Nous sommes les sanofi ! Discours prononcé au meeting du Front de Gauche. Montpellier, 19/02/14



Ci-desssous, discours prononcé au nom des salariés
en lutte de Sanofi Montpellier, à l’occasion du meeting du Front de Gauche 19/02/14
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« 
Notre entreprise, 1ère du CAC40 en
quelques chiffres, en 2013 soit disant année à risque, c’est  32 milliards d’€ de chiffre d’affaire, un
taux de profit de 20 %, 7 milliards d’€ de bénéfice,  dont la moitié
reversée aux actionnaires. Il en va s’en dire que la société va très mal !
Si mal, que le directeur général de Sanofi ne reçoit comme salaire que la
modique somme de 22000 euros… Par JOUR…soit l’équivalent de 15 smic… »




discours prononcé à l’occasion du meeting du Front de Gauche Montpellier, 19/02/14

Nous sommes les sanofi (voir ici la page FB des Sanofi en lutte)

image001.pngNotre entreprise, 1ère du CAC40 en
quelques chiffres, en 2013 soit disant année à risque, c’est  32 milliards d’€ de chiffre d’affaire, un
taux de profit de 20 %, 7 milliards d’€ de bénéfice,  dont la moitié
reversée aux actionnaires. Il en va s’en dire que la société va très mal !
Si mal, que le directeur général de Sanofi ne reçoit comme salaire que la
modique somme de 22000 euros… Par JOUR…soit l’équivalent de 15 smic…

 

sanofiMTp.jpgDonc, malgré cette excellente santé financière, nous
subissons un plan de restructuration de la recherche pour motif économique, complètement incohérent. Grace au combat
des salariés, une première victoire, le plan est annulé par la justice en mars
2013. Pourtant, la direction a attendu juillet 2013 et la promulgation de la
nouvelle loi de sécurisation de l’emploi pour remettre le même plan social sur
la table. La procédure a commencé en octobre 2013.

 

Nous avons très rapidement vu dans les textes, les
régressions contenues dans cette loi. Nous l’expérimentons aujourd’hui. Et la
réalité le confirme.

·     
Le
calendrier est défini à l’avance, il n’est plus possible de prolonger
l’information du Comité d’entreprise. C’est 4 mois de procédure et pas
plus !

·     
En
plus des réunions de l’instance du Comité Central d’Entreprise, on voit arriver
l’instance de négociation, qui diminue encore un peu plus les possibilités de
recours. C’est l’instance de négociation qui détient le pouvoir de signer un
accord avec la direction. Or, cette instance n’est pas composée d’élus du
personnel, elle est composée de représentants des syndicats. et la nuance est
de taille : ces personnes qui signent les accords, assument à la place de
l’employeur les plans de restructuration et valident les licenciements, ce
n’est pas nous les salariés qui les avons élus. Ils sont mandatés par leur
syndicat et peuvent être débarqués en cours de route s’ils ne suivent pas la
consigne. Ils ne sont pas à l’écoute des salariés mais aux ordres des décisions
prises par leur fédération.

·     
En
parallèle de ces pseudos négociations, le CCE est consulté et nous en arrivons
à la situation absurde, comme à sanofi où, le CCE vote à l’unanimité des avis,
contre le plan de restructuration alors que les syndicats CFDT et CFTC signent
l’accord avec la direction.

 

Les salariés sont trahis, c’est un déni total de
démocratie et un simulacre de dialogue social.

 

Le dossier est maintenant entre les mains de
l’administration, la DIRECCTE. Dans notre cas, comme un accord est signé, elle
se réfugie derrière cette signature pour faire simplement appliquer la loi. Son
rôle est de se prononcer sur la forme et non plus sur le fond du PSE. Cette
administration dépend directement du ministère du travail, et des directives
ont été données par le gouvernement pour qu’un maximum de PSE soit approuvé. Cela
dans le but de donner une bonne image de la loi de sécurisation de l’emploi et
de mettre en avant le dialogue social et la concertation dans les entreprises.

 

Malgré tout, nous continuons aujourd’hui d’alerter
la DIRECCTE sur les dégâts humains et industriels de ce PSE, sur les nombreuses
irrégularités de la procédure, sur l’incohérence de cette restructuration, nous
voulons peser de tout notre poids pour que la DIRECCTE réalise sa
responsabilité sur nos emplois et notre avenir et qu’elle ne valide pas ce plan.

