15 policiers de la BAC ont débarqué lundi matin, suivi par les CRS et ont fait évacuer l’université Paul Valéry vers les 12h avec utilisation de gaz lacrymogène et de grenades aveuglantes (flashbang) qui ont même blessé des étudiants. Deux d’entre eux ont été arrêtés. La riposte s’organise avec une AG du personnel ce mardi matin. Voir ci-dessous.
Communiqués de SUD étudiants, du SNES Sup (FSU), de la LCR 34 ci-dessous aussi.
Le président de Paul Valéry, Miossec, a fermé administrativement une fois de plus la fac, et au vue de ses propos (notamment rapportés dans le Montpellier plus de ce matin), il y a de grosses chances qu’elle reste fermée jusqu’aux vacances.
Il y a eu aussi lundi matin une intervention policière sur le lycée Mas de Tesse mais aucune arrestation.
Sur la fac de sciences, pas d’intervention policière, mais l’AG d’aujourd’hui, suite au refus de l’administration de banaliser une demi-journée, n’a réuni que 200 personnes et le blocage n’a donc pas été remis à l’ordre du jour.
Ce matin, mardi 11/12 un rassemblement à l’appel des personnels, s’est tenu
devant les grilles fermées de la Fac de Lettres (300-400 personnes).
Des initiatives ont eu lieu en ville aujourd’hui et une manifestation
est prévue Jeudi 13/12 à 14h30 au Peyrou. La démission du président de
l’université a été votée à l’unanimité (-2) comme l’avaient déjà voté
la section SNESUP et les étudiants en lutte.
Une démarche auprès de la
justice s’organise ( collecte de certificats médicaux, attestations
d’entrée au service des urgences) pour répondre aux violences
policières qui ont frappé les étudiants
Alors qu’aucun incident notable ne s’est produit, contrairement à ses
allégations, le président a
– interrompu la séance du CEVU qui devait se prononcer sur l’offre de
formation (toutes les licences et certains masters) à transmettre en urgence
au Ministère et annoncé qu’il ne remonterait pas cette offre,
– fait évacuer illico le bâtiment administratif,
– annoncé la seconde fermeture administrative en un mois de
l’Université, et « au moins jusqu’à Noel »
– fait intervenir la police pour évacuer le campus (deux arrestations)
.
Ni le président, ni le secrétaire général – garants du maintien de
l’ordre – n’ont accompagné en personne l’intervention policière sur le
campus. Seules la maturité et la responsabilité des 200 à 300 étudiants,
alors présents, ont pu éviter que des incidents graves se produisent.
Depuis un mois et demi, le président fait la preuve de son incapacité à
mener le dialogue social et laisser le débat démocratique se dérouler, à
gérer la crise universitaire, à assurer la continuité du service public et
maintenant il hypothèque gravement l’avenir de l’offre de formation de
l’université et donc l’existence de celle-ci. Il doit en tirer les
conséquences et démissionner !
Le SNESup en appelle donc au Recteur, chancelier des Universités, pour
assurer la continuité des missions de l’Université. Il appelle les autres
syndicats, soucieux du service public, à s’associer à la demande d’audience
que le SNESup, la CGT et Sud déposent auprès du Recteur.
Le Snesup dénonce l’intervention policière et la fermeture de
l’Université. Il demande la tenue, en urgence, d’un CA extraordinaire.
Il appelle tous les personnels à se retrouver mardi 11 décembre à 11h
devant les grilles Vasarely de l’Université pour analyser la situation et
décider des actions à entreprendre.
Snesup-UPV, lundi 10 décembre 2007, 12h30
L’Assemblée Générale du jeudi 6 décembre tenue à l’Université Paul Valéry a reconduit les piquets de grève jusqu’à mercredi. Les étudiant-es, et ce comme vendredi matin, étaient par conséquent présent-es pour faire respecter les mandats de l’assemblée. Parallèlement, le président de l’université, Jean-Marie Miossec, a continué à exacerber les tensions, par la menace d’un semestre blanc (pourtant récusé par la majorité des enseignant-es) et par des communiqués appelant à reprendre les cours par tous les moyens. Certains administratifs à sa solde agressent régulièrement les grévistes, par des insultes (« Khmers rouges », « jeunesses Hitlériennes »…), des menaces (afficher les noms et les photos des grévistes) et des pressions physiques (interventions contre les piquets…). Devant l’échec de ces tentatives pourtant répétées, il a décidé unilatéralement de fermer administrativement le campus à partir de lundi midi et ce jusqu’aux vacances de Noël. Avant même l’horaire fixé par le Président, les forces de police (Brigade d’Intervention et Brigade Anti Criminalité…sic) sont entrées sur le campus. Elles ont attaqué sans sommation l’amphithéâtre où les étudiant-es se réunissaient pour décider de la conduite à tenir (un étudiant interpellé). Fuyant les matraques, les étudiant-es se sont regroupé-es devant le bâtiment administratif où une autre interpellation a été perpétrée. Par la suite, de nombreux étudiant-es ont été gazé-es (bombes au poivre, lacrymogènes…), matraqué-es et plusieurs d’entre eux/elles blessé-es par les éclats des grenades offensives. Ils/elles ont immédiatement été conduit-es à l’hôpital.
