Montpellier Universités, ça y est, Bourquin fait son Frêche, il éructe et menace les universitaires de leur couper les vivres !

Photo : c’était début décembre, dans L’Hérault du Jour, la présidente de l’UM3 prenait la pose radicale et faisait un clash pour modifier, en faveur de son université, le rapport de force interne du comité de pilotage de l’Idex…Sur le fond, la suite a montré qu’elle adhère à la réforme du gouvernement. Mais le zélé président de Région agite l’agenda sarkozyen, il faut avoir tout bouclé début janvier, sinon…

24 décembre : le point de vue de Boris, enseignant-chercheur, membre du NPA

23 décembre : Le coup d’éclat régional provoque un tollé (L’Hérault du Jour) / « Derrière l’Idex, se cache un plan de restructuration » (L’Hérault du Jour)

22 décembre : Alors que le film « Le président » nous restitue – involontairement ? – la face cachée du frêchisme dans son art consommé de marier les frères ennemis cynisme et hypocrisie, le nouveau pape de la la Frêchie régionale nous la joue grande gueule et, sans surprise…100% progouvernemental.


23 décembre : Le coup d’éclat régional provoque un tollé (L’Hérault du Jour)


« Derrière l’Idex, se cache un plan de restructuration » (L’Hérault du Jour)

 » Menacer de supprimer tous les financements de la région, c’est insupportable. Les pressions sont déjà énormes de la part du gouvernement pour faire passer sa politique. Alors on a du mal à imaginer qu’un président de gauche essaie avec une telle violence de faire passer une politique de droite « . (SNTRS-CGT)

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Commentaire :

En clone parfait de son défunt maître Christian Bourquin a recours au coup de force et menace d’asphyxier financièrement les universités montpelliéraines si elles ne parviennent pas à se mettre d’accord pour constituer le pôle d’excellence sarkozyen ! Avec le cynisme du « c’est moi qui vous tiens par l’argent! » et l’hypocrisie du « chercheurs, vous êtes formidables, mais je suis inquiet pour la recherche » !

Il n’est pas question d’être dupes des blocages qui prévalent entre les trois présidents d’universités concernés. Leurs divergences techniques (sur la nature de la structure gestionnaire des fonds de l’Idex [Initiative d’Excellence]) ou portant sur l’équilibre entre les lettres et les sciences (à l’origine du coup de gueule de la présidente de l’UM 3) ne les empêchent pas d’adhérer à la réorganisation universitaire voulue par le gouvernement (1). Une réorganisation rejetée pourtant par une bonne partie des universitaires car mettant en danger fondamentalement le service public d’Education. En résumé le Père Fouettard bourquinien ne secoue le cocotier des pesanteurs des présidences d’université que pour les ramener à la maison commune, à la raison sarkozyenne d’une réforme qu’elles ont tendance à fragiliser pour ce qui, au regard des enjeux politiques et financiers, sont des broutilles. La gauche frêchiste joue donc là parfaitement sa partition de toujours, favoriser le libéralisme le plus réactionnaire et mettre l’argent public (150 millions de Contrats de projets Etat-Région et 162,5 millions promis pour le Plan Campus), celui de la région, au service des projets de privatisation de l’enseignement et de la recherche universitaires.

On lira ci-dessous la lettre, toute en hypocrisie piètrement flagorneuse, de Bourquin aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs, où la brosse à reluire peine à cacher le chantage au financement. L’intelligence universitaire n’aura aucune peine à déceler l’imbécile tentative de la Région d’instrumentaliser les personnels pour faire pression sur leurs présidences. C’est à cette « littérature » manipulatoire que l’on reconnaît la médiocrité de cette pseudogauche locale qui, grâce au film évoqué plus haut, est devenue la risée – plus ou moins sincèrement scandalisée – de tout le pays ! On lira aussi, sérieusement cette fois, le compte rendu de l’assemblée générale qui s’est tenue récemment à l’UM 3 et qui rappelle ce qu’est la réalité de l’Idex et du Plan Campus :  » C’est tout simplement l’organisation de la déstructuration des universités et des instituts « . On se rendra ainsi facilement à l’évidence, cette gauche au pouvoir régional ne sait plus (l’a-t-elle jamais vraiment su ?) ce que sont les enjeux de la défense de l’école publique de … l’université à la maternelle…ou vice-versa ! Frêche pas mort…

(1) Voir A Montpellier, les trois présidents des universités ont peaufiné leur projet (Midi Libre)

Remarque : L’Hérault du Jour du 23 décembre relève en introduction de son article sur le sujet que « tous les groupes – à l’exception du FN – adoptaient une motion de soutien au président du Conseil régional » dans ce qui, en plus d’être un chantage au financement de la recherche, relève d’un alignement grossier, aux côtés, bien évidemment, de l’UMP, sur les projets universitaires du gouvernement. Les militants communistes qui, avec le NPA, ont mené campagne aux Régionales sous la bannière d’AGM ! seront, à n’en pas douter, écoeurés de voir des élus se réclamant d’eux (Groupe Communiste, Républicain et Citoyen) réitérer, à cette occasion, leur double alignement (qui n’en est qu’un !) : sur le (néo)frêchisme et le sarkozysme !

