémoire.
Alain était assurément un professeur, un maître qui a exercé une influence
considérable sur ses étudiants; c’était aussi l’un de ceux qui ont façonné
la personnalité de Paul-Valéry, par l’orientation qu’il a su donner à la
section d’AES, entre autres choses; mais plus que tout, c’était un
syndicaliste et nous sommes fiers de l’avoir eu pendant tant d’années comme
secrétaire de notre syndicat.
Il a su faire à ce poste, auquel il a consacré tant d’heures d’un travail
pas toujours gratifiant, la preuve de ses qualités: ce n’est pas facile
d’être un homme de compromis sans tomber dans la compromission, d’être un
homme de principes tout en sachant être un homme de dialogue. Il avait
aussi la capacité de ne jamais perdre de vue les perspectives nationales
tout en gérant dans le détail les affaires locales. Il connaissait l’art
difficile de faire vivre dans la même organisation des personnes aux idées
et aux tempéraments très divers: il y faut beaucoup d’intelligence et de
finesse, et il n’en manquait certes pas.
Sans doute ces qualités étaient-elles favorisées par d’autres, qu’il
mettait moins en avant: il aimait les gens et, malgré toutes ses
occupations, trouvait toujours le temps de parler un moment à tous ceux qui
l’abordaient: son ironie – parfois terrible avec ses adversaires -, son
humour, avaient du mal à dissimuler son humanité et sa compassion.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes et de nouveaux venus à l’université se
sentent un peu perdus par la disparition d’une grande figure, beaucoup
d’autres souffrent de celle d’un ami ou tout simplement de quelqu’un qui
avait su avoir un sourire ou le mot qu’il fallait au bon moment.
Nous ne verrons plus dans l’université Paul-Valéry la haute silhouette
juchée sur le scooter, et elle nous manque déjà. La seule façon de lui
rendre hommage, dans un monde qui semble se déliter, est de poursuivre la
lutte et de refuser les renoncements.
Merci, camarade; merci, Alain.

José Luis MORAGUES
pour CCIPPP34

: Chers/res camarades, Chers/res amis/es

C’est avec douleur et tristesse que je viens vous informer de la mort de notre camarade et ami Alain Marchand. Il s’est éteint dimanche après midi d’un arrêt cardiaque alors qu’il se reposait.
Professeur d’économie à l’université Paul Valéry (Montpellier III) et secrétaire du syndicat SNESUP depuis de longues années, c’est lui qui chaque fois avec son syndicat a permis que se tiennent des réunions de solidarité avec la Palestine à l’université. Son soutien à la cause palestinienne était clair, net et ce depuis son engagement dans la vie militante en 1968. Nous savions que nous pouvions compter sur lui et pas seulement bien sûr pour la Palestine, ses nombreux/ses amis/es le savent bien.

Jamais une qualité ou un mot ne saurait à lui seul rendre compte d’un homme (ou une femme), mais quand je pense à lui, c’est le mot de droiture qui vient. Dans la vie d’un homme (d’une femme) les positions, les points de vues, les analyses peuvent évoluer, changer (heureusement!) mais sa droiture à lui c’était non seulement d’affronter ces changements en allant jusqu’au bout des interrogations, des remises en question, mais aussi d’en mettre en acte les conséquences. Il savait intégrer, incorporer les travaux, le réflexions contemporaines sans se départir de sa boussole fondamentalement anticapitaliste, anti-libérale. Et dans ces débats, ces combats parfois, sa droiture à lui, c’était d’oeuvrer inlassablement à rassembler ceux et celles qui par delà les divergences ou oppositions secondaires avaient à construire une cause commune.

Que sa femme et sa fille soient assurées de notre affection.

Le Collectif d’Animation d’Attac Montpellier

C’est avec grande tristesse que nous apprenons qu’Alain
adhérent-militant à Attac, où il s’était attiré des amitiés, ne sera plus
de notre combat, il est mort d’une arrêt cardiaque le dimanche 6 janvier.
Spontanément et en toute simplicité, malgré une vie militante débordante,
le Professeur d’économie répondait à nos sollicitations pour expliquer,
sans suffisance, à un auditoire attentif tout les méfaits de la financiarisation
du monde. Il montrait une autre voie que celle de la mondialisation capitaliste.
Nous avons pour lui une estime immense car peu de personnes ont autant
de qualités que celles qu’il possédait, c’est un grand vide qui surgit.
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