Face à la mobilisation qui s’organise dans les Universités, notamment contre la LRU, le gouvernement et ses cerbères ne cherchent même plus à défendre leur propre loi. Au lieu de cela ils préfèrent réprimer et écraser la contestation, encourager les Présidents d’Universités à fermer les campus universitaires par l’envoi des forces de l’ordre contre les grévistes. Une nouvelle étape a été franchie ce matin, devant l’ensemble de la communauté universitaire, avec l’utilisation de policiers armés pour briser les piquets de grève. Nous prenons acte de la radicalisation du gouvernement et de notre présidence, ce qui nous conforte dans la pertinence et la légitimité de notre lutte. Alors que nous défendons une Université gratuite, publique, ouverte à toutes et à tous, la titularisation des personnels de plus en plus précaires, le renforcement de la recherche fondamentale indépendante des intérêts privés, la réponse du gouvernement est la matraque, les gaz lacrymogènes et les fermetures administratives. Nous dénonçons de même la relative absence et la diabolisation du mouvement étudiant dans les médias. Nous pensons que la presse n’est pas libre en raison de trop nombreuses collusions entre le gouvernement et patrons de groupes de presse. Depuis deux mois, partout en France des Universités se mobilisent contre la casse systématique de nos acquis sociaux et subissent en retour une répression médiatique et policière qui se rapproche des méthodes des régimes autoritaires.
SUD-Etudiant condamne toute intervention policière dans les Universités, apporte son soutien aux grévistes arrêtés aujourd’hui, et dénonce les tensions entretenues par l’équipe présidentielle de Montpellier III. Nous exigeons la libération immédiate de nos compagnons, sans poursuite judiciaire, poursuites qui n’ont d’autre but que de justifier ces violences.
Nous exigeons également la démission du président et soutenons en cela les décisions de l’Assemblée Générale étudiante. Pour la quatrième fois en deux ans les forces de l’ordre interviennent sur le campus, fait inédit et intolérable!
Nous apportons également notre soutien aux lycéen-nes grévistes de Joffre, Monnet et Jules Guesde, évacué-es par les forces de l’ordre ce matin et poursuivi-es par leur proviseurs pour faits de grève!
SUD-Etudiant Montpellier
La LCR 34 condamne la provocation du Président de l’Université Paul Valéry qui a fait intervenir la police lundi 10 décembre, et décidé la fermeture administrative de l’université pour une durée indéterminée.
Ces interventions répétées aussi bien dans les lycées que dans les universités ne règleront aucun problème. Oui, l’Education nationale est en voie d’asphyxie fautes de moyens et de recrutements d’enseignants, (11200 suppressions de postes de lycées pour la rentrée 2008, réduction d’une année d’enseignement pour les bacs professionnels…), Oui la loi d’autonomie ouvre la voie à la privatisation comme le montrent déjà les financements de grandes entreprises…
Le gouvernement de Nicolas Sarkozy refuse de retirer la loi LRU et d’entendre les revendications du monde enseignant et il utilise la répression pour casser la mobilisation. La LCR réaffirme son opposition à la loi sur l’autonomie des universités, exige son retrait et affirme sa solidarité avec les manifestants étudiants et lycéens.
Évacuation musclée et fermeture de Paul-Valéry
De source enseignante (Snesup), trois étudiants ont été blessés à la cuisse, une à la tête, quatre ont été examinés aux urgences pour des troubles auditifs. Deux autres ont été interpellés et mis en garde à vue, l’un pour outrage et rébellion , l’autre pour port d’arme et intrusion dans un établissement scolaire , dans une ambiance tendue, ponctuée de quelques jets de grenades assourdissantes et de coups de tonfas. A midi, alors que le calme était revenu sur le campus, la direction justifiait la décision par les « insultes, agressions, coups contre les personnels et les étudiants, destruction de mobilier de la part de 300 bloqueurs et casseurs » : « Suite aux violences que l’université a connues ce matin lors de la tentative de reprise des cours, Montpellier III est fermée administrativement », indiquait un communiqué.
Le président de l’université avait averti avant le week- end : la reprise était la seule possibilité de sauver le semestre. Mais les premiers cours ont vite été interrompus, salles et amphis bloqués par des chaises empilées aux entrées. Dans la bousculade, des insultes ont fusé. La situation est restée floue jusqu’au début d’évacuation par la police, à 11 h, alors qu’une rumeur insistante parcourait le campus : « On nous envoie les flics. »
Les étudiants, rassemblés dans l’amphi A, hésitaient alors sur la stratégie à adopter. Un excité isolé proposait de « rassembler du matériel et d’aller à la charge » mais la tendance était plutôt d’appeler au calme : « Quand il y aura 200 CRS, on se posera la question de l’affrontement. Il y a juste quelques camions devant la fac. » Parmi les actions envisagées : rassemblement sur le parvis de la fac ou sur la Comédie.
Avec l’intervention soudaine d’une trentaine de policiers, le débat a tourné court, provoquant une bousculade vers la sortie. Une première personne est interpellée et menottée, un deuxième peu après.
Une grenade assourdissante atterrit dans la foule. Le face-à-face est très tendu, sous le regard médusé, souvent indigné, des enseignants. Un professeur est effondré : « C’est grave, on se demande où est le président. »« Je trouve ça scandaleux », s’insurge sa voisine. « Je suis outré, il n’y avait aucune raison d’intervenir. » A 11 h 30, les grilles de l’université sont fermées, 250 étudiants restent postés devant l’entrée. « On contrôle la situation », assure le commissaire divisionnaire.
La faculté une nouvelle fois vidée et, à l’intérieur, une poignée d’enseignants commente les événements : « Ce qui s’est passé est indigne. On n’est pas dans le contexte de la dernière fermeture administrative, où des personnes qui n’avaient rien à faire sur le campus s’étaient installées dans la fac. » Et tous de dénoncer « le chantage et le rapport de force instaurés par la direction, qui ont fait qu’on en arrive là ». Jean-Marie Miossec était injoignable hier.