 

Certains considèrent que notre avenir aujourd’hui
n’est plus entre nos mains, mais dans celles des pouvoirs publics, ils se
trompent !

image004.jpgNous luttons depuis 19 mois et nous continuerons,
mais :

·     
Comment
se battre contre la financiarisation de nos emplois quand il nous est
impossible de dénoncer le motif économique AVANT la mise en place d’un
PSE ?

·     
Comment
combattre le capitalisme quand on autorise les suppressions de postes à visée
boursières dans une société comme Sanofi au taux de profit indécents ?

·     
Comment
peut-on avoir l’audace de se prévaloir de l’appellation de « syndicat »
quand on accompagne les salariés en signant des accords immondes avec le
patronat ? Ces syndicats d’accompagnement sont les complices des patrons
voyous.

 

Alors de quoi avons-nous besoin aujourd’hui ?

·     
Nous
avons besoin de plus de démocratie, les salariés doivent être associés à
l’avenir de leur entreprise.

·     
Il
faut abroger cette loi scélérate dite de sécurisation de l’emploi, qui, si elle
permet à Sanofi de licencier est forcément une mauvaise loi.

·     
Nous
avons besoin d’une loi contre les suppressions de postes à visée boursière,
nous la revendiquons depuis 2012, cela fait 19 mois que nous nous battons, nous
sommes toujours là. Nous avons besoin de cette loi comme bons nombres d’entreprises
en France : les fralibs, les baush et lombs, arcelor mittal, kem one, la
liste est longue. Trop longue.

 

Il faut que cette loi existe, car elle peut sauver
dans l’avenir d’autres entreprises, d’autres salariés qui subiront comme nous
les attaques du capitalisme, des actionnaires, des vautours a l’appétit insatiables
qui se gavent de 50% des bénéfices et qui auront demain 65 %, irons-nous
jusqu’à 100% ? Si nous les laissons faire la réponse est OUI !

 

Peu importe que cette loi soit parfaite, le mieux et
l’ennemi du bien, nous vous demandons à nouveau, à vous les élus du Front de
gauche d’utiliser tout moyen pour refaire au plus vite cette proposition de loi.
Il y a urgence. Elus du peuple : Morturi
te salutante
  (ceux qui vont mourir te saluent): Les sanofi se meurent
en même temps que l’industrie française

 

Nous
en appelons à la DIRECCTE, en validant des plans destructions d’emplois, vous
autorisez des licenciements économiques même dans les entreprises
ultra-bénéficiaires.

 

Nous
en appelons au ministère du travail, à terme des milliers d’emplois dépendent
de votre volonté politique de faire annuler les plans de licenciement en
France. Les conséquences sur la production et sur l’emploi industriel ne
sauront tarder. Comment acceptez cela alors que votre objectif est d’inverser
la courbe du chômage ?

 

Nous
en appelons au ministère de la santé, le maintien et le développement des
entreprises privées et des institutions publiques en France sont nécessaires à
notre indépendance thérapeutique.

 

Nous
en appelons aux syndicats signataires des accords, vous qui avez, par
obéissance à vos fédérations nationales, signé des plans qui vont à l’encontre
de vos convictions et des combats menés par des milliers de salariés. Soyez
cohérents avec les avis défavorables donnés en comités d’entreprise et dénoncez
vos signatures.

 

Nous
en appelons aux syndicats non signataires, votre devoir envers les salariés est
d’utiliser tous les moyens à votre disposition, et notamment tous les recours
juridiques, pour contrer les plans des patrons voyous.

Nous
en appelons aux salariés et militants, nos entreprises nous appartiennent, leurs
avenirs sont entre nos mains. Il dépend de notre mobilisation et de notre
détermination à défendre notre entreprise qui doit servir l’intérêt général et
non une poignée d’actionnaires. Nous avons l’avantage du nombre, ensemble nous
pouvons faire valoir nos droits.

Nous
en appelons à vous tous présents ce soir, quel avenir voulons-nous pour notre
famille, pour nos enfants ? : alimenter la finance ou donner un
avenir à nos jeunes ? Combien de licenciements accepterons-nous
encore ?

Nous,
salariés de sanofi, refusons de devenir les « conti » de la loi de la
sécurisation de l’emploi.


On
lache rien, On ne lachera rien

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