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24 décembre : le point de vue de Boris, enseignant-chercheur, membre du NPA

Bourquin, le bon petit soldat de Sarkozy!

Le Président PS de notre région Christian Bourquin, digne successeur du phallocrate Frêche, vient de « suspendre tous les financements de la Région sur le Contrat de Projet Etat-Région, dont aussi son volet Recherche et Enseignement supérieur ». Pour Bourquin, comme pour Pécresse, la fusion des universités de Montpellier ne va pas assez vite, pas assez loin. Pour Bourquin, les chercheurs et les universitaires ne vont pas assez vite, assez loin, dans l’application des réforme libérales du gouvernement Sarkozy.

La mise en place des Initiatives d’excellence (Idex), des Laboratoire d’excellence (Labex), de cette fusion des universités montpelliéraines a pourtant été condamnée à maintes reprises par la plupart des syndicats, par le conseil scientifique du CNRS ainsi que par certains conseils d’administration et scientifiques de plusieurs universités. Ces condamnations portent bien sûr sur la mise en place des mesures toujours dans l’urgence (délais bien trop courts vu l’ambition affichée), toujours en divisant (« si c’est pas vous qui postulez, d’autres le feront« ) et toujours avec la mélodie du (« si vous ne le faîtes pas, nous diminuons les financements« ).

Mais ces condamnations portent surtout sur le fond car ces « plans d’excellence » sont en fait de véritables « plans sociaux du Service Public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche« . A la vue de la feuille de route annoncée, on peut déjà voir : augmentation de la précarité, paupérisation de nombreuses équipes de recherches pas assez à la mode, abandon de nombreuses thématiques de recherche et enfin mise en place d’une gouvernance autocratique à la botte du ministère et des barons locaux (comme le montre dernièrement le chantage à la carotte « Sud de France » du Président de notre région), mettant un coup final au fonctionnement démocratique, déjà fortement mis à mal, des universités et des organismes de recherche puisque est sabrée drastiquement la représentation des travailleurs de la recherche et de l’enseignement supérieur dans leurs instances dirigeantes.

Mais ces condamnations ne semblent pas faire sens pour le Président de région PS, le bon petit soldat Bourquin, qui veut que Montpellier, capitale de sa région gagne la course à l’échalote organisée par le gouvernement Sarkozy, quitte à perdre les universités de Perpignan, de Nîmes, quitte à voir des pans disciplinaires entiers des Sciences Humaines mais aussi des Mathématiques, de la Physique… disparaître sur l’autel de la marchandisation… Seules comptent la course, la compétition, et ce, même si les organisateurs en sont le MEDEF et Sarkozy, et que de nombreux travailleurs de la Recherche, de nombreux syndicats… s’opposent au massacre.

Le gouvernement fait énormément pression pour faire passer en force cette politique de casse du Service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Mais visiblement cela ne suffit pas, même la Région, dite de Gauche, dite oppositionnelle à Sarkozy, entre dans la danse et exerce, à son tour, un chantage financier. Le jeu du bâton et de la carotte « Sud de France »!


Malheureusement, encore une fois, on voit que le PS, la gauche qui aménage le capitalisme est incapable de porter une alternative politique face au MEDEF et à Sarkozy. Encore une fois, comme pour le dossier des retraites, on voit qu’en 2012, il n’y a rien à attendre du PS pour changer la vie des gens et remettre à l’endroit ce que le capitalisme met à l’envers.

Pour le NPA, la position de la Région est inadmissible. Bourquin doit arrêter son chantage financier. La région Languedoc Roussillon ne doit pas jouer les VRP sarkozystes locaux mais au contraire aider les travailleurs de la Recherche et des Universités à faire bloc et à se mobiliser.

23 décembre : Le coup d’éclat régional provoque un tollé (L’Hérault du Jour)

« Derrière l’Idex, se cache un plan de restructuration » (L’Hérault du Jour)

 » Menacer de supprimer tous les financements de la région, c’est insupportable. Les pressions sont déjà énormes de la part du gouvernement pour faire passer sa politique. Alors on a du mal à imaginer qu’un président de gauche essaie avec une telle violence de faire passer une politique de droite « .

