Montpellier Compte rendu du conseil municipal du 7 Février 2011 par Francis Viguié, élu NPA-Fase

La première délibération avait pour but de dénommer « Georges Frêche » le parvis de la nouvelle mairie. […] Dans un grand silence, j’ai été le seul à voter contre.
La délibération 41 concernait le financement des écoles privées (13 écoles catholiques, 1 juive). Dans le syndicat, dans la rue et en conseil municipal nous disons la même chose, c’est pourquoi j’ai voté contre cette délibération. […] J’ai profité de mon intervention pour apporter mon soutien à la grève des assistantes maternelles. […]
La délibération 45 portait sur la mise en délégation de service public (DSP = privatisation) d’une crèche. Cette délibération, présentée par F. Prunier du Parti Communiste, crée un grave précédent. […] J’ai voté contre, les Verts aussi, le reste pour. Toutes les interrogations sont légitimes face à l’attitude du PC lors de ce vote. Présenter cette délibération puis voter “pour” donne au PC toute la responsabilité de cette grave décision. (voir article de Midi Libre sur le sujet en lien ci-dessous)


Francis Viguié (à droite sur la photo), un élu anticapitaliste en mairie et toujours au coeur des luttes !


Le conseil municipal a commencé par l’annonce de l’entrée du PRG dans le groupe Modem. Suite à la démission de C. Labrousse du groupe Modem, le PRG est venu « ”sauver” » le groupe sachant qu’il faut 5 membres pour constituer un groupe. Cela ne change absolument rien pour nous, PRG – Modem même combat, quel scoop !

La première délibération avait pour but de dénommer « Georges Frêche » le parvis de la nouvelle mairie. Ainsi, l’adresse de la nouvelle mairie est place G. Frêche !!. Hélène Mandroux a argumenté ce choix en faisant référence à la consultation des montpelliérains (11 000 réponses dont 42% pour le parvis). J’ai voté contre cette proposition. Comment un homme qui a multiplié les provocations racistes et populistes, un homme exclu du PS pour cela, un homme qui considère que ses électeurs sont des cons, un homme qui a fait l’unanimité de toute la gauche contre lui lors des dernières élections régionales….. pourrait donner son empreinte durable à un édifice comme une Mairie, édifice symbole de citoyenneté. Comment une municipalité de gauche peut-elle faire ce choix qui consacre un homme ayant discrédité toutes les valeurs de la gauche ?

Dans un grand silence, j’ai été le seul à voter contre.

Les délibérations 14, 15, 16 traitaient des aménagements de la nouvelle mairie.

Pour la majorité municipale, il s’agit de voter dans le cadre du budget global de 130 millions d’euros, coût de la nouvelle mairie. Cette décision a été prise avant mon arrivée au conseil municipal, j’ai depuis indiqué à différentes reprises mon opposition à cette décision.

Lors d’un dernier conseil municipal, j’avais déjà voté contre des plafonds en tissus coutant 700 000 euros.

Ces votes ont donné lieu à un débat agité. La majorité a répété qu’il n’y avait pas dépassement de l’enveloppe. Pourtant le côté dépense de prestige ne fait pas de doute. Comment expliquer autrement l’achat de trois photos pour décorer des plafonds pour un coût de 369 668 euros ? En période de crise économique et dans une ville où la pauvreté, les difficultés à joindre les deux bouts sont une réalité forte, ce type de dépense de prestige est inacceptable. Evidemment, j’ai voté contre l’achat de ces photos.

Je me suis abstenu sur l’achat du mobilier de la nouvelle mairie.

La délibération 41 concernait le financement des écoles privées (13 écoles catholiques, 1 juive).

515 euros sont versés pour chacun des 3 496 enfants scolarisés en école privée.

La majorité municipale oublie allégrement la bataille permanente pour la laïcité. D’un côté les discours sur la défense de la laïcité, de l’autre la réalité du conseil municipal avec les subventions versées. Si pour les écoles élémentaires, l’Etat oblige à un financement, il n’en est rien pour les écoles maternelles. 694 220 euros sont ainsi versés aux maternelles privées, nous sommes loin de la laïcité ! Contrairement à certains membres du conseil municipal qui, dans leur syndicat, sont pour que les fonds publics aillent à l’école publique mais, lors du vote en mairie, sont pour le financement des écoles privées, nous n’avons pas de double discours. Dans le syndicat, dans la rue et en conseil municipal nous disons la même chose, c’est pourquoi j’ai voté contre cette délibération.


J’ai profité de mon intervention pour apporter mon soutien à la grève des assistantes maternelles.
J’étais déjà intervenu au moment de la mise en place de ces nouveaux horaires qui, à l’époque, avait donné lieu à un conflit avec la mairie (leur employeur). En portant la semaine à 4 jours, les ATSEM travaillent 9h45 par jour avec les enfants. Leur demande, soutenue par les organisations syndicales, est de ne pas avoir les enfants pendant la dernière heure. Elles exigent que la pénibilité de leur travail soit reconnue. Elles demandent que la dernière heure soit effectuée par un animateur. Nous soutenons leur revendication, pour de bonnes conditions de travail, pour un accueil de qualité auprès des enfants.

La délibération 45 était une délibération très importante de ce conseil. Il s’agit de mettre en délégation de service public (DSP) une crèche. Il y a deux possibilités : la régie publique ou la délégation. Par exemple, l’entreprise privée Veolia a la délégation de l’eau et Vinci celle de certains parkings. Tout le monde comprend que ces entreprises privées le font pour le profit.

