Montpellier La réforme Sarkozy des universités entérinée par les trois présidences montpelliéraines / La recherche subit de plein fouet les retombées de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques)


L’accord [sur l’Idex (Initiative d’Excellence)] sera officialisé cet après-midi [5 janvier] (L’Hérault du Jour)

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Montpellier cède à la tentation excellence (Une de l’Hérault du Jour)


(Hérault du Jour du 4 janvier)


Restructuration : après les labos, les personnels (L’Hérault du Jour du 5 janvier)

Compte rendu de l’AG tenue au CNRS le 4 janvier au sujet de l’audit en cours demandé par F. Fillon pour mesurer “l’efficacité et l’efficience des fonctions supports à la recherche” dans 4 EPST, Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (INRA, INRIA, INSERM et CNRS) et au Cirad.

Le mardi 4 janvier 2011 à 11h, s’est tenue à l’amphithéâtre du CNRS une AG des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur (RES) à l’appel de la SNTRS-CGT, CGT-UM1 et FO, réunissant 50 personnes dont des militants SUD-recherche en présence de différents médias (Hérault du Jour, FR3, MidiLibre et peut-être d’autres).

Deux militantes CGT à la tribune puis des interventions de la salle rappellent le contexte d’une demande d’audit émanant de François Fillon visant à évaluer « l’efficacité et l’efficience des fonctions supports » (c’est-à-dire des métiers autres que chercheurs) de l’INRA, du CNRS, de l’INSERM, de l’INRIA (tous EPST) et du Cirad (EPIC, Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial ).
Cette demande s’inscrit dans le cadre de la RGPP, qui cherche à faire faire des économies à l’Etat. En parallèle aux restructurations des thématiques de recherche (et des personnels) par la panoplie des « Ex » (Idex Initiative d’excellence, Labex Laboratoire d’excellence…), le gouvernement souhaite revoir les fonctions d’appui à la recherche en privilégiant l’externalisation ou la mutualisation avec d’autres opérateurs, c’est-à-dire s’attaque aux personnels d’appui à la recherche pour, à terme, diminuer leur nombre.

L’application de cet audit (lettre de mission de F. Fillon signée du 22 octobre 2010) passe au CNRS par une première phase de « description de l’utilisation du potentiel en ressources humaines de l’établissement sur les principales fonctions support » des délégations régionales du CNRS (et par la suite sur 3 laboratoires tests – sont pressentis Géosciences, Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier, Institut de Génétique Humaine). Description demandée le 3 décembre 2010 et attendue le 7 janvier 2011, soit moins d’un mois de délai, méthode classique. Cette description consiste en un chiffrage extrêmement précis en Equivalent Temps Plein (ETP) du temps nécessaire pour chaque tâche de la fonction comme « aller chercher le courrier », « lister les fournisseurs »…

Alors que des personnels des délégations régionales étaient présents, personne n’était en mesure de dire qui remplissait ces tableaux, ni comment, sans consultation du personnel. Autrement dit, ce qui ressortira de ces audits est déjà écrit et décidé dans un mépris total des personnels. On assistera à une externalisation ou à une précarisation de ces fonctions. Par exemple, le même type d’audit réalisé à l’INRA (Insititut National de la Recherche Agronomique) a abouti, un mois après l’audit ! Il a déplacé le service de gestion de Villeneuve d’Ascq (près de Lille) dans la Somme, pour le fusionner dans un an à celui de Grignon (près de Paris).

Encore une fois, toutes ses mesures sont très cohérentes et s’inscrivent dans le processus de Bologne [voir vidéo ici] (« développer le marché de la connaissance »), dont les premières pierres étaient la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat, lire ici) ou la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités de 2007. Lire ici ). Il s’agit de sélectionner les thématiques de recherche considérées comme rentables et de ne financer qu’elles (processus ANR, AERES, panoplie des « Ex ») et de rentabiliser les fonctions d’appui (externalisation, mutualisation ou précarisation), dans un contexte où, bien sûr, les dotations classiques de l’Etat diminuent (pour le CNRS – 15 % en moyenne pour les unités de recherche, – 20 % pour les TGER, – 50 % sur l’immobilier, – 5 % sur la formation permanente). Toujours avec la même démarche : marche forcée par un calendrier intenable, division et mise en concurrence à tous les niveaux, implication de tous les niveaux de la hiérarchie les techniques de « dialogue de gestion » et, bien sûr, totale opacité des processus en marche : par exemple, alors que les dossiers d’Idex doivent être rendus le 7 janvier, au 3 janvier, le Conseil d’Administration de l’UMI Droit) qui doit se prononcer sur ce projet en réunion exceptionnelle le 6 janvier n’a toujours pas eu accès aux dossiers !

Une discussion a suivi pour constater le manque de connaissance de ces processus par les personnels (en grande partie liée au manque de transparence énoncé au-dessus) et sur la difficulté de sensibiliser les personnels qui sont violemment attaqués.

Une motion dénonçant et s’opposant à ces processus a été rédigée. Elle appelle tous les personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur à se rassembler à 15h le vendredi 7 janvier à la délégation régionale du CNRS, date d’envoi de l’audit, pour protester et s’opposer à cet envoi par la délégué régionale qui réunira alors ses personnels pour une galette des rois.

Compléments de lecture :



(L’Hérault du Jour du 3 janvier)

Sur notre blog :

Montpellier Universités, ça y est, Bourquin fait son Frêche, il éructe et menace les universitaires de leur couper les vivres !

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