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Lettre aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs

Mesdames, Messieurs,

L’Université de Montpellier a été durant des siècles le moteur du rayonnement intellectuel, culture! et économique de cette région. Aujourd’hui encore, la qualité de votre travail et les compétences de vos équipes perpétuent cette excellence scientifique, reconnue au niveau national, européen et international. Nombre d’entre vous sont originaires de cette région, nombre d’entre vous ne le sont pas, mais tous vous avez choisi de déployer ici votre carrière du fait de cette qualité, de cette notoriété et nous vous en remercions.

C’est pourquoi, depuis 2004, la Région soutient fortement vos travaux, considérant que, dans ce monde complexe et changeant, seule la connaissance permet d’avoir confiance en I’avenir. Ce soutien financier s’est toujours accompagne du respect de vos choix et de votre autonomie décisionnelle et organisationnelle.

La Région s’est engagée, avec I’Etat, pour près de 500 M€ dans I’opération Campus et plus de 230 M€ dans le volet Recherche et Enseignement Supérieur du Contrat de Projet 2007-2012. De plus, sur sa politique propre, elle a accorde plus de 50 M€ supplémentaires sur les programmes: AO [Appels d’offre] grands plateaux techniques, allocations de recherche, colloques, recherche partenariale, «AO Chercheurs d’Avenir», etc, et nombre d’entre vous ont bénéficié de ces aides après expertise nationale voire internationale, respectant le principe d’une évaluation par les pairs.

Si je vous écris aujourd’hui, au moment ou se finalisent en France les réponses a « (‘Initiative d’Excellence » (IDEX) du « Grand Emprunt», c’est parce que, pour la première fois depuis six ans, notre confiance laisse la place a une vive inquiétude en ce qui concerne la candidature attendue de Montpellier, alors même que des réponses de qualité ont été apportées aux Equipex et Labex.

Je peux vous affirmer que le risque est bien réel de perdre ce concours national soumis a un jury international et de voir ainsi s’éteindre le rayonnement de nos universités et de vos laboratoires, toutes disciplines confondues. Nous voyons le temps passer et, si des textes scientifiques ou thématiques s’écrivent, ce qui nous rassure, la gouvernance de I’lDEX n’est toujours pas formalisée, alors même que la date limite est fixée au 7 Janvier.

Or, même si nous ne partageons pas forcement la méthode de travail choisie par Ie Gouvernement, nous estimons que vos représentants institutionnels ne peuvent passer a cote de cet IDEX, que méritent votre travail et [‘importance de vos efforts, de votre contribution a la notoriété du site de Montpellier. Un échec créera une perte de confiance terrible de nos concitoyens et tous nos étudiants seront pénalisés, dans leurs études et leurs avenirs.

Face a cette situation, j’ai donc décidé de suspendre tous les financements de la Region sur Ie Contrat de Projet Etat-Region, dont aussi son volet Recherche et Enseignement Superieur, et je réserve ma position sur l’operation Campus telle que portée aujourd’hui par Ie PRES. Cette décision, exceptionnelle par son ampleur, est a l’échelle d’un éventuel échec a l’IDEX.

Mesdames et Messieurs, je connais votre sens des responsabilités : vous savez bien que toute grande négociation, et cela en est une, entre nos trois universités nécessite des concessions mutuelles.
A Montpellier, aujourd’hui, elles doivent être faites rapidement, pour que les réponses apportées inventent ici une gouvernance qui garantisse une candidature solide parce que légitime.

Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, en toute ma considération.

Christian BOURQUIN

Montpellier Universités Contre l’Idex et autres Labex…! (blog NPA 34)

Une assemblée générale s’est tenue le 7 décembre à l’UM3, l’université Paul-Valéry (Montpellier III), portant sur le projet gouvernemental de grande université Sud de France, le Plan Campus, le Grand Emprunt, les Initiatives d’Excellence (Idex).

1) Les Idex c’est la constitution d’un regroupement d’équipes (provenant d’universités/établissements différents), qui postule au titre d’Idex (dans une grande opacité), et peut avoir accès à environ 1 milliard d’€ du grand emprunt.

2) C’est en réalité donc une mise en concurrence entre universités/établissements, entre UR [Unités de Recherche], mais aussi entre équipes d’une UR (puisque une équipe d’une UR peut être appelée à postuler, les autres équipes de la même UR n’y étant pas invitées). C’est tout simplement l’organisation de la déstructuration des universités et des instituts.

Lire l’intégralité de ce compte rendu d’AG

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