Cette délibération, présentée par F. Prunier du Parti Communiste (!!!!), crée un grave précédent. A Montpellier, malheureusement, ce ne sont pas les délégations de services publics qui manquent mais jusqu’à ce conseil aucune crèche n’était en DSP. L’argument avancé pour cette DSP est « la réelle difficulté de recrutement » !!!!. La crèche, Joséphine Baker, doit ouvrir ses portes fin 2011, il reste donc du temps. De plus, si une mairie de 250 000 habitants a du mal à recruter, on voit mal pourquoi le privé le ferait plus facilement. Il s’agit là d’une brèche ouvrant la voie à une privatisation du service public de la petite enfance. Les organisations syndicales de la mairie ne s’y sont pas trompées, en Comité Technique Paritaire, où siègent les élus de la majorité municipale et les syndicats, 3 ont voté contre (CGT, CFDT, UNSA) et un s’est abstenu (FO).

Il est important de prendre la mesure de cette décision. Le conseil a voté le principe de la mise en DSP, un autre vote aura lieu avant l’ouverture avec la désignation de l’entreprise. Il faut souhaiter que d’ici là, une mobilisation unitaire fera retirer ce projet…

Suite à l’intervention de N. Medeiros des Verts et à la mienne, comme preuve de l’importance de la décision, nous avons eu droit aux interventions de Fleurence et Lévita. Pour eux il n’y a pas d’autre solution.
J’ai voté “contre”, les Verts aussi, le reste “pour”. Toutes les interrogations sont légitimes face à l’attitude du PC lors de ce vote. Présenter cette délibération puis voter “pour” donne au PC toute la responsabilité de cette grave décision.

Les délibérations 55 et 67 traitaient elles aussi de DSP.

La 55 concerne la fourrière, la 67 le parking Laissac. Il est toujours amusant de voir que l’argumentaire justifiant le passage en délégation est un copié collé. Que l’on parle de fourrière ou de parking, l’argumentation ne change pas.

Lors du débat sur le budget, j’étais intervenu pour demander le retour en régie des DSP. Une mairie augmente ainsi ses ressources et peut mieux maîtriser ses tarifs. Il est évident que le délégataire assure ce service pour y faire des bénéfices. Lévita avait répondu à ma proposition en renvoyant à la fin des contrats. Nous voyons avec ces 2 délibérations qu’il n’y a aucun retour en régie, que les DSP restent l’orientation choisie par cette majorité.

J’ai voté contre les 2 DSP.


Le groupe Verts, NPA, FASE avait déposé un vœu « Non à l’exploitation des gaz de schiste »

Les groupes de la majorité municipale se sont associés à ce vœu.

Les risques écologiques ont suscité une mobilisation importante. Nous sommes encore dans les énergies fossiles plutôt que dans les énergies renouvelables Les concessions données à Total et à des entreprises américaines dans le dos des populations et des élus sont scandaleuses.

Ce vœu demande l’annulation de tous les permis accordés notamment par l’arrêté du 1er Mars (Nant, Montélimar…)

Nous ne pouvons qu’espérer que ce vœu sera aussi un engagement de mobilisation. La bataille ne fait que commencer.

Montpellier le 8 Février 2011.

Francis Viguié conseiller municipal NPA FASE

                                                                                                                                                  

MIDI LIBRE
MONTPELLIER
Édition du mercredi 9 février 2011 YANNICK POVILLON
Les crèches de la Ville vont-elles être privatisées ? Baker et Cambon ouvriront d’ici la fin de l’année

C’est une décision grave. Qui tourne le dos à un service public de la petite enfance. » Dire que l’anticapitaliste Francis Viguié était indigné au moment où le conseil municipal décidait d’avoir recours à une délégation de service public (DSP) pour gérer le recrutement de ses deux nouvelles crèches relève de l’euphémisme. « Vous faites des DSP pour tout ! C’est surprenant et déplacé », s’est inquiétée, pour les Verts, Nathalie Medeiros.

De quoi s’agit-il ? De trouver un délégataire qui va gérer les deux crèches en construction au nom de la mairie. Pourquoi ? « Il faut recruter rapidement 25 personnes, des professionnels de la petite enfance. Le privé paye plus que nous et nous avons des problèmes pour trouver du monde », a expliqué l’adjoint aux finances Max Lévita (lire ci-contre), au nom de Françoise Prunier, visiblement gênée par une telle délibération. L’élue communiste était injoignable hier pour l’expliquer, malgré nos appels répétés.

56 agents à recruter
Le premier adjoint, Serge Fleurence, s’est montré pragmatique face aux opposants : « Nous devons répondre aux besoins urgents de notre population. Il faut que ces crèches ouvrent, et ouvrent vite. » Les élus écologistes et du NPA ont fait corps et ont demandé : « Quel contrôle peut-on être en droit d’avoir ? » Il faudra attendre de connaître le nom des délégataires et les conclusions de la négociation.

D’un point de vue technique, les DSP seront passées pour trois ans. Les locaux, propriété de la Ville, seront mis à disposition du délégataire qui en assurera l’entretien. Ce dernier percevra les participations des familles, les allocations de la Caf et, accessoirement, une subvention municipale. À sa charge de payer les salaires des 56 agents à recruter.

Mais l’émoi, dans une municipalité de gauche, provoqué par une telle décision n’est pas près de retomber.
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